« Ce fut un moment magique, d’intention, de rencontre, de pédagogie. » lance en préambule Joëlle Fifi expliquant que « le but était de donner envie aux artistes de Guadeloupe de partir, de sortir de l’insularité, de rencontrer d’autres artistes de créer des passerelles artistiques. » Artiste invité, le photographe Christian Bordey, a « trouvé cette démarche d’une énergie très intéressante. » Avant d'ajouter avec un regard très enfantin, « l’importance d’être entouré d’œuvre d’art. J’ai appris cela à New-York. » Durant une semaine, les 8 artistes ont rencontré le gratin de la danse New-Yorkaise, voire mondiale, en la personne des chorégraphes Cécilia Marta et Nathan Price. « Cette première création nomade avait pour leitmotiv la danse. Cela a permis aux artistes, danseurs ou non, de créer grâce à cette discipline. »
Dans cette résidence très courte - une semaine faute de budget - trois jeunes artistes guadeloupéens étaient du voyage. Solenn est danseuse de l’espace danse Wargnier de Basse-Terre et elle décrit parfaitement l’impact que peut avoir ce genre d’échange. « Nous avons été dans une école de danse très réputée, on a suivi des cours avec de grands chorégraphes. Dès que je suis rentrée à l’intérieur de cette école ça m’a tout de suite changée parce que j’ai immédiatement senti l’énergie de ce lieu. »
Solenn Etienne au centre, accompagnée de Meï-ly Hanson (à gauche) danseuse à l'espace danse Wargnier également et d'Hélène Wargnier (à droite) devant le Lincoln Center.
Pierre angulaire de cette résidence, Hélène Wargnier, danseuse et chorégraphe a rappelé l’importance pour les artistes guadeloupéens de sortir de leur insularité.
Par ailleurs cette initiative d’Arts au pluriailes est une bouffée d’oxygène pour beaucoup d’artistes Guadeloupéens. “Je me sentais asphyxié à Basse-Terre” déclame Hélène Wargnier qui pourtant est native du bourg. Alors que la culture est en berne dans le chef-lieu et ses environs, la chorégraphe est persuadée que la ville d’art et d’histoire est en capacité d’accueillir des résidences étrangères de la même manière qu’ils ont été accueillis à New-York.