Le réalisateur sait de quoi il parle. Dès l’âge de quinze ans, il a entendu son grand-père, apiculteur à la tête de 150 ruches, lui expliquer qu’il fallait aux plantes « un messager pour faire l’amour ». Dès les premières images, la voix de Charles Berhing nous plonge au cœur d’un monde merveilleux. Une caméra embarquée à l’intérieur de la ruche, nous retransmet en direct la naissance d’une reine. Nous entrons dans l’intimité de la ruche, nous volons avec les abeilles à la sortie de la ruche partant à la recherche de fleurs. Du monde merveilleux de la ruche, on plonge dans un monde en perdition. Markus Imhoof a fait le choix d’antropomorphiser la relation des reines et des abeilles. Tout le monde n’appréciera pas. Mais quel troublant face-à-face dans cette hiérarchisation des tâches, quel troublant renvoi à notre organisation sociale. Apparaît un autre « sage » Karl von Frisch. Il décrypte la danse et la communication des abeilles. Il est autrichien. Là-bas, l'observation des abeilles et l'admiration devant leurs activités si mystérieusement bien réglées ont plus de valeur que le miel, comme le dit le titre anglais du film (More Than Honey). Elles inspirent danses, musiques et traditions.
Markus Imhoof (photo ci-contre) a voulu mettre l’homme et l’abeille en parallèle car son message est clair : la première cause du déclin des abeilles est l'instrumentalisation de la nature par l'homme : « On a l'habitude de penser qu'on doit dominer la nature et c'est à cause de ça que ça va mal »… « Il était important pour moi que le public puisse avoir une identification aux abeilles ».
La bande annonce : http://videos.arte.tv/fr/videos/des-abeilles-et-des-hommes-de-markus-imhoof--7341900.html
