Ouragans, tsunamis, éruptions volcaniques, oubliez tout ce que vous pensiez savoir. Lors d’un débat citoyen à la salle Tarer de Pointe-à-Pitre, coorganisé par le LION’S Club et l’Office de l’Eau le 14 juin dernier, plusieurs experts étaient présents pour parler de la prévention des risques naturels et la résilience des populations. Un expert a fortement retenu l’attention du public, Christian Anténor Habazac, l’ancien responsable de l’observatoire sismologique et volcanologique de Guadeloupe.
Dans le cadre des Assises des Outre-mer, un vote permettra d'élire les projets innovants pour les territoires. Ce sont au total 837 projets qui ont été déposés et depuis le 30 mai dernier, 36 ont été sélectionnés. Il ne doit qu'en rester 12. Les votes se termineront le 13 juin à 23h59, heure de Paris. Outremerlemag fait le tour d'horizons de quelques projets.
Guyane : Quand le verre devient sable.
L’objectif est de collecter le verre, le broyer, le transformer en sable puis le valoriser sur le territoire dans différents domaines. L’idée est venue à Mathieu Troubé en octobre 2016, « Je me baladais avec ma chienne le long du Maroni et elle s’est blessée la patte sur un morceaux de verre. Ça été le déclic, j’en ai eu marre de voir tout ce verre qui traîne partout. » Ce professeur des écoles a effectué un véritable travail de fourmi en recherchant de manière autodidacte les procédés de transformation. « Le projet n’est pas nouveau, » concède Mathieu Troubé « mais il se veut réalisable sur l’échelle du territoire alors que les autres n’ont jamais abouti. Et à terme cela permettrait de pouvoir produire du béton. »
Guadeloupe : La création d’une auto-école sociale et solidaire.
Ce projet est déjà plébiscité sur le territoire. L’objectif est de permettre aux populations en précarité d’être un peu plus autonomes. L’idée est venue de Sabine Lautric, qui porte le projet depuis 8 mois. « Pour moi ça été une belle grosse surprise d’être dans les 36 sélectionnés, même si je sais la qualité de mon projet. » affirme la Guadeloupéenne. « Mais ce n’est pas seulement une auto-école à moindre coût, c’est un véritable projet social, visant l’accompagnement de personnes en grande difficulté tant économique que sociale. Il y aura une véritable prise en charge en fonction de leurs besoins et ainsi ils bénéficieront d’un enseignement adapté. » détaille Sabine Lautric. Dans un premier temps, le projet d’auto-école sociale et solidaire sera implanté dans le Nord Grande-Terre, mais à terme l’objectif sera de l’étendre à tout le territoire guadeloupéen. « C’est un projet conçu pour le peuple donc il est important de s’en saisir, » conclut la trentenaire.
La Réunion : Des clowns à l’hôpital pour nos marmailles
Le projet est porté par l’association Eclats d’île en activité depuis 2003. Deux fois par semaine, il offre à des enfants hospitalisés de recevoir la visite d’un clown. « Nous effectuons des prestations dans les deux CHU de l’île, cependant nous ne pouvons pas, à l’heure actuelle, couvrir tout le service pédiatrie de ces deux établissements, » regrette Natacha Roy, chargé de projets à Eclats d’île. « Nos deux clowns se rendent dans chaque chambre et font un spectacle individuel » poursuit la jeune femme qui annonce « la nécessité de pouvoir ajouter une 3ème journée à notre activité car les clowns n’ont pas le temps d’aller à la rencontre de tous les enfants. »
Martinique : Mi Bel Madam/ L’art dans la ville
Il s’agit d’un projet artistique, collaboratif et territorial de réhabilitation des berges du canal Levassor, avec la réalisation d’une fresque artistique et paysagère de 600 mètres. Imaginé par la Maison d’Artistes/Un Oeuf, ce projet a été monté dans le but de revaloriser le centre-ville de Fort-de-France et de mettre en avant la richesse artistique martiniquaise. L’objectif est double, valoriser artistiquement les berges du canal mais aussi de mettre en valeur la création d’art martiniquaise.
Mayotte : Uzuri wa dzia, coopérative laitière
Regroupés autour d'un objectif commun, sept éleveurs Mahorais ont pour projet de mettre en place une laiterie collective à Mayotte. La population est en demande de lait local que les grandes surfaces ne leur offrent pas pour le moment.
Nouvelle-Calédonie : Cyber-tribu
Ce projet veut connecter la jeunesse de l’île de Lifou, au large de la Grande-Terre. Œuvrant depuis 1999 en ce sens, l’association AJI espère pouvoir consolider et pérenniser la lutte contre la fracture numérique des habitants des îles de la loyauté
Polynésie Française : Ecole bilingue pour les étudiants des archipels lointains.
