Enseignante d’anglais à la retraite, Lucette Vairac est la nouvelle présidente du Conseil de la Culture de l’Education et de l’Environnement (CCEE) de Guadeloupe. Elle a succédé à Jean-Jacques Jérémie le 23 février 2018 suite au vote d’un nouveau conseil à l’hôtel de Région à Basse-Terre. Pour elle, c’est un aboutissement. En 20 ans d’activité au conseil, elle est passée par tous les postes, elle connaît donc très bien l’institution. Pour rappel, le CCEE a été créé pour donner des avis ou éclairer l’exécutif régional sur les choix à faire en matière d’éducation, de culture et d’environnement. Cette structure existe uniquement dans les départements d’Outre-mer. Elle cohabite avec le Conseil Économique et Social Régional (CESR), présent dans chaque région française.
OUTREMERLEMAG : Quels seront vos priorités durant votre mandat ?
Lucette VAIRAC : J’aimerais donner plus de visibilité aux actions du CCEE. Toutes nos initiatives ne sont pas forcément connues du grand public alors que nous représentons la société civile. » Concernant l’éducation, j’espère continuer le travail déjà entamé sur le système éducatif en Guadeloupe. Du côté de la mobilité, le CCEE va œuvrer sur « la problématique des embouteillages. Il faut très souvent anticiper ses déplacements. Parfois la raison du blocage n’est pas connue ce qui aiguise l’énervement des automobilistes. Le Guadeloupéen doit pouvoir aller travailler, se déplacer, sur tout le territoire sans pour autant prendre sa voiture. Un bon réseau public de bus serait déjà une belle avancée. On pourrait aussi penser à différer les horaires de travail. Cela permettrait une meilleure fluidité du trafic. »
OLM : Le dossier de l’environnement sera également cardinal ?
L.V : En matière d’environnement, il faut absolument qu’il y ait une éducation qui soit faite sur les déchets.Nous payons une taxe sur les déchets blancs ; ce n’est pas normal de les voir pourrir sur le bord de routes. Les enfants sont très sensibles aux thématiques écologiques, ils le seraient davantage si les adultes montraient l’exemple. Sans parler de la mauvaise image que cela donne pour le tourisme. Il faut renforcer la communication pour démontrer aux citoyens l’impact nocif des ordures jetées dans la nature. Cela passe notamment par la réduction de la consommation. Il est temps de faire les gestes éco-citoyens et de trouver un moyen de changer de système.
OLM : En ce début d’année 2018, la culture fait grise mine en Guadeloupe après l’annulation du Terra Festival, et le report du FEMI. Comment continuer à encourager la tenue de grands festivals ?
L.V : La culture est un moteur économique trop souvent oublié. Or la culture peut, non seulement, être vecteur d’emploi, mais aussi servir au tourisme. Les touristes ne sont plus seulement des gens qui viennent chercher le soleil. Aujourd’hui, ils ont besoin de voir le patrimoine de la Guadeloupe. Cela passe par des musées, des parcs naturels, et aussi des spectacles. Il est important de donner aux Guadeloupéens et aux touristes, des offres culturelles plus variées. Mais il faut également que la population connaisse ses propres artistes. A l’époque le centre des arts jouait ce rôle. Actuellement la région s’attelle à ouvrir un centre d’art contemporain. C’est une très bonne chose car le Guadeloupéen a besoin de faire vivre sa culture. Le FEMI était un festival ancré dans les esprits. J’ai cru comprendre que son annulation venait difficultés financières. C’est vraiment dommage.