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L’esprit LKP souffle-t-il sur la Réunion ? Oui, à en croire les pancartes présentent au rassemblement du 8 avril sur la plage de l’Hermitage à Saint-Gilles-les-bains. « Liannaj Kont Pwofitation » pouvait-on lire sur une pancarte brandie par les manifestants réunis par le Koléktif Union Rényoné Résponsab (KURR) pour un rassemblement pique-nique sous les filaos.

Le paysage de la voile traditionnelle de Guadeloupe a un nouvel horizon. Le championnat de Classe de Canot Saintois, organisé par l’association l’ANASA, aura lieu le 15 avril à la base nautique de Saint-François. Puis les 21 et 22 avril sur la plage de l’hôtel Arawak au Gosier. Avec cet événement, la voile traditionnelle espère enfin avoir le vent en poupe. 

Manches relevées, les députés antillais, Serge Letchimy en tête, s’attaquent au fléau des dents creuses. L’indivision, véritable frein au développement urbain pose des questions administratives, juridiques et morales. Mais surtout, le problème touche presque toutes les familles antillaises.

Ce sont quelques 450 personnes qui se sont pressées le 4 avril dernier à la salle Léopold Hélène du Gosier. Quitte à rester debout, elles sont toutes venues chercher des réponses précises à leurs questions. « Je suis très contente d’être là, » annonce une dame qui a attendu longtemps avant de pouvoir s’exprimer « et j’espère que vous allez faire passer le message dans toutes les communes, car ce sont des choses que nous avons du mal à résoudre » L’intervention provoque des applaudissements de la salle.

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Le public venu en masse n'a pas perdu une miette du séminaire malgré la chaleur étouffante. © Ville du Gosier 

Régler une “catastrophe”

« 40% des biens immobiliers en Martinique sont en indivision, pareil en Guadeloupe » explique le député martiniquais Serge Letchimy, rapporteur de la proposition de loi sur l’indivision successorale. Il poursuit : « Ici, chaque habitant connaît une maison abandonnée à 100 ou 200 mètres de lui. Cela provoque le développement des maladies comme la dengue, le zika, le chikungunya. Mais également un retard dans le développement urbain. A Fort-de-France il y 9 à 10 maisons en indivision c’est une catastrophe. » Comme à son habitude, Serge Letchimy use de son éloquence, pèse chacun de ses mots et s’exprime en créole lorsque le cœur parle. « Je n’ai pas abordé ce texte en tant que juriste, mais en tant que Martiniquais. Je suis un partisan du droit à la différenciation locale réglementée, car c’est une question de bon sens. Rappeler notre histoire et notre culture, ce n’est pas insulter la République. Pour moi ce n’est pas une loi juridique, c’est une loi d’émancipation. » Présent dans l’auditoire, le Bâtonnier de Guadeloupe, Maître Bernard Pancrel n’a pas hésité à se lever pour saluer l’initiative du député Letchimy, mais pas sans le mettre en garde devant quelques points juridiques qui pourraient poser des problèmes lors de l’application de la loi.

Alors, que dit cette proposition de loi ?

Adoptée par l’Assemblée Nationale le 18 janvier, le Sénat n’a pas tardé à suivre à l’unanimité ce 4 avril, jour même de ce séminaire à l’initiative des députés de Guadeloupe Max Mathiasin et Justine Benin. Plusieurs éléments importants à souligner dans le texte.

D’abord, il n’y aura plus besoin de l’accord de 100% des propriétaires du bien pour pouvoir le vendre, le léguer ou le partager. Désormais, il suffira de réunir la moitié plus un des héritiers, c’est-à-dire 51%. Et cela marche également pour tous les frais en lien avec la taxation de la propriété. Ce qui risque de soulager les dispositions fiscales des héritiers. « Si vous avez 50 indivisaires, il vous faut 50 signatures pour payer la taxe d’habitation par exemple » a détaillé Serge Letchimy.  

Ensuite, le notaire (sans intervention du juge) pourra accomplir la vente ou le partage dans les conditions définies par la loi. Le projet de vente ou de partage devra être notifié à tous les indivisaires. À défaut d’opposition des indivisaires minoritaires dans les trois mois suivants la signification du projet, ils consentent d’office à la vente ou au partage.

Enfin, la possibilité pour certains indivisaires, en cas d’opposition, de saisir le tribunal de grande instance qui autorise la vente ou le partage s’il n’y a pas d’atteinte excessive aux droits des autres héritiers.