L'École Bilingue espère, avec son initiative, donner une chance aux enfants des 118 archipels d’étudier dans de meilleures conditions. Dans un territoire grand comme l’Europe, seules deux îles sont équipées de lycées quand certaines n’ont même pas de collèges. Et certains enfants quittent le domicile de leurs parents dès l'âge de 10 ans pour se rendre sur un archipel qui possede un collège.
Wallis et Futuna : développer la pratique du va’a
Le Va’a est le sport traditionnel de toute la Polynésie. Les îles de Wallis et de Futuna n’échappent pas à cette pratique intergénérationnelle. Cependant, le territoire ne dispose seulement que de trois pirogues pour 150 rameurs. Ce projet est pensé comme une tentative de sauvegarde et de transmission du patrimoine culturel de l’archipel.
Saint-Pierre et Miquelon : une coopérative maritime
L’histoire de cet archipel est liée à la pêche. Mais depuis l’effondrement des réserves de poissons nécessaires à la fabrication de morue et la zone de pêche autorisée considérablement réduite au profit du Canada voisin, une coopérative maritime à Saint-Pierre et Miquelon permettrait de créer une véritable filière de pêche artisanale.
.
Pour consulter les autres projets des Assises des Outre-mer, cliquez-ici.
Ils étaient une vingtaine de personnalités du monde économique guadeloupéen à s’être réunis au Yacht Club à Pointe-à-Pitre le jeudi 31 mai. Objectif : penser l’avenir économique de la Guadeloupe en se mettant d’accord, entre forces vives, sur une stratégie pérenne une meilleure compétitivité sur le marché caribéen.
C’est Willy Angèle qui ouvre la discussion et qui rentre direct dans le vif du sujet en donnant sa vision de la chose. « Pour l’heure, nous avons besoin d’un réseau fort. Il faut mettre en place un vrai capitalisme local. » Ça y est le mot magique est lâché, et Willy Angele s’en amuse et annonçant qu’il pouvait faire fuir les personnes présentes dans la salle. Mais il n’en fut rien, l’assistance n’a pas bougé, Victorin Lurel en tête. Puis l’ancien patron du Medef de Guadeloupe enchaîne, toujours avec la même clarté. « Aux Antilles, nous n’avons pas de capital d’amorçage. Par exemple, les jeunes qui ont créé Google ont trouvé des capitaux tout de suite. » Il a pris le temps de bien décomposer chaque syllabe pour bien insister sur le « tout de suite ». Puis il a lâché « la bombe » de la soirée, qui ne sera entendu que d’une oreille du reste, « Lorsque l’on parle de développement, il faut accepter les risques. On parle d’investisseurs qui pourraient avoir 100 000 euros à perdre sur un pari. Le plus important, c’est le réseau et la compétence. C’est cela qui fait le business ! L’argent n’est qu’un outil pour y arriver. » Il a expliqué cela en sortie de réunion.
Une vision incisive et claire qui a trouvé une résonnance auprès de Claude Barfleur qui, très emporté, annonce, « Nous devons mettre en place un groupe de 5-6 personnes qui pourrait nous dire quelle structure il faut créer. Mais pour cela, il est important de structurer les fonds propres des entreprises guadeloupéennes. » L’élu de Pointe-à-Pitre veut en découdre et rappelle avec insistance une dead-line.
Après près de deux heures d’échanges, les acteurs ont prévu de se revoir, mais aucune décision n’a été prise dans la soirée.
Principale actrice de la Route du Rhum, la Région Guadeloupe a présenté les skippers participants à la prochaine édition de la transat la plus célèbre du monde. La cérémonie a eu lieu en grande pompe, le mercredi 23 mai au restaurant du Mémorial ACTe à Pointe-à-Pitre. L’occasion pour Ary Chalus, d’encourager 5 des 8 participants guadeloupéens soutenus par la Région. Présentation des concurrents.
Elles s’étaient réunies en l’église de Saint-Pierre et Saint-Paul de Pointe-à-Pitre pour dire adieu à Mérita Félix. Les cuisinières de Guadeloupe ont rendu un dernier hommage à leur ancienne Présidente qui s’est éteinte le mardi 15 mai à l’âge de 72 ans. La cérémonie s’est déroulée dans une certaine intimité, avec seulement la famille et les amis et organisée par Rony Théophile, le vice-président de l’association des cuisinières de Guadeloupe.
