Depuis le 10 mai dernier, l’archipel de Mayotte connaît, plusieurs fois par jour, des épisodes de tremblements de terre. Alors qu’ils ne sont, pour la plupart, pas ressentis, la population vit dans l’angoisse de revivre à nouveau un séisme de magnitude 5,8 comparable à celui du 15 mai. La communauté scientifique mahoraise, elle, avoue à peine qu’elle navigue à vue, en raison d’un cruel manque de moyens.
Le CRA, le Centre de Ressources et d’Appui sur le risque requin viens de mettre en ligne une carte des opérations de pêche en temps réel. Très vigilant sur le référencement des squales présent sur les côtes réunionnaise, le CRA a notamment révélé le 27 août dernier, la présence potentielle de requins aux abords de la Ravine Blanche près de Saint-Pierre. Ce lieu est un spot qui était très prisé des surfeurs avant la crise de 2011. Une « crise » plus institutionnelle que réelle qui est enflée par la surmédiatisation des attaques (1).
Depuis, surfeurs, pêcheurs, scientifiques et écologistes s’affrontent sur les mesures à prendre pour gérer la problématique requin. Des filets de protection ont été mis en place, la baignade a été interdite sur plusieurs sites (peu ou pas respectée), et des actions de prélèvement sont organisées. Régulièrement, le CRA effectue des pêches préventives censées protéger le rivage. Une action qui provoque la colère des collectifs contre la pêche des requins. Par ailleurs, ce centre mis en place en 2012 par la Préfecture de La Réunion, a déjà effectué plus de 80 marquages de requins (pose de balises entre autres) afin de mieux connaitre les habitudes de squales et ainsi mieux gérer les risques.
Presque une attaque sur deux est mortelle à La Réunion
Entre 2011 et aujourd’hui, La Réunion a subi 23 attaques de requins dont 9 mortelles. Par rapport au nombre d’attaques de squales dans le monde, le chiffre est faible. Là où l’île se distingue tragiquement, c’est par le taux très élevé de mortalité des attaques : presque 40 %. A titre de comparaison, la Floride a recensé 88 attaques de requins entre 2011 et 2014, et une seule a été mortelle. La grande majorité des attaques sont répertoriées dans la moitié ouest de l’île, dans des zones fortement peuplées (70 % des réunionnais résident dans la partie occidentale) et surtout ultra-touristiques. Par conséquent, il existe une forte exposition à une attaque. De plus, le constat est implacable, plus de la moitié des victimes sont des surfeurs ou des bodyboardeurs. Et les spots de glisse sont quasiment tous répertoriés dans cette zone géographique. A noter également que la plupart des attaques sont à mettre à l’actif des requins bouledogue.
Bilan des attaques de requins à La Réunion depuis la crise de 2011.
Le Bouledogue, une menace ?
Le requin bouledogue mesure entre 2m50 et 3m40 pour un poids d’environ 230 kg. Il s’agit d’un requin massif et lourd avec le museau court et aplati. Il est également appelé requin du Zambèze pour sa faculté à remonter les cours d’eau, ce qui en fait l’unique espèce à être capable de s’adapter aussi bien en eau douce qu’en eau saline. Par conséquent, il est fortement actif dans les eaux à forte turbidité, c’est-à-dire le taux de matière en suspension dans l’eau qui la rende trouble. Le requin bouledogue a un comportement agressif, solitaire et attaque sans sommation. Il est donc très difficile à voir.
Et c’est justement la rencontre entre son habitat naturel et son comportement qui provoque les accidents mortels à La Réunion. Enormément d’attaques ont été faites sur des surfeurs, pratiquant dans des zones d’eau troubles, en fin de journée. Et fatalement lorsque la visibilité dans l’eau n’est pas assurée, il est plus difficile de voir arriver le squale. A cela, il faut rajouter la visibilité hors de l’eau, donc surfer en fin de journée accroit les risques d’attaques. Autres conséquences de la forte présence de requins bouledogue sur les côtes réunionnaises, le réchauffement des océans, la pollution liée à la surpopulation des zones touristiques (eaux usées qui renforcent la turbidité, fréquentation accrue des zones de baignade, déversements de carcasses de mammifères dans la mer, etc.) ou encore la raréfaction de l’espèce.
