Ce n’est pas si simple de manœuvrer une saintoise en dehors de son bassin naturel. Les étudiants de Fouillole et les jeunes marins de la SNBSM l’ont appris à leurs dépens. Les quatre canots participant au Trophée des Saintoises ont été installés, contrairement à leur habitude, à 3 mètres de hauteur au bout du bassin Vauban, à l’opposé des Class 40, qui attendent le départ de la transatlantique en solitaire reliant Saint-Malo à Pointe-à-Pitre. Par conséquent, une grue a été réquisitionnée afin d’assurer une bonne mise à l’eau des canots.
Une première tentative a été faite le vendredi 26 octobre, mais les éléments étaient déchaînés et la manœuvre n’a pu être finalisée. La preuve, un seul canot a touché l’eau et la navigation a été extrêmement compliquée. Par conséquent, les organisateurs ont préféré ne pas aller plus loin.
« Les conditions de navigation sont vraiment différentes de celles que nous connaissons en Guadeloupe. Nous pouvons retrouver ces catégories de vents du côté de la Côte-sous-le-Vent », concède Omer Aligénès, vice-président de la Classe des canots saintois de voile traditionnelle. « Par la topographie du bassin, il y a beaucoup de fortes rafales, avec des pressions assez conséquentes. »
Après ce coup d’épée dans l’eau, l’équipage guadeloupéen décide de retenter la mise à l’eau ce lundi 29 octobre. Par chance, le soleil est de la partie et le vent n’est pas perturbant. Donc l’opération est beaucoup plus simple.
Ainsi, la régate peut commencer sous les meilleurs auspices. Dans cette course en trois manches, c’est le bateau de la Région Guadeloupe, barré par Maxime Chipotel qui tire son épingle du jeu.
À l’arrivée, il commente sa belle course : « La navigation était très agréable car les plus grosses rafales devaient à peine atteindre les 12 nœuds. Le plan d’eau était plat. Par conséquent, nous n’avions pas à gérer la houle ». Et de détailler sa stratégie : « Il était important de ne pas prendre de retard au départ. Il fallait être bien placé et une fois que nous nous sommes retrouvés en tête, notre vitesse a fait la différence et, surtout, nous avons bien “enroulés” les bouées. Mon équipage a fait ce qu’il fallait pour que la course soit parfaite ».
La bataille fut serrée avec le canot La Trinquette, de l’équipage malouin, qui s’est rappelé au bon souvenir du Traditour auquel il a participé. Le canot El Loco, de GRC, avec notamment Omer Aligénès à bord, a eu beaucoup de mal à naviguer, essuyant même une casse en début de régate.
La course-démonstration du Trophée des Saintoises a animé le bassin Vauban durant près de deux heures, lundi, sous les yeux interloqués des visiteurs venus admirer les bateaux des participants à la 11e Route du Rhum. L’animation du plan d’eau se poursuivra tous les jours jusqu’au 31 octobre.