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mardi, 06 février 2018 19:29

Josette Manin : une députée de combats

Josette Manin intervenant en commission des affaires culturelles Josette Manin intervenant en commission des affaires culturelles © Assemblée Nationale

Josette Manin est la première femme Martiniquaise à accéder au siège de député à l’Assemblée Nationale. Engagée depuis plus de 30 ans en politique. Elle a été conseillère municipale au Lamentin, première femme à devenir présidente du Conseil Général de Martinique. Aujourd’hui députée, elle s’est livrée à Outremerlemag sur le quotidien de cette nouvelle mandature, mais également sur les premiers combats qu’elle a menés depuis juin 2017.

Dans une Assemblée Nationale composée à 60% de novices (entendez qui n’ont jamais exercé de mandat de député), Josette Manin a « pris le train comme tout le monde. » Ainsi elle a pu « se fondre dans la masse » et découvrir sereinement son champ d’action. « La fonction de députée est tout à fait différente de ce que j’ai connu auparavant. C’est un travail solitaire, personne ne vous aide. Vous devez gérer vous-même le planning de vos interventions, de vos participations aux commissions, C’est vous qui choisissez ce que vous allez faire. Malheureusement, on n’a pas le temps de communiquer comme avant. C’est-à-dire qu’il faut revenir sur son territoire et rendre compte de son travail à l’assemblée, alors qu’en municipalité le compte rendu est plus facile puisque l’on est plus proche des gens. » Par conséquent, Josette Manin comprend tout à fait les reproches de « délaissement » du territoire qui sont adressés quelques fois aux députés et sénateurs ultramarins. « Il faut avoir entendu les réclamations des électeurs sur l’éloignement des élus à Paris. Il faut avoir une posture différente pour informer la population. Dire aux gens pourquoi on le fait. En décembre, j’ai rédigé un premier bilan de mon activité à l’assemblée, et il y a également un travail qui est fait avec les maires de ma circonscription (1ère) qui me demandent de faire passer des messages à l’assemblée. »

Premier combat : le chlordécone

Josette Manin s’est déjà fait remarquer sur le plan national avec sa question au ministre de l’Agriculture du 23 janvier 2018 au sujet de la « lente agonie » des Antillais intoxiqués au Chlordécone. Une problématique dont la députée s’est saisie à bras-le-corps. Depuis le mois de janvier, le sujet est en train de revenir au premier plan médiatique. Et la dernière action en date est celle du 1er février 2018 venue de deux sénateurs Guadeloupéens. Victorin Lurel et Victoire Jasmin ont fait une proposition de loi pour inscrire le chlordécone sur la liste des produits phytopharmaceutiques afin de permettre aux victimes de pouvoir être indemnisé. « Cette proposition va dans le sens de la problématique du chlordécone. Les collègues de la Guadeloupe sont dans le même combat. Il faut que tous les parlementaires aillent dans le même sens. » Adoptée par le Sénat contre l’avis du gouvernement, elle a cependant peu de chances de passer à l’Assemblée. « Même si le Sénat a voté ce texte sans problèmes, les trois-quarts de l’Assemblée Nationale sont en faveur du gouvernement. Je ne peux qu’être pessimiste sur son acceptation par l’assemblée. Il ne faut pas que ce soit un combat solitaire, où chacun va de son côté. » Par cette dernière phrase, Josette Manin appelle tous les élus ultramarins à réfléchir à quels combats mener pour avoir des réponses de la part du gouvernement. « Sur cette proposition de loi, j’ai peur que le gouvernement ne fasse appel à l’article 40 de la constitution », qui limite les initiatives parlementaires en matière de financement afin d’éviter l’aggravation des comptes publics. Par ailleurs, la députée de la Martinique pointe du doigt une différence de traitement du scandale entre celui de Lactalis et celui du chlordécone. « A partir du moment où cela se passe sur le territoire métropolitain, tout le monde s’en émeut. Mais dès que c’est en Outre-mer, personne ne bouge. Ce n’est pas normal ». Cependant le gouvernement pourrait se défendre en mettant en avant le plan Chlordécone 3 et notamment la mise en place par le préfet de Martinique, le 28 janvier 2018, d’un webdocumentaire didactique sur le sujet et expliquant les actions faites et à venir. « Je ne suis pas contre ce que le préfet a mis en place, les plans chlordécones 1 et 2 ont été utiles. Mais ces engagements ne suffisent pas. On va suivre ce qu’ils vont faire. »

Les 3 questions en +

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(© Assemblée Nationale)

Outremerlemag : Quel autre combat menez-vous en moment ?

Josette Manin : Celui concernant la proposition de loi sur l’indivision successorale en Outre-mer portée par Serge Letchimy. Ce sont des problèmes qui ne sont pas gérés depuis plus de cinquante ans, et cela serait une avancée primordiale pour les familles, les avocats, les notaires. La ministre des Outre-mer a appuyé notre démarche cependant il ne faudrait pas que le gouvernement au final, sorte une nouvelle fois l’article 40.

OLM : Quelles autres échéances font partie de votre calendrier ?

J. M : Il s’agit d’une problématique plus nationale, à savoir le rôle des assistants familiaux. C’est à direles personnes, souvent des parents ou des proches, qui prennent en charge à domicile un membre malade de leur famille. « Il faut trouver un statut à ces personnes, soit professionnel soit pécuniaire. C’est un projet qui mérite d’être porté.

OLM : Quel message souhaiteriez-vous adresser aux ultramarins de métropole ?

J. M : Nous sommes là pour eux également, il ne faut pas qu’ils hésitent à nous solliciter. Certes on ne peut pas tout régler mais nous sommes aussi leur voix. Je prends le temps de répondre à toutes les demandes.

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