Si depuis 2011, les accidents liés au bouledogue ont sensiblement augmenté, il est possible d’expliquer cela par la surpêche de ce requin. Le Carchanicus Leucas, de son nom scientifique est une espèce fortement menacée. Près de 100 millions de requins bouledogue sont tués chaque année selon l’Union Internationale pour le Conservation de la Nature (IUCN), notamment pour ses ailerons, son foie ou son cuir. Par ailleurs, la communauté scientifique souligne le rôle de régulateur naturel des océans, car ils sont au sommet de la chaine alimentaire.
Situation en Outre-mer
Les requins font partie du paysage ultra-marin. En Nouvelle-Calédonie, la situation est tout aussi préoccupante qu’à La Réunion. Sur les 46 attaques recensées depuis 1886, 15 ont été mortelles et 7 se sont passées après l’an 2000 (2).
A contrario, la mer des Caraïbes est une mer relativement sûre. Pour preuve une seule attaque en Martinique a été enregistrée en 1954. Aucune enregistrée en Guadeloupe en 264 ans. Cela s’explique en partie grâce aux eaux limpides. En 2005 à Saint-Martin (partie hollandaise), une attaque est notée à Simpson Bay. Du côté de la Guyane rien à signaler et en Polynésie les requins sont bien présents, avec 92 attaques entre 1980 et 2015, mais aucune d’elles n’a été fatale. Pour cela, il faut remonter à 1893 à Rangiroa, un atoll des îles Tuamotu.
(1) : Entre 1988 et 2000, 22 attaques de requins ont été répertoriée à La Réunion. 13 ont été mortelles.
(2) : Source : Shark Attack Data
Ouragans, tsunamis, éruptions volcaniques, oubliez tout ce que vous pensiez savoir. Lors d’un débat citoyen à la salle Tarer de Pointe-à-Pitre, coorganisé par le LION’S Club et l’Office de l’Eau le 14 juin dernier, plusieurs experts étaient présents pour parler de la prévention des risques naturels et la résilience des populations. Un expert a fortement retenu l’attention du public, Christian Anténor Habazac, l’ancien responsable de l’observatoire sismologique et volcanologique de Guadeloupe.
Le Guadeloupéen va participer à sa 3ème Route du Rhum et cette fois-ci, « c’est pour la gagner » a-t-il affirmé. Après une très belle sixième place en 2014, Willy Bissainte revient 4 ans après avec la conviction de remporter la prestigieuse course entre Saint-Malo (Ile-et-Villaine) et Pointe-à-Pitre. Une aventure qu’il va mener en partenariat avec le Conseil Départemental.
Nouvelle catégorie, nouveau bateau. Le Pointois a revu ses ambitions à la hausse avec l’aide de partenaires solides comme le Conseil Départemental. Après 2010 en classe 40, et 2014 en classe Rhum, le skipper de 47 ans s’engage cette année en classe 50 où l’attendent une cinquantaine de concurrents. Willy Bissainte est confiant. D’ailleurs, il n’hésite pas à rappeler qu’il a été « le premier des 122 skippers à être qualifié pour cette transat grand large ». Certes, la Route du Rhum est un parcours du combattant mais au bout de deux participations le Guadeloupéen a bien cerné les aspérités d’une très longue préparation. Aussi, a-t-il démarré son entraînement dès 2015. L’achat d’un bateau performant (taillé pour le Vendée-Globe) en novembre 2017 est venu asseoir ses ambitions de classement.
Démarche écologique
Willy Bissainte est un homme responsable, éco-responsable même. Ce destrier qui lui permettra de galoper sur les vagues de l’Atlantique, fonctionne grâce à un hydro-générateur, aux panneaux solaires et au vent, bien entendu.