Dans le pur respect de la tradition centenaire, les cuisinières étaient habillées en noir ou en blanc et ont fait une haie d’honneur à celle qui a été leur présidente pendant 8 ans (2006-2014).
Ensuite comme pour toutes leurs sorties public, les cuisinières ont formé un cortège s’engouffrant dans les petites rues de Pointe-à-Pitre au son funéraire de tanbouchan conques et de chachas.
Véritable patrimoine vivant, les cuisinières respectent un protocole rigoureux lors de toutes leurs sorties. Là, elles avaient mis leur tablier bleu marine avec les initiales du saint patron (voir encadré) le poisson et le gril, bordés de blanc. Chez les cuisinières tout est symbole.
Les plus illustres cuisinières, toutes de noires vêtues marchaient à reculons devant le corbillard, le buste penché en avant et en frappant des tasses en fer accrochées à un panier. Comme pour toute procession des cuisinières, elles ont à la main des tap-tap (ancien instrument d’appel des gens de maison) et des clochettes pour annoncer l’arrivée du convoi mortuaire. Cependant, contrairement à la fameuse fête des cuisinières du mois d’août, les paniers étaient vides.
Ensuite le cortège s’est dirigé lentement vers le cimetière de Pointe-à-Pitre.
Saint Laurent de Rome :
Homme d’Eglise du 3ème siècle après J-C, Saint-Laurent a subi la fureur de l’empereur Valérien qui l’aurait accusé d’avoir dilapidé les trésors de l’Eglise pour les pauvres et les nécessiteux. L’empereur l’a condamné à la torture et il mourut en martyr sur un gril. Durant son agonie, il aurait dit « Voici, misérable, que tu as rôti un côté, retourne-le et mange. » Depuis, il est devenu le Saint-Patron de cuisiniers.
Histoire des cuisinières :
Le 14 juillet 1916 est créer la Société de secours mutuel des cuisinières à la suite des difficultés rencontrées par une employée de maison pour organiser l’enterrement de son mari. Et cela fait plus de cent ans que cette mutualité dure et que ces femmes (et quelques hommes) perpétuent sans faillir le patrimoine culinaire et vestimentaire de la Guadeloupe.
L’association Arts au pluriailes espère lancer un nouveau mouvement culturel en Guadeloupe, celui des Créations Nomades. Le principe est simple, permettre à des artistes de sortir de leur discipline, de leur insularité, le temps d’un processus de création. La première nomade a eu lieu au mois d’avril à New-York dans le quartier de Brooklyn. Joelle Fifi, artiste Guadeloupéenne et présidente de l’association Arts au pluriailes, à l’initiative de ce projet, a donné rendez-vous au public le samedi 5 mai au Mémorial ACTe pour un retour d’expérience.
Le Guadeloupéen va participer à sa 3ème Route du Rhum et cette fois-ci, « c’est pour la gagner » a-t-il affirmé. Après une très belle sixième place en 2014, Willy Bissainte revient 4 ans après avec la conviction de remporter la prestigieuse course entre Saint-Malo (Ile-et-Villaine) et Pointe-à-Pitre. Une aventure qu’il va mener en partenariat avec le Conseil Départemental.
Nouvelle catégorie, nouveau bateau. Le Pointois a revu ses ambitions à la hausse avec l’aide de partenaires solides comme le Conseil Départemental. Après 2010 en classe 40, et 2014 en classe Rhum, le skipper de 47 ans s’engage cette année en classe 50 où l’attendent une cinquantaine de concurrents. Willy Bissainte est confiant. D’ailleurs, il n’hésite pas à rappeler qu’il a été « le premier des 122 skippers à être qualifié pour cette transat grand large ». Certes, la Route du Rhum est un parcours du combattant mais au bout de deux participations le Guadeloupéen a bien cerné les aspérités d’une très longue préparation. Aussi, a-t-il démarré son entraînement dès 2015. L’achat d’un bateau performant (taillé pour le Vendée-Globe) en novembre 2017 est venu asseoir ses ambitions de classement.
Démarche écologique
Willy Bissainte est un homme responsable, éco-responsable même. Ce destrier qui lui permettra de galoper sur les vagues de l’Atlantique, fonctionne grâce à un hydro-générateur, aux panneaux solaires et au vent, bien entendu.
« Un nouveau souffle »
Trépignant d’impatience, c’est un Willy Bissainte souriant et loquace qui s’est présenté face à la presse sur les quais de Marina. Comme un symbole, son bateau est stationné à l’endroit exacte de l’arrivée de la première route du Rhum en 1978. Le poulain du Département, non sans fierté, ne s’est pas privé de le rappeler. « C’est la première fois que le département est partenaire d’un bateau de la Route du Rhum » lance Josette Borel-Lincertin. Sur le même ton, le skipper a rappelé que ce partenariat avec la collectivité de Guadeloupe est un « nouveau souffle ». Le rendez-vous est pris le 4 novembre à Saint-Malo.
