Objectif : sensibiliser la population et les médias sur la situation illégale des paillotes se trouvant au bord de la plage. Depuis le 16 mars, sur décision du tribunal administratif, l’Autorisation d’Occupation du Territoire (AOT) a été suspendue, rendant l’activité de commerce illégale pour six paillotes de ce littoral. Pourtant en ce dimanche matin, les bars et restaurants étaient bel et bien ouverts. C’en est trop pour le collectif et la centaine de personnes qui avait répondu à l’appel. « Paillotes illégales », « Réunionnais en colère » ont été scandés par la foule qui se dirigeait vers les commerces afin de les occuper et faire passer les messages. Au passage, des barrières marquant la limite des paillotes sur la plage ont été détruites à coups de masse.
Dénoncer une justice à deux vitesses
Au-delà du simple respect de la justice, la problématique pour le KURR est plus profonde. Les paillottes sont le symbole des injustices sociales et économiques que les manifestants entendent bien dénoncer. Yves Mont-Rouge, journaliste à Freedom, explique dans un édito que le KURR « est devenu par la force des choses, un front anti-passe-droit ». A savoir, le ras-le-bol de la corruption et des arrangements à la petite semaine. « Ces passe-droits accordés depuis toujours par des élus, des administratifs corrompus à des patrons, des entrepreneurs corrupteurs. Ces associations qui se sont donnés pour mission de « rétablir la justice » et de « rendre aux Réunionnais (à toutes celles et tous ceux qui vivent à La Réunion qu’ils soient noirs ou blancs) ce qui leur appartient. »
De son côté, Mayolab, artiste apparenté indépendantiste, a publié une vidéo sur sa page Facebook où il explique « que ce ne sont pas des paillotes qui ont été détruites mais l’injustice qui a été détruite. » Pour lui, il est grand temps de donner la priorité aux réunionnais.
« Il faut faire attention, ça peut péter »
Le député de la 5ème circonscription, Jean-Hugues Ratenon, a été la cible d’injures racistes sur Facebook à la suite de son soutien aux manifestants.
© Capture d'écran Facebook
Ces propos, l’élu de Bras-Panon a choisi de publier sur sa page Facebook après avoir porté plainte contre X. Contacté par Outremerlemag, Jean-Hugues Ratenon a annoncé paisiblement qu’il fallait « laisser la justice faire son travail et que cette manifestation à l’Hermitage n’avait rien à voir avec le racisme. Aujourd’hui il faut attendre, calmer les choses et ne pas rentrer dans un jeu malsain de l’opposition zoreys/créoles. » Mais le député n’est pas dupe et constate tout de même que la situation sur l'île du Piton de la Fournaise devient de plus en plus explosive. « Il faut faire attention, ça peut péter… il ne manque pas grand-chose pour que cela pète. » Avant de conclure laconiquement « les Outre-mer sont malades, la France les a abandonnés. »