Veritatis splendor ! Di fé pwi ! Patrick Chamoiseau est de toutes les époques et de tous les âges. Sa parole est d’or et de boue, celle d’un écrivain génétiquement constitué par toutes les dimensions de son être en son histoire, qu’il sait rendre au centuple. Elle court les marigots, les échoppes bricolées des puissants, les ciels d’azur ou d’orages, les mythes revisités, les légendes apprises, les parlers écoutés et fait donner la foudre, ce raccourci de l’éclair. Elle conte aussi, dit l’éloge, clame l’indignité, s’insurge et caresse. Revendique la relation, tend au diversel. Poétique, elle se dérobe à ce qui enclot. L’Histoire est passée par là, dont elle se fait l’écho depuis plus de trente livres publiés. Celle de tous les esclavages, des insurrections, des pays dominés, mais pas seulement. Celle de la nature du monde dont elle dit la créolité et défend les richesses menacées. Tous ces écrits font œuvre.
Entre deux scènes, l’enfant née Tahiti a accepté de répondre à quelques unes de nos questions. Au bout du compte, l’échange avec Miss Lombard a été telle une promenade sous un soleil irradiant.
1. Outremerlemag – Qui est Karina Lombard, cette femme multiple : actrice, chanteuse, danseuse et écrivain ?
Karina Lombard - J’ai la grande chance de faire le métier de comédienne, une position privilégiée pour apprendre la fabrication d’un film et de poursuivre mon éduction cinématographique.
« Face à la crise, Yes we can ! » tel est le slogan, paraphrasant celui du président Obama lors de sa première campagne électorale victorieuse, qui vient à l’esprit, une fois achevée la lecture d’Une vie peut en cacher une autre. Dans cet essai, Mémona Hintermann, d’origine réunionnaise, Grand reporter,1 spécialiste reconnue et honorée du Moyen-Orient et de l’Afghanistan, l’une des journalistes les plus populaires de FR3 aujourd’hui membre du CSA2 et son mari Lutz Krusche, un journaliste allemand, ancien correspondant de DerSpiegel à Washington, Paris et Londres, ont entrepris d’écrire le roman-vrai des temps modernes de la génération des trentenaires des années 2010, confrontés à une crise économique et « multidimensionnelle » sans précédent, à laquelle ils n’ont pas été préparés, dans une société en mutation, de plus en plus dépendante de la vieille Europe aux repères brouillés.
C’est d’abord un physique que l’on remarque. Une femme, grande, belle, brune au port altier. L’œil averti pense voir un mannequin. Il n’est pas loin de la réalité mais Karina Lombard est avant tout et surtout comédienne et auteur.
Depuis les années 80, les Canadiens la connaissaient pour la série tv sur le Hockey - Cogne et Gagne. La France l’a découverte aux côtés de Bernard Giraudeau dans Les caprices d’un fleuve, c’était en 1996. Puis entre de nombreux autres films, il y a eu le rôle de la mère de Léa Parker jouée par Sonia Rolland pour M6 et la fiction plus récente de France 2 - La promeneuse d’oiseaux. Mais France Zobda est surtout depuis cinq ans, la fondatrice d’Eloa Prod avec son compagnon Jean-Lou Monthieux. Chacun de leur projet repose sur un engagement celui de mettre en lumière la culture des Caraïbes. Leur dernière production fut l’excellent Toussaint Louverture avec Jimmy Jean-Louis.
Migail Montlouis-Félicité : Depuis Toussaint Louverture, vous vous êtes lancés dans une nouvelle aventure pour la télévision, que pouvez-vous nous en dire ?
Mimie Barthélémy - Née à Port-au-Prince, le 3 mai 1939 - Décédée à Paris, le 27 avril 2013
" L'équipe d'Outremerlemag très attristée de la disparition soudaine de Mimie Barthélémy dont l'oeuvre interpelle toutes les générations d'Ultramarins d'ici et de là-bas.
Lorsque l’on rencontre Lyonel Trouillot pour la première fois, l’impression, tenace, s’impose à vous. Un mot la résume : « Intense ». Un homme intense. La voix, le regard, l’allure, les gestes et la démarche. Déterminé et intense. Un homme qui sait. Désarçonnant, un peu. Impressionnant, certainement. Un brin distant. Abolir la distance on n’y songe pas.
Cette intensité son œuvre en témoigne. Mais une œuvre exigeante, empreinte d’altérité.
Né Christian Colineau de Montaguère à Saint-Claude en Guadeloupe en 1972, ce jeune homme a étudié le Commerce à Montpellier. Et depuis cinq années, il a ouvert boutique dans le sixième arrondissement de Paris. De son nom, il a fait un label accolé au slogan inimitable qui se réfère au bien-être dans les archipels des Caraïbes. Aujourd’hui, sans aucun doute, sa maison « créole » avec étage, située au 20, rue de l’Abbé-Grégoire est une valeur sûre. Avec lui, on peut tout autant parler d’épices « péyi », de cosmétiques façon « Saint-Barth », de douceurs en tous genres et surtout de rhums de tous horizons.