Le paysage de la voile traditionnelle de Guadeloupe a un nouvel horizon. Le championnat de Classe de Canot Saintois, organisé par l’association l’ANASA, aura lieu le 15 avril à la base nautique de Saint-François. Puis les 21 et 22 avril sur la plage de l’hôtel Arawak au Gosier. Avec cet événement, la voile traditionnelle espère enfin avoir le vent en poupe.
La loi de finances pour 2018 a définitivement été adoptée par l’Assemblée Nationale. Comme chaque année, c’est l’occasion pour le Centre de Gestion Agrée de Guadeloupe, la Chambre de Commerce et d’Industrie des Îles de Guadeloupe ainsi que l’Ordre des Experts-Comptables d’organiser une séance d’information et de débats sur les dispositions de cette loi à l’origine de nouveautés fiscales.
Enseignante d’anglais à la retraite, Lucette Vairac est la nouvelle présidente du Conseil de la Culture de l’Education et de l’Environnement (CCEE) de Guadeloupe. Elle a succédé à Jean-Jacques Jérémie le 23 février 2018 suite au vote d’un nouveau conseil à l’hôtel de Région à Basse-Terre. Pour elle, c’est un aboutissement. En 20 ans d’activité au conseil, elle est passée par tous les postes, elle connaît donc très bien l’institution. Pour rappel, le CCEE a été créé pour donner des avis ou éclairer l’exécutif régional sur les choix à faire en matière d’éducation, de culture et d’environnement. Cette structure existe uniquement dans les départements d’Outre-mer. Elle cohabite avec le Conseil Économique et Social Régional (CESR), présent dans chaque région française.
OUTREMERLEMAG : Quels seront vos priorités durant votre mandat ?
Lucette VAIRAC : J’aimerais donner plus de visibilité aux actions du CCEE. Toutes nos initiatives ne sont pas forcément connues du grand public alors que nous représentons la société civile. » Concernant l’éducation, j’espère continuer le travail déjà entamé sur le système éducatif en Guadeloupe. Du côté de la mobilité, le CCEE va œuvrer sur « la problématique des embouteillages. Il faut très souvent anticiper ses déplacements. Parfois la raison du blocage n’est pas connue ce qui aiguise l’énervement des automobilistes. Le Guadeloupéen doit pouvoir aller travailler, se déplacer, sur tout le territoire sans pour autant prendre sa voiture. Un bon réseau public de bus serait déjà une belle avancée. On pourrait aussi penser à différer les horaires de travail. Cela permettrait une meilleure fluidité du trafic. »
OLM : Le dossier de l’environnement sera également cardinal ?
L.V : En matière d’environnement, il faut absolument qu’il y ait une éducation qui soit faite sur les déchets.Nous payons une taxe sur les déchets blancs ; ce n’est pas normal de les voir pourrir sur le bord de routes. Les enfants sont très sensibles aux thématiques écologiques, ils le seraient davantage si les adultes montraient l’exemple. Sans parler de la mauvaise image que cela donne pour le tourisme. Il faut renforcer la communication pour démontrer aux citoyens l’impact nocif des ordures jetées dans la nature. Cela passe notamment par la réduction de la consommation. Il est temps de faire les gestes éco-citoyens et de trouver un moyen de changer de système.
OLM : En ce début d’année 2018, la culture fait grise mine en Guadeloupe après l’annulation du Terra Festival, et le report du FEMI. Comment continuer à encourager la tenue de grands festivals ?
L.V : La culture est un moteur économique trop souvent oublié. Or la culture peut, non seulement, être vecteur d’emploi, mais aussi servir au tourisme. Les touristes ne sont plus seulement des gens qui viennent chercher le soleil. Aujourd’hui, ils ont besoin de voir le patrimoine de la Guadeloupe. Cela passe par des musées, des parcs naturels, et aussi des spectacles. Il est important de donner aux Guadeloupéens et aux touristes, des offres culturelles plus variées. Mais il faut également que la population connaisse ses propres artistes. A l’époque le centre des arts jouait ce rôle. Actuellement la région s’attelle à ouvrir un centre d’art contemporain. C’est une très bonne chose car le Guadeloupéen a besoin de faire vivre sa culture. Le FEMI était un festival ancré dans les esprits. J’ai cru comprendre que son annulation venait difficultés financières. C’est vraiment dommage.