Madame la Ministre entama un mot de bienvenue : « … Ce projet était une audace, et je suis heureuse que ce rêve soit devenu une réalité. A travers ce lieu, notre histoire pourra être exposée, explorée et nous permettra d’assurer une nouvelle vision de nos peuples dans l’histoire ».
Quelques minutes plus tard, il nous a été présenté un des plus beaux films d’animation du moment : Mémorial ACTe. Une œuvre gigantesque qui ferait briller les âmes de nos ancêtres. Puis Bruno Airaud, le concepteur –programmiste nous a présenté l’espace architectural. C’était le tour de Serge Romana de nous parler de la société guadeloupéenne dans l’histoire de l’esclavage. Quant à l’historienne Myriam Cottias , Présidente du CNMHE – Comité National pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage, elle a souligné combien les esclaves se sont tenus debout pour gagner leur liberté. Ils ont dit-elle été acteurs de leurs vies, et ont imposé en 1848 un retournement de l’histoire.
Aujourd’hui le Mémorial ACTe représente ce dont pourquoi nous nous sommes depuis des années battus. Nous sommes les héritiers de tout cette mémoire trop souvent tue en Outre-Mer et nous voilà là face à nos histoires, à l’égalité dont les esclaves ont rêvée.
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Victorin Lurel a rappelé que depuis 18 ans, il a fallu pacifier les esprits afin de gérer la construction du Mémorial ACTe. « Le Mémorial est un phare pour la Caraïbes qui illuminera dans le Bassin de la Caraïbes. Depuis l’ancien morne Darboussier sur lequel il s’élève, face à la Darse, il laisse apparaître la Place de la Victoire. On pourra l’admirer depuis les bateaux de croisière, il devrait permettre de développer les quartiers d’alentour. Ce qui importe c’est que le Mémorial ACTe rassemble au-delà des nombreuses polémiques. Ce lieu est nôtre, sé tan nou », il nous faut donc l’honorer, le respecter et sans aucun doute nous l’approprier et permettre aux autres de mieux comprendre l’âme guadeloupéenne ».
De Gorée au Bénin, de New-York à la Martinique, des sites retracent des moments forts des nôtres en esclavage.
Aujourd’hui la Guadeloupe grâce à des femmes et des hommes tels que Thierry Létang, Gérard Richard et Manuella Nirhou pour la Direction culturelle, scientifique et artistique ; le comité scientifique a été mené par le professeur Jacques Adélaïde-Merlande au côté de Nina Gélabale, Luc Reinette qui pour sa part a porté le projet depuis de nombreuses années… d’autres avec eux se sont rassemblés en force vive pour que le bâtiment prenne corps. Il nous faut souligner le travail conséquent du Cabinet d’architecture mené par Pascal Berthelot entre autres.
Le Mémorial ACTe est désormais un engagement pour chacun de ceux qui y pénètrera, un engagement de culture, de cœur et d’esprit. Il nous faut nous dire qu’il y a la Guadeloupe d’avant Mémorial ACTe, peut-être est-il venu le temps de construire la Guadeloupe autour d’un même acte conséquent pour honorer notre mémoire, la garder vivante. Le peuple guadeloupéen est un peuple fort, engagé. A lui aujourd’hui de se révéler au monde. Il est désormais sensibilisé plus encore du fait de ce merveilleux outil où il pourra puiser les éléments historiques, culturels et artistiques pour mieux bâtir une partie de la civilisation contemporaine.
*Comme en wolof où la maison se traduit par keur, il nous faut là former un chœur pour dire la force de nos énergies et écrire quelques pages de la Guadeloupe associée aux pays qui l’entourent et qui seront pour elle des alliés.
En présence de nombreux chefs d’Etat d’Afrique et de la Caraïbe, le Mémorial ACTe sera inauguré par le Président Français François Hollande le 10 mai. Bien évidemment cette date n’effacera pas le 27 mai, jour historique et combien important pour les Guadeloupéens, mais on pourra tenir compte du fait de l’hommage solennel, nationale et internationale rendu à nos Anciens pour que notre société assimile l’égalité pour des hommes et femmes issus de terres différentes mais qui aspirent à une même reconnaissance.
Il est venu peut-être le temps d’apaiser, de discuter et non se disputer, il est venu sans doute le temps du pardon sur la terre ancestrale, il est venu le temps de se recueillir encore sur les âmes de ceux morts pour notre liberté.
Il est venu le temps de leur dire à nouveau Mèsi ! et en être digne de cet héritage chèrement gagné.
Le Peuple formé de Guadeloupéens, des gens des continents Afrique et Europe et des Caraïbes en mémoire de l’Abolition de l’Esclavage pourront chanter Liberté d’une même voix !
*keur : en wolof (Sénégal) - maison