Le collectif des 500 frères et l’association Trop’violans se sont réunis place des Palmistes à Cayenne ce 28 mars. L’objectif de ce meeting populaire : commémorer les un an de la mobilisation historique du peuple guyanais pour lutter, entre autres, contre la violence qui touche le territoire. Le  28 mars 2017 a marqué la mobilisation de près de 20 000 personnes sur tout le territoire et fut le point d’orgue d’un mouvement social qui aboutira aux Accords de Guyane le 21 avril 2017.

Enseignante d’anglais à la retraite, Lucette Vairac est la nouvelle présidente du Conseil de la Culture de l’Education et de l’Environnement (CCEE) de Guadeloupe. Elle a succédé à Jean-Jacques Jérémie le 23 février 2018 suite au vote d’un nouveau conseil à l’hôtel de Région à Basse-Terre. Pour elle, c’est un aboutissement. En 20 ans d’activité au conseil, elle est passée par tous les postes, elle connaît donc très bien l’institution. Pour rappel, le CCEE a été créé pour donner des avis ou éclairer l’exécutif régional sur les choix à faire en matière d’éducation, de culture et d’environnement. Cette structure existe uniquement dans les départements d’Outre-mer. Elle cohabite avec le Conseil Économique et Social  Régional (CESR), présent dans chaque région française.

OUTREMERLEMAG : Quels seront vos priorités durant votre mandat ?

Lucette VAIRAC : J’aimerais donner plus de visibilité aux actions du CCEE. Toutes nos initiatives ne sont pas forcément connues du grand public alors que nous représentons la société civile. » Concernant l’éducation, j’espère continuer le travail déjà entamé sur le système éducatif en Guadeloupe. Du côté de la mobilité, le CCEE va œuvrer sur « la problématique des embouteillages. Il faut très souvent anticiper ses déplacements. Parfois la raison du blocage n’est pas connue ce qui aiguise l’énervement des automobilistes. Le Guadeloupéen doit pouvoir aller travailler, se déplacer, sur tout le territoire sans pour autant prendre sa voiture. Un bon réseau public de bus serait déjà une belle avancée. On pourrait aussi penser à différer les horaires de travail. Cela permettrait une meilleure fluidité du trafic. »

OLM : Le dossier de l’environnement sera également cardinal ?

L.V : En matière d’environnement, il faut absolument qu’il y ait une éducation qui soit faite sur les déchets.Nous payons une taxe sur les déchets blancs ; ce n’est pas normal de les voir pourrir sur le bord de routes. Les enfants sont très sensibles aux thématiques écologiques, ils le seraient davantage si les adultes montraient l’exemple. Sans parler de la mauvaise image que cela donne pour le tourisme. Il faut renforcer la communication pour démontrer aux citoyens l’impact nocif des ordures jetées dans la nature. Cela passe notamment par la réduction de la consommation. Il est temps de faire les gestes éco-citoyens et de trouver un moyen de changer de système. 

OLM : En ce début d’année 2018, la culture fait grise mine en Guadeloupe après l’annulation du Terra Festival, et le report du FEMI. Comment continuer à encourager la tenue de grands festivals ?

L.V : La culture est un moteur économique trop souvent oublié. Or la culture peut, non seulement, être vecteur d’emploi, mais aussi servir au tourisme. Les touristes ne sont plus seulement des gens qui viennent chercher le soleil. Aujourd’hui, ils ont besoin de voir le patrimoine de la Guadeloupe. Cela passe par des musées, des parcs naturels, et aussi des spectacles. Il est important de donner aux Guadeloupéens et aux touristes, des offres culturelles plus variées. Mais il faut également que la population connaisse ses propres artistes. A l’époque le centre des arts jouait ce rôle. Actuellement la région s’attelle à ouvrir un centre d’art contemporain. C’est une très bonne chose car le Guadeloupéen a besoin de faire vivre sa culture. Le FEMI était un festival ancré dans les esprits. J’ai cru comprendre que son annulation venait difficultés financières. C’est vraiment dommage.

 

Alizé Utteryn y est parvenue. Alors qu’elle effectue un voyage à New York à l’âge de 15 ans, elle se fait la promesse qu’un jour elle viendrait vivre et travailler là-bas. Plus de vingt ans après ce voeu, la promesse est tenue. Alizé peut commencer à regarder dans le rétroviseur et admirer son parcours. Née en Guyane, la cheffe d’entreprise a grandi en Métropole. Elle est passée un peu partout en région parisienne, de Champigny sur Marne à Issy-les-Moulineaux. C’est à Paris qu’elle obtient son Master en Ressources Humaine. La voici Directrice des ressources humaines au sein d’une filiale de Danone en Seine-Saint-Denis.