« Un nouveau souffle »
Trépignant d’impatience, c’est un Willy Bissainte souriant et loquace qui s’est présenté face à la presse sur les quais de Marina. Comme un symbole, son bateau est stationné à l’endroit exacte de l’arrivée de la première route du Rhum en 1978. Le poulain du Département, non sans fierté, ne s’est pas privé de le rappeler. « C’est la première fois que le département est partenaire d’un bateau de la Route du Rhum » lance Josette Borel-Lincertin. Sur le même ton, le skipper a rappelé que ce partenariat avec la collectivité de Guadeloupe est un « nouveau souffle ». Le rendez-vous est pris le 4 novembre à Saint-Malo.
Le colloque de la 26ème Fête du Crabe s’est déroulé les 22 et 23 mars derniers sur le site de Duval à Petit-Canal. Son thème « Le développement touristique durable en territoire », a permis la réunion de tous les acteurs du Nord Grande-Terre, publics et privés, le temps d’une journée afin de débattre et trouver les solutions pour les collectivités locales. Alors que la Guadeloupe s’impose comme une destination touristique privée, elle se doit de proposer un tourisme différent et respectueux des ressources naturelles de l’archipel.
Le colloque s’est décomposé en plusieurs ateliers ayant pour objectif de créer une synergie autour du développement touristique de la région.
Présent comme intervenant à l’atelier « Ecotourisme, une nouvelle perspective de développement touristique pour les territoires ruraux », Willy Rosier, Directeur du Comité du Tourisme des Îles de Guadeloupe (CTIG), pour qui il est impératif de mettre en avant le caractère unique des territoires guadeloupéens pour lutter contre la concurrence mondiale.
« Mettre en avant qui l’on est », vaste projet. A en croire Raymond Otto, anthropologue et animateur de l’atelier, « l’humain, pierre angulaire d’un développement touristique durable », il faut d’abord s’interroger sur l’identité d’un territoire, sur l’imaginaire collectif de ses habitants avant de réfléchir développement touristique.
Autre piste de réflexion, le partenariat public-privé comme moteur d’un territoire. Vincent Derussy, chargé d’opérations à la SEMSAMAR, le conçoit comme prépondérant pour le développement touristique.
Autre facteur important de cette coopération territoriale, l’implication du Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT). Selon Patrick Grave, Directeur de développement économique de la CANGT, c’est une chance d’impliquer l’agent territorial dans le processus de développement du Nord Grande-Terre.
Le 21 février 2018, la Ministre de la Santé Agnès Buzyn était auditionnée par la commission aux Outre-mer de l’Assemblée Nationale sur la problématique de la contamination au chlordécone. Les députés de la Guadeloupe, de la Martinique et même d’ailleurs ont eu la possibilité de questionner la ministre sur les mesures prises par le gouvernement en matière de lutte contre la contamination au chlordécone. À noter que les députés antillais sortaient, le matin, d'une réunion avec la Ministre de la Santé (réunion qui regroupait également la Ministre de l’Outre-mer et le Ministre de l’Agriculture).
« En hommage aux victimes passées, actuelles et futures de la chlordécone ». Voici le sous-texte de la pétition Je suis chlordéconé-e lancée le 13 janvier 2017 en Martinique par deux étudiants en agriculture afin d’alerter la population et les pouvoirs publics sur le danger que représente cet insecticide. Depuis les choses semblent bouger quelque peu.
A l’occasion de l’assemblée générale de l’Association des maires de Guadeloupe (AMG), qui s'est déroulée le 20 juin à Lamentin, en Guadeloupe, un protocole de mobilisation et de solidarité face aux arrivées massives d’algues sargasses sur le littoral guadeloupéen a été signé par le préfet de région, le président du conseil régional, la présidente du conseil départemental, les présidents des intercommunalités de l’archipel, ainsi que le président de l’AMG et le président de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME).