Culture

jeudi, 11 avril 2013 03:40

Journal d’une Escale du Livre à Bordeaux

Vendredi 5 avril, arrivée en gare de Bordeaux St-Jean par le TVG en provenance de Paris de l’écrivaine Suzanne Dracius, invitée à la 11ème édition de l’Escale du Livre, qui participe le lendemain à la conférence sur Césaire. Au programme de ce festival littéraire, le plus important de la région Aquitaine grâce à l’appui sans faille de son principal bailleur de fonds, la ville de Bordeaux.

Son député-maire Alain Juppé, venu en avance sur l’horaire du début de l’inauguration officielle du salon, se balade entre stands de libraires bordelais et éditeurs de la région, va à la rencontre des personnalités du monde littéraire, s’arrête et discute, par exemple avec l’écrivaine martiniquaise Suzanne Dracius à qui il souhaite la bienvenue dans sa « bonne ville ».

Après un bref échange sur les conditions climatiques peu clémentes pour un début de printemps, Alain Juppé marque un intérêt pour l’auteure caribéenne et l’objet de sa présence à Bordeaux, la conférence dans le cadre du centenaire de la naissance d’Aimé Césaire, évoquant nos littératures et nos histoires communes, celle de Bordeaux et des Antilles dans le passé et le présent, exprimant à Suzanne Dracius son regret de ne pas pouvoir assister à sa conférence du lendemain en compagnie des deux universitaires de l’Université Michel de Montaigne - Bordeaux 3, Dominique Deblaine, d’origine guadeloupéenne, et Rafaël Lucas, d’origine haïtienne.

 

Samedi 6, la perle d’Aquitaine resplendit sous un soleil qui promet de tenir toute la journée en hommage au chantre de la négritude. C’est vrai que la perspective est belle vue de l’hôtel situé cours du 30 juillet, non loin de la place de la Comédie, dans le Bordeaux centre qui offre toute la splendeur du « Bordeaux nouveau » depuis les travaux considérables entamés par le maire Alain Juppé. Difficile de critiquer ces importants aménagements qui ont réellement contribué à l’essor de la ville et lui font atteindre le statut et l’envergure d’une ville européenne, agréable à vivre.

Au Comptoir des Mots, dans le cadre du salon du livre l’Escale du Livre, la conférence sur Césaire a tenu toutes ses promesses. Le public intéressé a répondu présent, et les échanges avec les intervenants ont été de qualité. Il a été rappelé que Césaire ne figure malheureusement pas encore aux programmes officiels de l’Éducation nationale, même si des initiatives bienveillantes d’enseignants avertis le font étudier en classe. L’occasion pour Suzanne Dracius de rappeler qu’aux États-Unis, beaucoup plus qu’en France, l’œuvre de Césaire est étudiée dans les universités dans les départements d’études francophones et d’African-american Studies, où elle-même est souvent invitée pour des conférences et des cours à des étudiants qui travaillent sur ses ouvrages, théâtre, poésie, nouvelles et romans.


Le mot de la fin a été laissé à un professeur à la retraite présent dans le public, qui a terminé par une anecdote que je qualifierais « d’utopie fondatrice » pour l’avenir des littératures d’Outre-mer : à l’annonce de la mort du poète en 2008, dans la faculté où il enseignait encore, il a donné une lecture à voix haute à travers la sono de la fac de poèmes de Césaire, entendus par tous, dans cette structure composée de bâtiments éloignés les uns des autres, et après, élèves et collègues enseignants sont venus lui demander quel était l’auteur de ces textes magnifiques. Et de conclure en affirmant que le renouvellement et l’enrichissement de la littérature française des 20è et 21è siècles sont venus d’auteurs des Amériques insulaires françaises, et que ces plumes rebelles parlent à l’universel.

Bernadette, ancienne étudiante à l’IUT BORDEAUX 3/PÔLE MÉTIERS DU LIVRE.

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