Probablement était-il né de la fusion volcanique, des sons des mornes et des cités. Des notes sublimées de la biguine classique et des chants arrachés des entrailles. Fils de mulâtres bourgeois, il a flâné jusqu'au fond des campagnes pour aller à la rencontre des tambours profonds et des airs ancestraux du bèlè. Et ce fut là sa force et la preuve de sa générosité artistique. Francisco était un alchimiste de la musique. Il a puisé dans la sauce salsa toutes les essences qu'il a magiquement conjuguées à la langue créole. Francisco est un "label" Martinique. Quelles que furent ses destinations d'Asie en Europe, il revint toujours vers sa terre natale nichée entre la mer des caraïbes et l’Atlantique océane.
Le titre déjà est très évocateur. D’emblée, l’on se retrouve comme au cinéma, confortablement installé, devant le grand écran de sa machine à impressions intérieure. Atmosphère, atmosphère !
Alors on ouvre le livre et on commence à lire. Deux citations en exergue, retiennent l’attention : « Rancune et colère sont aussi des choses détestables où l’homme pêcheur est passé maître. » Le Siracide. « La vengeance est un besoin, le plus intense et le plus profond qui existe. » Cioran. Sagesse et vengeance donc. Et de vengeance il sera beaucoup question dans ce roman. De sagesse aussi. Celle du narrateur omniscient. Mais n’anticipons pas. Tournons encore les pages. Surgit une dédicace : « A la mémoire d’Ernestine Généreuse, voyante extralucide. » Voilà qui ouvre des horizons. On l’imagine Ernestine. Page suivante une précision, précieuse, sur quatre lignes : « Cette histoire tisse des liens avec des faits réels et des personnages qui ont réellement existé, certes, mais tout le reste est littérature. » Et puis, après, page tournée encore, l’histoire commence : moteur !
©Xavier Xavibes Dollin
Le parcours de Jocelyne Béroard est un véritable chemin d’initiation à travers le patrimoine antillais. On y trouve à la fois la richesse d’une artiste et la ténacité d’une femme dans ses différents combats. Jocelyne Beroard est une artiste engagée, non seulement dans le combat de la femme moderne, mais également pour donner encore plus de lustre au patrimoine culturel et au peuple des Antilles.
Jocelyne Béroard, se rappeler qui nous sommes !
Pendant 2 à 3 heures, peu d’entre nous (journalistes) ont été conviés à la répétition de Kassav. Les leads Jacob Desvarieux, Georges Décimus, Jean-Claude Naimro, Jocelyne Béroard, les musiciens Thomas Bellon (batterie), Philippe Joseph (claviers), Patrick Jean-Elie (percus), les cuivres Claude Pironeau (saxo), Hamid Belhocine (trombone), Fabrice Adam (trompette), les choristes Marie-Céline Chroné, Marie-José Gibon et Jean-Jacques Séba sont là. Un seul manque à l’appel, Jean-Philipe « Pipo » Marthély, celui qui a écrit et interprète « Sonjé », le premier titre extrait de l’album.
Le 16ème Album de Kassav Sonjé (Rappelez-vous) est annoncé pour le 13 mai 2013.
Depuis ce matin on peut entendre sur toutes les ondes le premier titre du même nom que l'opus. Un hommage à Patrick Saint-Eloi écrit et interprété par Jean-Philipe Marthély.
Pour en savoir plus lire jeudi les articles de Migail Montlouis-Félicité après sa rencontre avec la famille Kassav lors de leur répétition du 12 avril.
Un nouvel album riche des nombreux rythmes de la Caraïbes et de bonnes surprises.
Etre, c’est devenir. Sinon, à quoi bon… Tels sont les premiers mots qui viennent à l’esprit, une fois la dernière page de ce livre de mémoires refermé.
Maryse Condé, l’un des écrivains majeurs de notre temps, y revient sur son parcours sans apparemment rien celer des grands et petits secrets de son existence. Celui de la quête de son identité et celui de la naissance de sa vocation d’écrivain. Une vie de femme à fleur de peau, à fleur de rêves avortés, décousue et heurtée, occupée à survivre littéralement, lorsque la jeune femme qu’elle fut, payant tribut au désespoir, se retrouve chaque fois1 aux prises avec les affres du jour et du lendemain à assurer. D’abord pour elle seule, ensuite pour la famille qu’elle s’est créée, victime parfois du sort. Plaies d’argent pouvant s’avérer mortelles comme on sait. Une femme en état d’urgence, couturée de cicatrices, émettant des SOS que personne n’entend ni ne voit, à part quelques rares amies, elles-mêmes percluses de douleurs. Des femmes invisibles souvent dupes des circonstances et des hommes qui les asservissent, dont le chant n’est parfois compris que par elle seule, Maryse, dont la vocation d’écrivaine, femme aux yeux supplémentaires, s’affirme peu à peu, au fil des ans, des voyages et séjours de sa vie au long cours.