A cela, se rajoutent les problèmes budgétaires et le risque de faillite de l’université. Raphaël Confiant, Doyen de la faculté des Lettres et Sciences Humaines, déclarait le 11 mars que l’Université des Antilles n’avait plus qu’un mois de fonds de réserve. Ces faits n’ont eu de cesse d’inquiéter la direction, les enseignants, le personnel, les étudiants et habitants des îles quant au devenir de l’unique université des Antilles françaises.
L’enseignement supérieur des Antilles en voie de rétablissement ?
Aux grands maux les grands moyens
Le 16 mars 2015 la Présidente de l’Université des Antilles Corine MANCE-CASTER est reçue par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche à Paris accompagnée des Recteurs des Académies de Guadeloupe et de Martinique, ainsi que des Vice-présidents de pôle des deux départements (Jean Emile SIMPHOR pour la Martinique et Didier DESTOUCHES pour la Guadeloupe).
A l’issue de cette rencontre, durant laquelle les questions de budgets et de moyens ont été abordées, l’Université des Antilles a obtenu du Ministère :
-Une rallonge budgétaire, dont le montant sera précisé sous quinzaine par le Ministère après consultation de Bercy.
-L’accompagnement sur les problématiques de la charge d’amortissement et de fonds de roulement. Autrement dit, l’étude conjointe avec le Ministère sur la possibilité d’étaler la charge d’amortissement ainsi que la révision et l’actualisation des critères pour le calcul du fond de roulement.
De plus, il ressort que l’université s’organise autour de deux pôles autonomes et de structures transversales et générales reconnues comme biens communs de l’établissement supérieur.
La Présidente de l’Université affirme que ces nouveaux éléments obtenus devraient permettre la reprise des dialogues entre les différents acteurs sur la préparation du projet du budget primitif 2015 à présenter au Conseil d’Administration (CA) après approbation des Recteurs. Nous rappelons que le CA se compose de la présidence et vice présidence de l’Université, de l’intersyndical d’enseignants, du personnel administratif et des élus étudiants.
Les élus locaux sur le devant de la scène
Les Présidents des Conseils Régionaux de Guadeloupe et de Martinique, Victorin LUREL et Serge LETCHIMY, se sont pour leur part, appropriés ce dossier. Raisons électorales ou électoralistes ou réelle inquiétude pour le devenir des jeunes des îles, ils ont chacun leur tour exprimé leur soutien à l’Université des Antilles et affirmé leur intention de sauver l’établissement supérieur. Le Conseil Régional de Guadeloupe affirme qu’il contribuera en matière d'équipements avec une participation prévisionnelle, toujours en cours de validation, de 2,7 millions d'euros sur un budget de 3,2 millions d'euros.
Face à l’ampleur que prend la situation, il apparaît comme primordial et nécessaire que les pôles de Guadeloupe et de Martinique coopèrent efficacement et trouvent un compromis pour la survie de l’Université des Antilles permettant aux étudiants, dans un premier temps, de finir leur année universitaire en toute sérénité.
Cependant, une question essentielle persiste sur la récurrence de la rallonge budgétaire pour espérer la survie de l’Université des Antilles à terme.