Nous avons pu rencontrer entre autres, La Guyanaise Françoise Loe-Mie qui a présenté son dernier ouvrage « La complainte de la Négresse Ambroisine D’Chimbo ». L’histoire est adaptée de la légende du D’Chimbo l’Africain déporté en Guyane peu après l’abolition de l’esclavage, et détesté de ses contemporains, parce qu’il avait la réputation d’un être violent et méprisable. Seul l’estime de sa compagne Ambroisine permettra sans doute sa rédemption.
Lors de sa visite, le Ministre de l’Outre-Mer Victorin Lurel a félicité les écrivains de la diaspora de leur venue et leur engagement pour mettre en exergue nos cultures diverses. Il a visité les différents stands, ceux de l’Océanie, des Antilles et quelques autres. Un autre Ministre, Mme Georges Pau-Langevin est venue visiter le stand de l’Outre-Mer et saluer amicalement quelques-uns des exposants.
Et comme un champion peut en cacher un autre, après le passage de Lilian Thuram ce fut au tour de Teddy Riner venu dédicacer son livre racontant son année exceptionnelle aux Jeux Olympiques de Londres.
Mais ce qui fait la diversité et la grande richesse de notre littérature, de nos imaginaires identitaires c’est que les écrivains les moins connus ne sont pas les moins adulés. Nous avons aussi rencontré deux femmes qui ont témoigné sur leur maladie, du cancer qui a mis une parenthèse à leurs vies. L’une d’elle, Mygnonnette Justine-Levalois dans « Ecoutez-moi docteur ! » a écrit sa « colère » contre les médecins trop pressés qui ne prennent pas le temps pour leurs malades, qui ne leur accordent que peu d’intérêt faisant fi quelquefois de leurs questions ou de leurs souffrances. Selon elle, certains médecins ne sont pas assez à l ‘écoute : « heureusement que j’ai été sensible à mon corps, probablement parce que je fais partie du corps des aides soignant, ce qui m’a en partie sauvé parce que j’ai été têtue. J’ai donc écrit ce livre pour expliquer ce que j’ai souffert et ce fut véritablement une thérapie ».
Avec « Capesterre Belle-Eau dans l’Histoire de la Guadeloupe », Madame Henrie Jabot témoigne de son amour pour sa commune. Secrétaire de mairie durant 30 ans, offre un ouvrage illustré de cartes et de documents uniques. Elle nous dit « j’ai voulu laisser pour mes contemporains une histoire écrite sur Capesterre Belle-Eau qui fut une cité exceptionnelle, parce que depuis trois siècles elle est importante. Elle fut par exemple la première qui fut découverte par Christophe Colomb, où l’on planta de la canne à sucre, la première encore qui voit l’ouverture d’usine. Elle a marqué son histoire par ses mouvements sociaux ».
Il y avait aussi pendant ces trois jours, les habitués comme le conteur Benzo, l’écrivain et poète Suzanne Dracius des Editions Desnel, Tony Desham l’homme d’écriture et journaliste. De nombreux jeunes littéraires, des illustrateurs, des éditeurs ont fêté le livre et il nous démontre combien il reste de beaux jours aux littératures des outre-mers.
La rencontre a été enrichissante également avec Hugues Pagésy, qui à Paris fut des années durant grand photographe devant l’Eternel. Depuis 5 ans, retourné à sa Guadeloupe Natale, il a fondé le premier Musée de la Photographie des Caraïbes où on peut admirer du côté de Basse-Terre, 1500 appareils qui marquent l’histoire de la Photographie. Cette année il est venu au Salon du livre présenter un ouvrage récent intitulé « Rendez-Vous avec Dieu ». Un rendez-vous que son personnage, un athée, ivre mort jour et nuit, a avec Dieu. Dieu dans son livre est un être hyper moderne avec smartphone, envoyant sms & mails qui plaisante avec les humains et leur permet de changer de vie. Mais seule leur volonté et leur foi peuvent en définitif les mener vers la lumière.
Hugues Pagésy écrit comme il photographie, et il le dit : « même si la Photographie avec le numérique perd de sa noblesse, elle reste un art et ce n’est pas l’appareil qui fait une belle photo mais essentiellement l’œil du photographe ».