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Avec 15 ans d’expérience maritime et déjà une Route du Rhum au compteur, Rodolphe Sépho n’est plus un néophyte malgré ses 30 ans. En participant à sa deuxième transatlantique entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre, le Guadeloupéen espère faire mieux que sa 26e place, il y a 4 ans, et surtout porter son projet en lien avec l’économie bleue. Point d’orgue de sa préparation au départ, le baptême de son bateau Rêve de Large a été célébré en grande pompe, malgré un vent glacial.
La foule massée devant le 40 pieds de Rodolphe Sépho fait dangereusement tanguer les pontons du bassin Vauban. Le skipper, lui, est aux anges. « Je n’aurai jamais cru qu’il y aurait autant de monde. » Puis, sur son élan : « Presque toute la Guadeloupe était là, sur le ponton. Je crois qu’ils ont même dû refuser du monde à l’entrée ! C’était extraordinaire. » Il faut dire que la cérémonie est millimétrée. La marraine, Firmine Richard, heureuse d’accompagner un jeune Guadeloupéen dans une telle aventure, dirige les opérations.
Très motivée, mais peut-être pas assez précise, il aura fallu cinq tentatives à la comédienne guadeloupéenne pour enfin briser la bouteille de Père Labat sur l’ancre du bateau.
Ary Chalus, quant à lui, a présidé la cérémonie en déclarant au passage tout l’intérêt qu’il porte au jeune skipper. « Aujourd’hui, nous avons ressenti la volonté de Rodolphe Sépho de faire cette compétition. On le sent engagé. C’est un jeune qui est issu de notre école Guadeloupe Grand Large, ce qui explique tout l’engagement de la Région Guadeloupe à ces côtés afin qu’il puisse mener à bien son projet. »
Économie bleue
La Route du Rhum offre une scène rêvée à la collectivité régionale pour défendre son engagement de campagne dans le domaine de l’économie bleue. La délégation des élus est donc venue accompagnée de quelques élèves du lycée professionnel de Blanchet/Gourbeyre, qui ont apporté à Rodolphe Sépho une aide technique. Ary Chalus, estime le skipper est un parfait pédagogue pour ces apprentis techniciens de la mer. « J’ai voulu participer à ce projet, pour montrer concrètement aux élèves, comment se passe une Route du Rhum », confie Willy Bocage, professeur de maritime dans cet établissement privé, avant de poursuivre : « Tous les quatre ans, nous voyons la Route du Rhum arriver en Guadeloupe, mais nous n’avons jamais l’occasion de vivre le départ, et surtout sa préparation. » Grâce à cette initiative, les jeunes apprentis guadeloupéens peuvent enfin connaître l’expérience d’une transatlantique, tant sur le plan technique qu’émotionnel. Une véritable aubaine pour Rodolphe Sépho, qui travaille sur son 2e « Rhum » depuis bientôt deux ans. Il va pouvoir se reposer un peu mais surtout, à 6 jours du départ, peaufiner encore sa stratégie.