Valérie Denux a très vite compris où elle mettait les pieds. Nommée le 7 mars 2018 par le Président de la République, elle a commencé son exercice le 15 mars. Au vu de la situation chaotique qui touche l’offre hospitalière en Guadeloupe (après l’incendie du CHU du 28 novembre 2017), Valérie Denux a commencé son travail en rencontrant la direction de l’hôpital. Son agenda annonçait ensuite la rencontre de deux responsables du comité de défense du CHU et ensuite la rencontre avec les médias. Force est de constater que la directrice imaginait tenir son agenda.

Premier hic, ce ne sont pas que Mona Hedreville et Gaby Clavier, les deux représentants du collectif de défense du CHU qui se sont présentés devant la directrice de l’ARS mais, au bas mot, une soixantaine de personnes travaillant au CHU : médecins, urgentistes, aides-soignants compris. Pas assez de chaises pour tout le monde. L’ancienne médecin en chef des armées se retrouve dans une petite salle avec face à elle, un personnel hospitalier à bout.

Deuxième hic, Valérie Denux annonce, avant même d’avoir énoncé son plan de travail, qu’elle n’a qu’un quart d’heure pour entendre le collectif. Elle développe ensuite l’action qu’elle compte mener en tant que nouvelle directrice de l’ARS et écoute ensuite successivement Gaby Clavier et Mona Hedreville qui lui résument la situation et leur volonté de délocaliser complètement le CHU. Ce à quoi,Valerie Denux redit encore une fois qu’elle juge l’opération trop dangereuse. Une fois le quart d’heure dédié à la rencontre avec les professionnels écoulé, Valérie Denux pense pouvoir se retirer pour une conférence de presse. Nenni, dira le personnel du CHU qui veut continuer de questionner la directrice sur la situation. Valérie Denux n’écoute pas, elle se lève et d’un air désolé annonce « qu’elle les rencontrera ultérieurement. » Ce n’est pas du goût de l’assemblée. Le ton monte.

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Après 5 minutes de flottement houleux entre les différentes parties, la directrice choisit finalement de rester et d’écouter afin de calmer les esprits. Pour que la réunion continue dans le calme et la détermination, Gaby Clavier s’exprime en ces termes :

 

Durant plus d’une heure, la parole tourne, les témoignages qui relatent le vécu des trois derniers mois sont emplis de colère. Selon eux « rien n’a été fait » et ils « gèrent tous seuls l’animation du CHU depuis l’incendie ».

 

L’historique de la situation a été parfaitement décrite par un urgentiste.

 

Interpellée sur les propos de la ministre de santé sur le principe de « nettoyage par tranches », la directrice annonce que les opérations commenceront par la tour Nord. Dans la foulée, une femme lui expose de façon médicale sa façon de penser.

 

Sentant la directrice de l’ARS ne changeant pas de discours, Mona Hedreville lui fait savoir qu’elle vient d’arriver dans un archipel avec son histoire et son infrastructure.

 

Débuté à 11h 30, la rencontre s’est achevée aux alentours de 13h avec une prise de rendez-vous le jeudi 22 mars avec l’ensemble du personnel afin de discuter au mieux des mesures à prendre. « Jeudi prochain j’aurai rencontré les experts et j’aurai une vision globale de la situation » a annoncé la nouvelle directrice de l’ARS Guadeloupe.

La visite de la Ministre des Outre-mer en pleine crise Mahoraise fut une expédition de haut vol. Chahutée, huée, délégitimisée, Annick Girardin a dû faire face à une intersyndicale remontée et une population mahoraise à bout. La ministre a cru calmer les esprits avec un “accord de principe” trouvé avec l’intersyndicale, mais cette dernière n’est pas entièrement satisfaite des engagements de l’Etat.

La ville de Petit-Bourg a organisé en ce jour de la journée internationale des droits de la femme une conférence-débat autour de la femme politique en Guadeloupe, à la salle ACL. Lucette Michaux-Chevry, véritable patrimoine vivant de la politique en Guadeloupe, était invitée à livrer son témoignage. Á noter la présence du député Olivier Serva.

