Depuis 2012, après une étude de faisabilité qui a eu lieu de 2007 à 2011, avec le concours de la Région Guadeloupe et l’association Synergîle, l’offre de formations d’ingénieur s’est installée durablement sur le campus universitaire de Fouillole, à Pointe-à-Pitre. Ce cursus s’est, entre-temps, enrichi de nouveaux parcours, ouverts aux nouveaux bacheliers pour les préparer à intégrer ces formations d’ingénieur. C’est le cas des sciences pour l’ingénieur, qui appartient à la licence physique-chimie.
SOUS LES FEUX DE LA COMMISSION DES TITRES D’INGÉNIEUR
Aujourd’hui, le souhait de tous ceux qui sont intervenus à cette cérémonie, notamment Alex Méril, vice-président du pôle Guadeloupe de l’université des Antilles, à l’origine du projet, c’est de transformer le département ingénierie en école. C’est la demande qui a été formulée devant la Commission des titres d’ingénieur (CTI), lors de sa visite, au mois de novembre dernier. Pour mener à bien ses travaux, la CTI avait déplacé cinq experts pendant deux jours. Ils avaient pu tenir plusieurs réunions avec l’ensemble des acteurs de cette formation : anciens étudiants, enseignants, administratifs, industriels etc. Ce fut une vraie épreuve si l’on en croit Laurence Romana, directrice de ce département. « Tout cela nous a beaucoup fait transpirer, mais ça en valait la peine puisqu’on a eu un retour très positif de la CTI et on n’en est pas peu fiers. »
Laurence Romana, directrice du département formations d'ingénieur.
DE BEAUX ATOUTS À FAIRE VALOIR
Devant les étudiants et les partenaires de la formation, présents jeudi après-midi, à l’amphithéâtre Mérault, Mme Romana a rapporté que la CTI avait trouvé qu’il y avait une adhésion complète des acteurs académiques, du monde socio-économique et des politiques et une bonne adéquation des thématiques avec le développement du territoire, voire au-delà puisque, a-t-elle fait remarquer, « nos élèves sont formés à répondre aux enjeux de la transition énergétique, de l’économie circulaire… Des problèmes qu’on retrouve à l’échelle mondiale ». Autres éléments de satisfaction à retenir : le cursus est bien adapté aux défis à relever et, surtout, les élèves font preuve de dynamisme et maturité. La CTI l’a bien relevé, selon Mme Romana, qui souligne : « Tout cela pour dire que c’est un gage d’excellence de nos formations. »
DES POINTS À AMÉLIORER
Malgré tout, quelques points restent à améliorer. On peut citer en premier lieu le test d’anglais TOEIC (Test of English for International Communication) de niveau B2 (utilisateur à l’aise à l’oral, capable d’argumenter et de se corriger soi-même), qu’on ne peut valider qu’en obtenant 785 points. C’est la principale cause d’échec des étudiants ce diplôme d’ingénieur. En effet, la CTI impose quatre critères pour l’obtention du diplôme : la validation des enseignements dispensés par le département ingénierie, un séjour de trois mois à l’étranger, un séjour de quatre semaines minimum dans une entreprise et la réussite au TOEIC. Des efforts restent à faire dans ce domaine afin de faciliter la progression des étudiants.
POUR UNE PLUS GRANDE VISIBILITÉ
Autres points à améliorer : le recrutement, qui reste en dessous des objectifs et les ressources budgétaires dont la taxe d’apprentissage à un niveau trop bas, alors que c’est un outil nécessaire au développement des formations d’ingénieur. « Tout cela nous incite à demander la transformation du département en école, à l’horizon 2020 », insiste Mme Romana. Et d’expliquer : « Cette transformation va nous donner une meilleure visibilité au niveau des étudiants et des recruteurs et une plus grande autonomie de dialogue au niveau budgétaire et sur des problèmes administratifs. »
UNE ÉQUIPE MOTIVÉE
En attendant, le département ingénierie peut s’appuyer sur une équipe motivée composée de onze enseignants-chercheurs, une directrice, un directeur des études, un responsable par spécialité, des responsables de stage, un responsable du parcours sciences pour l’ingénieur et deux administratifs. Cette équipe a déjà formé de 54 étudiants, recrutés essentiellement sur dossiers, issus de diverses provenances académiques (masters, BTS, etc.) et géographiques (Gabon, Haïti, Niger, Bénin, etc. en plus des Antilles et de la Guyane). « Cette diversité est un atout puisque c’est un partage de connaissances », se félicite la patronne de ces formations d’ingénieur.
DES PARTENAIRES QUI S’IMPLIQUENT
Ce département peut aussi compter sur des industriels qui s’engagent pleinement. Le parrain de la promotion sortante, Philippe Guy, directeur général de la Société anonyme de la raffinerie des Antilles (Sara), a montré l’exemple par son implication pendant trois ans. De quoi mettre la pression sur le parrain de la nouvelle promotion, Alain Bièvre, directeur général de l’aéroport Pôle Caraïbes, condamné à faire au moins aussi bien. D’une manière générale, c’est l’ensemble du réseau de partenaires industriels de l’université qui montre son intérêt pour ces formations. Pour preuve : 80 % des étudiants des deux premières promotions ont été placés et tous les CDI ont été obtenus en poursuite de stage.
L’implication du parrain de la promotion sortante, Philippe Guy, directeur général de la Sara, a marqué les esprits. Il a été chaleureusement remercié par les étudiants.
La nouvelle promotion sait, depuis la rentrée, à quoi s’attendre pendant trois ans : travailler sans relâche et ne pas rater le Toeic.
Les étudiants ont proposé plusieurs prestations artistiques (danse, théâtre, musique) à l'occasion de leur rentrée solennelle.