Culture

Elle est sans aucun doute la Conteuse qui nous transmet le meilleur et le pire d’Haïti. Rencontrer Mimie Barthélémy c’est partir à la rencontre d’un pays qui a marqué l’histoire universelle. Une terre dont le peuple esclave a combattu pour la Liberté et poussé la terre entière à reconnaître que tous les hommes naissent égaux. Ce qui à cette époque-là, celle dite pourtant du siècle des Lumières, n’était pas la moindre des gageures. Un temps de ténèbres, celui du Code Noir, pendant lequel des hommes blancs avaient considéré que des hommes noirs n’avaient d’autre valeur que celle de « biens meubles ».

 

James Germain est originaire d’Haïti, dernier d’une famille de huit enfants. Sa carrière est liée à ses souvenirs d’enfance, ses histoires racontées le soir et il se souvient surtout de la partie chantée de ces veillées. Puis c’est l’école, l’église et les fêtes familiales qui lui transmettent cette passion du chant. Après ses études et des cours de perfectionnement, le jeune James rentre à la Chorale. Il révèle qu’il était une enfant « étrange », solitaire témoignant d’un intérêt passionné pour l’art, pour la confection d’objets ou de personnages en carton. En fait plus tard « j’ai évidemment compris que j’étais un  appelé pour cette vie d’artiste ».

Eric Sauray  est le Président de l’Association Astrinobes* à l’origine de l’hommage rendu à Toussaint Louverture, ce 7 avril au Panthéon, pour le 210ème anniversaire de sa mort : 7 avril 1803-7 avril 2013. Plusieurs associations ont soutenu cet événement, notamment Boulevard Compas, pour Haïti, Konlanbi, Boyomag.com et Hépitex. Au Panthéon, devant la plaque honorant Toussaint Louverture avant les « Lectures Louverturiennes » furent déposées deux gerbes de fleurs, l’une par les associations et l’autre par l’Ambassade d’Haïti.

Après les 30 ans de Kassav en 2009, les 40 ans de Malavoi et de la Perfecta en 2012, cette année c’est au tour de JM Harmony de fêter ses 30 ans, et le 11 mai ce sera encore à Dissonance de fêter ses 25 ans. Décidément, la longévité des ensembles musicaux de nos îles de la Guadeloupe et de la Martinique est évidente. Et, il faut les entendre jouer, ces musiciens, avec la même passion que celle de leurs vingt ans ! Si ce n’était à cause des horaires et autres contraintes logistiques propres aux salles dans lesquelles ils se produisent, rien n’arrêterait leur « balan ».  Ils joueraient encore et encore. Ce fut le cas Samedi soir au Dock Eiffel.

Vendredi 5 avril, arrivée en gare de Bordeaux St-Jean par le TVG en provenance de Paris de l’écrivaine Suzanne Dracius, invitée à la 11ème édition de l’Escale du Livre, qui participe le lendemain à la conférence sur Césaire. Au programme de ce festival littéraire, le plus important de la région Aquitaine grâce à l’appui sans faille de son principal bailleur de fonds, la ville de Bordeaux.

Son député-maire Alain Juppé, venu en avance sur l’horaire du début de l’inauguration officielle du salon, se balade entre stands de libraires bordelais et éditeurs de la région, va à la rencontre des personnalités du monde littéraire, s’arrête et discute, par exemple avec l’écrivaine martiniquaise Suzanne Dracius à qui il souhaite la bienvenue dans sa « bonne ville ».

Depuis 1993, D’ de Kabal est une figure particulière du rap français, il a co-fondé le groupe Kabal, qui grossit le rang des groupes comme Assassin, on peut alors parler d’un rap politique social, que l’on surnomme le « rap conscient ». Ses rencontres lui ont permis de vivre des aventures exceptionnelles dans le milieu du rap français et anglophone. Puis ce fut les expériences théâtrales qui lui permettent d’aiguiser sa passion pour le verbe et le geste. D’ de Kabal a à son actif de nombreuses créations de spectacles de théâtres, de performances, de projets musicaux et d’ateliers au sein de sa compagnie Riposte dans laquelle il évolue dans le son et le sens.


