« La Soufrière, ce n’est pas une vieille dame, c’est un bébé de cinq siècles. » Dès son entrée en scène, Christian Anténor Habazac, donne le ton : il va déconstruire les mythes. L’ancien responsable de l’observatoire de sismologie et de volcanologie de Guadeloupe, a pris très à cœur l’intitulé de cette soirée de prévention des risques naturels majeurs. Toutes les menaces ont été abordées, ouragans, tsunamis, éruptions volcaniques, tremblements de terre, rien n’a échappé au public venu nombreux pour avoir plus d’informations sur les risques naturels. Le Pointois n’a jamais semblé aussi en forme depuis qu’il est à la retraite.
Véritable bête de scène, Christian Anténor Habazac a déroulé beaucoup de d’aprioris sur les risques avant de rafaler sur chacun d’eux. « Les brumes de sables, on a l’impression que cela existe depuis les années 90, mais elles sont présentes dans la Caraïbe depuis plus de 5 000 ans, c’est-à-dire depuis la création du Sahara. » Le physicien continue en expliquant bien « qu’un tsunami ce n’est pas un raz-de-marée, c’est-à-dire que ce n’est pas un mur d’eau qui tombe sur nous. Il s’agit d’une succession d’arrivées d’eau qui rentre et ressort en permanence. » Donc, rien à voir avec les films catastrophes, « cela concerne seulement 2 % des tsunamis » conclut l’ingénieur.
Du côté des volcans, la Caraïbe est bien loin, encore une fois des images d’Epinal. « Nos volcans ne sont pas effusifs (avec la lave qui coule) mais de types explosifs. C’est-à-dire que lorsqu’ils rentrent en éruption, il y a une explosion très violente accompagnée de nuées ardentes, une fumée de gaz très chaud (800 degrés) et qui se déplace à 350 km/h. » A en croire les images qui étaient projetées durant la soirée, c’est une véritable avalanche de gaz, à l’instar des avalanches de neiges. Plus impressionnant encore, la rapidité. En 1902, Saint-Pierre et ses 29 000 habitants ont été rayés de la carte en 2 minutes par une explosion de la Montagne Pelée. Coquin, Christian Anténor Habazac prend l’exemple d’une situation similaire en Guadeloupe. Calculant la distance entre le dôme du volcan et le bourg de Basse-Terre, il annonce à la cantonade que le chef-lieu « aura 7 minutes pour se mettre à l’abri. » Ensuite, l’ingénieur porte l’estocade en affirmant qu’aujourd’hui les Antillais ne sont plus une population résiliente.
Alors pourquoi, les Antillais ne se souviennent plus des habitudes de leurs aïeux ? La réponse est limpide pour Christian Anténor Habazac.
La bonne nouvelle de la soirée, le tremblement de terre est la seule catastrophe naturelle qui ne tue pas.
Intervenants :
Victoire Jasmin, Sénatrice de la Guadeloupe et rapporteure de la délégation sénatoriale aux Outre-mer.
Thierry Jimonet, Responsable du centre Météorologique de Guadeloupe.
Muriel Missoudan, Directrice de la prévention des risques et sécurité civile de la Ville des Abymes.
Marie-Chantal Duflo, Assureur et membre du Lions Club
Dominique Laban, Directeur de l’Office de l’Eau de Guadeloupe.
Philippe Thénard, DEAL
Christian Colombo, Gouverneur du Lions Club district Caraïbes
Personnalités politique présentent dans le public :
Victorin Lurel, Sénateur de la Guadeloupe
Josette Borel-Lincertin, Présidente du Département,
Nicole Erdan, Conseillère départementale de Trois-Rivières
Marcel Sigiscar, Président Délégué de l’Office de l’Eau et conseiller municipal de Pointe-à-Pitre
Jeanny Marc, Maire de Deshaies
Fabert Michely, 1er Adjoint au Maire des Abymes et 8ème Vice-président du Conseil Régional