Dans le cadre des Assises des Outre-mer, un vote permettra d'élire les projets innovants pour les territoires. Ce sont au total 837 projets qui ont été déposés et depuis le 30 mai dernier, 36 ont été sélectionnés. Il ne doit qu'en rester 12. Les votes se termineront le 13 juin à 23h59, heure de Paris. Outremerlemag fait le tour d'horizons de quelques projets.
Guyane : Quand le verre devient sable.
L’objectif est de collecter le verre, le broyer, le transformer en sable puis le valoriser sur le territoire dans différents domaines. L’idée est venue à Mathieu Troubé en octobre 2016, « Je me baladais avec ma chienne le long du Maroni et elle s’est blessée la patte sur un morceaux de verre. Ça été le déclic, j’en ai eu marre de voir tout ce verre qui traîne partout. » Ce professeur des écoles a effectué un véritable travail de fourmi en recherchant de manière autodidacte les procédés de transformation. « Le projet n’est pas nouveau, » concède Mathieu Troubé « mais il se veut réalisable sur l’échelle du territoire alors que les autres n’ont jamais abouti. Et à terme cela permettrait de pouvoir produire du béton. »
Guadeloupe : La création d’une auto-école sociale et solidaire.
Ce projet est déjà plébiscité sur le territoire. L’objectif est de permettre aux populations en précarité d’être un peu plus autonomes. L’idée est venue de Sabine Lautric, qui porte le projet depuis 8 mois. « Pour moi ça été une belle grosse surprise d’être dans les 36 sélectionnés, même si je sais la qualité de mon projet. » affirme la Guadeloupéenne. « Mais ce n’est pas seulement une auto-école à moindre coût, c’est un véritable projet social, visant l’accompagnement de personnes en grande difficulté tant économique que sociale. Il y aura une véritable prise en charge en fonction de leurs besoins et ainsi ils bénéficieront d’un enseignement adapté. » détaille Sabine Lautric. Dans un premier temps, le projet d’auto-école sociale et solidaire sera implanté dans le Nord Grande-Terre, mais à terme l’objectif sera de l’étendre à tout le territoire guadeloupéen. « C’est un projet conçu pour le peuple donc il est important de s’en saisir, » conclut la trentenaire.
La Réunion : Des clowns à l’hôpital pour nos marmailles
Le projet est porté par l’association Eclats d’île en activité depuis 2003. Deux fois par semaine, il offre à des enfants hospitalisés de recevoir la visite d’un clown. « Nous effectuons des prestations dans les deux CHU de l’île, cependant nous ne pouvons pas, à l’heure actuelle, couvrir tout le service pédiatrie de ces deux établissements, » regrette Natacha Roy, chargé de projets à Eclats d’île. « Nos deux clowns se rendent dans chaque chambre et font un spectacle individuel » poursuit la jeune femme qui annonce « la nécessité de pouvoir ajouter une 3ème journée à notre activité car les clowns n’ont pas le temps d’aller à la rencontre de tous les enfants. »
Martinique : Mi Bel Madam/ L’art dans la ville
Il s’agit d’un projet artistique, collaboratif et territorial de réhabilitation des berges du canal Levassor, avec la réalisation d’une fresque artistique et paysagère de 600 mètres. Imaginé par la Maison d’Artistes/Un Oeuf, ce projet a été monté dans le but de revaloriser le centre-ville de Fort-de-France et de mettre en avant la richesse artistique martiniquaise. L’objectif est double, valoriser artistiquement les berges du canal mais aussi de mettre en valeur la création d’art martiniquaise.
Mayotte : Uzuri wa dzia, coopérative laitière
Regroupés autour d'un objectif commun, sept éleveurs Mahorais ont pour projet de mettre en place une laiterie collective à Mayotte. La population est en demande de lait local que les grandes surfaces ne leur offrent pas pour le moment.
Nouvelle-Calédonie : Cyber-tribu
Ce projet veut connecter la jeunesse de l’île de Lifou, au large de la Grande-Terre. Œuvrant depuis 1999 en ce sens, l’association AJI espère pouvoir consolider et pérenniser la lutte contre la fracture numérique des habitants des îles de la loyauté
Polynésie Française : Ecole bilingue pour les étudiants des archipels lointains.
L'École Bilingue espère, avec son initiative, donner une chance aux enfants des 118 archipels d’étudier dans de meilleures conditions. Dans un territoire grand comme l’Europe, seules deux îles sont équipées de lycées quand certaines n’ont même pas de collèges. Et certains enfants quittent le domicile de leurs parents dès l'âge de 10 ans pour se rendre sur un archipel qui possede un collège.
Wallis et Futuna : développer la pratique du va’a
Le Va’a est le sport traditionnel de toute la Polynésie. Les îles de Wallis et de Futuna n’échappent pas à cette pratique intergénérationnelle. Cependant, le territoire ne dispose seulement que de trois pirogues pour 150 rameurs. Ce projet est pensé comme une tentative de sauvegarde et de transmission du patrimoine culturel de l’archipel.
Saint-Pierre et Miquelon : une coopérative maritime
L’histoire de cet archipel est liée à la pêche. Mais depuis l’effondrement des réserves de poissons nécessaires à la fabrication de morue et la zone de pêche autorisée considérablement réduite au profit du Canada voisin, une coopérative maritime à Saint-Pierre et Miquelon permettrait de créer une véritable filière de pêche artisanale.
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