« Dans cette société, que tu le veuilles ou non, le potomitan c’est la femme ! » C’est par cette phrase que Lucette Michaux-Chevry a conclu son intervention devant un parterre admiratif. Elle est la première femme guadeloupéenne à être présidente de Département et de Région et elle a l’art de captiver l’auditoire, qu’il soit de son bord politique ou non. C’est également la première femme guadeloupéenne à être élue sénatrice. Lors de cette conférence, s’est présentée au pupitre une dame qui vient de fêter ses 89 ans et qui, comme pourrait le faire une mère, donne des conseils aux jeunes femmes (notamment politiques) présentent dans l’auditoire. « En moi, il y a toujours eu cette espèce de rage de ne pas baisser les yeux. » commence-t-elle son discours en abordant son enfance et son rapport avec sa mère. « Elle a vite compris que même si je prenais une claque, je ne baisserais jamais le regard ». Cette force qu’elle possédait toute jeune ne l’a jamais quittée. Cela lui a permis de conquérir le respect des plus hauts dignitaires de l’État. « En 1986, Mitterand m’envoie en Autriche pour parler des minorités. Lorsque que j’ai découvert le texte que l’on m’avait écrit, j’ai refusé de lire en public. Je ne lis pas un texte qui me place en position de faiblesse. Mitterand m’a admiré depuis ce jour car il s’est rendu compte que j’avais des convictions. » Ensuite Lucette Michaux-Chevry a narré son entente avec Gerty Archimède. Durant toute sa carrière politique, cette « fanm doubout » a été victime de brimades pour être qui elle est : née femme et vouloir porter haut la parole du peuple. « J’ai vécu tout le mépris qu’aucune femme aurait pu ou aurait dû subir. On s’est attaqué à moi, à ma famille, on a menacé mes enfants. » Outre les remarques sur son rôle de femme, Lucette Michaux-Chevry a très vite compris qu’elle ne devait pas tomber dans les travers du jeu de charme pour s’imposer dans ce milieu masculin. Elle l’explique par cette formule limpide : « Tu ne m’auras jamais par le ventre. Tu m’auras par la tête. »

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(Lucette Michaux-Chevry et Julien Merion ont animé la conférence)

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(Le député LREM, Olivier Serva, était très attentif aux paroles de son ainé).

64 ans de vie politique

Lucette Michaux-Chevry a eu le temps durant sa carrière politique (qui n’est pas terminée) de voir l’évolution de l’archipel et de sa gouvernance. « À l’époque il y avait un peuple derrière toi. On ne te demandait rien. » Et à ce moment-là, la présidente du Sud Basse-Terre délivre un message plein de lucidité et de sagesse. Olivier Serva n’est plus là pour l’entendre. « La politique c’est donner de soi, être à l’écoute des gens. Avec ce peuple rempli d’affectivité, on se doit d’être à l’écoute. Si tu n’aimes pas cette population, si tu ne sais pas l’écouter ; alors ne fais pas de politique. » Là, elle marque un temps d’arrêt comme pour bien marquer la césure et tout en articulant bien, elle dit lentement « ce qui est important en politique, c’est ta capacité à t’oublier toi. » Puis elle remonte dans les tours. « Combien de politiques prennent de leur temps pour passer le dimanche avec les gens ? Dire que tu vas construire des logements sociaux, les gens s’en moquent, c’est ton métier de faire cela, ils veulent de l’écoute. Aujourd’hui, les politiques sont devenus des fonctionnaires. » La présidente de Grand Sud Caraïbe a également témoigné de son attachement sa terre et à sa volonté de ne pas se faire marcher sur les pieds par Paris. « Les ministres ne sont que de passage, ils ne sont là qu’une seconde » lance-t-elle implacablement. Il ne faut pas qu’ils disent ou qu’ils fassent ce qu’ils veulent explique-t-elle, relatant une mise au point qu’elle a faite lors de la réunion sur l’eau avec les ministres (LIRE NOTRE ARTICLE). Avant de lâcher toujours avec la fougue qui l’anime « douvan léta , swa ou ka kouché, swa ou doubout ! 

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(de gauche à droite : Sonia Taillepierre, adjointe à la mairie de Petit-Bourg et conseillère régionale, Lucette Michaux-Chevry et Gersiane Galas-Bondot, conseillère régionale).

La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, et le secrétaire d’État à la Transition écologique, Sébastien Lecornu, étaient en visite ministérielle en Guadeloupe en ce début mars 2018. Ils ont présidé une réunion sur la crise de l’eau sur le territoire. A cette occasion, les ministres ont reçu les élus de l’archipel (parlementaires, présidents d’agglomérations, maires, etc.) ainsi que des représentant d’usagers. Tous ont accueilli volontiers l’aide de l’État dans ce dossier (lire notre article). Cependant, difficiles pour certains d’enfouir de vieilles querelles.

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