Maudite éducation
Gary Victor
(Philippe Rey, 286 pages)

Au cours des années 70 en Haïti, Carl Vausier, un jeune adolescent aventureux, répondant à l’appel de la nature, décide, en dépit de la rigidité paternelle, de se laisser aller sans entraves, à la découverte des plaisirs infinis de la sexualité. Seulement ce nouveau continent ne s’explore pas sans précaution. Dans la demeure familiale, la curiosité goguenarde de son petit frère n’étant pas le moindre des freins, cela s’avère un temps impossible, jusqu’à ce qu’il ait la bonne idée de se réfugier  dans Le sanctuaire : la bibliothèque de son père, lieu le plus sûr de la maison… Un jardin des délices propice aux rêves activés à mains nues, propre à tous les sabbats voluptueux, aux heures choisies, complices et silencieuses… Des voyages dont il s’assure tôt de mieux mesurer les effets, en se lançant à la découverte des bas-fonds de Port-au-Prince, où des prostituées épanchent certes sa soif de félicité charnelle, mais surtout enflamment son imagination en lui racontant leurs vies édifiantes de femmes perdues. Des éclopées de l’Histoire, victimes de l’absolue cruauté du genre humain dont le « commerce » le laisse jour après jour différent. Un peu de lucidité dans les humeurs chaudes de ses étreintes nocturnes, dirait-il bien des années après…

1948. Lorsqu’il naît en Martinique, un siècle après l’abolition de l’esclavage, en cette année charnière si importante dans l’histoire de l’île – souvenez-vous des événements du 16 mars au Carbet,  ou de l’affaire dite des « 16 de Basse-Pointe »  du 6 septembre 1948(2)  - Jean-Claude Duverger ne sait pas encore qu’il donnera à sa vie un cours d’état d’urgence placé sous le signe de l’altérité. Et au vrai depuis, c’est au service des autres, qu’il a voué son existence. Conteur, ce maître de la parole exigeant, qui excelle en son art, est aussi devenu au fil des ans un comédien très populaire. Plébiscité sur les planches, il tient nombre de rôles remarqués au théâtre, mais aussi au cinéma où il se voit confier des rôles phares, notamment dans « Siméon »  d’Euzhan Palcy ou dans « Nord Plage » de José Hayot, d’après un scénario de Patrick Chamoiseau(3).  Ce métier de comédien, il l’exerce durant des décennies, tout en continuant à prodiguer ses contes d’îles en îles, dans toute la Caraïbe. Auteur de ces contes dits « sociaux », cet homme aux vies multiples qu’il incarne si bien lors de ses représentations, est devenu  depuis deux ans en toute logique, conseiller régional, après avoir commencé par être conseiller municipal. Une manière d’aller au bout de ses idéaux, tout en demeurant fidèle à sa vocation première et à ses aspirations d’artiste.

Au moment même de l’ouverture de la grande messe littéraire, se déroulait à Dakar, sur la Terre Africaine chère à son cœur, fief de son grand ami et allié Léopold Sédar Senghor, un colloque organisé par la Francophonie et honorant le grand poète Martiniquais. Aimé Césaire était mis à l’honneur  au 32ème Salon du Livre de la Porte de Versailles et la veille, le 22 mars à 14h30 un train avec son effigie arrivait à la Gare Saint-Lazare marquant ainsi son arrivée à Paris il y a 82 ans…

Au Stand de la Région de la Martinique comme au Stand Outre-Mer, on pouvait entendre des textes de Césaire. D’un côté il y avait la comédienne Mylène Wagram, témoin du théâtre noir, et de l’autre plusieurs intervenants comme la comédienne Viktor Lazlo, l’écrivain Suzanne Dracius et le metteur en scène Jean-René Lemoine, et de nombreux autres pour lire des extraits des ouvrages de l’écrivain disparu en 2008. Mais le Salon du Livre, section Outre-Mer a fait la part d’elle à ses littéraires moins connus.

Mes Météores
Combats politiques au long cours
Christiane Taubira
(Flammarion, 553 pages)

Une foule dense d’admirateurs et d’admiratrices se pressait le 24 mars sur le stand Flammarion du Salon du Livre de Paris, attendant de pouvoir faire dédicacer leurs exemplaires du dernier ouvrage de Christiane Taubira, l’actuelle Garde des Sceaux dont la notoriété est au zénith, depuis sa campagne courageuse en faveur du « mariage pour tous ». Un livre de mémoires, publié avant que ne lui soit proposé le portefeuille de ce ministère, en passe de devenir un phénomène de librairie. Retour sur une trajectoire exemplaire…
… Rien ne prédestinait la petite Christiane, née en 1952 à Cayenne et issue d’une famille modeste, à devenir l’une des rares femmes à se présenter à une élection présidentielle.
Elle nous révèle pourtant, dans une langue inventive, d’une richesse lexicale peu commune, de quelle manière son éducation politique s’est forgée au feu de l’adversité ; nous explique les aspirations qui furent les siennes, nous raconte son irrésistible ascension dans le paysage local, son accession, —au départ presque malgré elle, à la députation ; puis l’expérience accumulée au cours de ses différents mandats nationaux et européens.
Elle ne nous cache ni les défaites, ni les victoires et l’on mesure ce que lui a coûté son engagement sur le plan personnel : une certaine solitude parfois, un divorce, quelques tenaces douleurs physiques, le sentiment aigu du temps qui passe sans avoir accompli tout ce que l’on s’était promis… 

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