Outremerlemag : L’importance du tonnage importé par le GPMG (95% de l’importation de la Guyane soit 629 185 t de marchandises) place ce port comme un acteur incontournable du développement de la Guyane. Quelle est l’utilité des deux autres ports (Larivot et le port de l’ouest) ?
RL Budoc : Ces 2 ports de pêche (Larivot) et de commerce (Port de l’Ouest) sont des maillons indispensables de la chaine de valeur ajoutée portuaire avec le GPM-Guyane, qui effectivement, reste le principal port de commerce international guyanais : son périmètre recouvre Dégrad des Cannes à Remire-Montjoly et Pariacabo à Kourou. Il s’étend dans l’île de Cayenne sur 23 hectares et ambitionne de s’agrandir pour mieux assurer le service portuaire. Le chenal d’accès à nos quais dragué à 15km permet l’accès des navires avec cette 7 mètres de tirant d’eau.
Outremerlemag : Peut-on envisager une mutualisation des moyens des trois ports pour plus de compétitivité ?
RL Budoc : Nous avons réalisé un rapprochement avec le Port de l’Ouest : une convention de partenariat a été signée en ce sens en juillet 2015 pour renforcer nos échanges sur le plan technique et de la dynamique de développement commercial intégrant la dimension Coopération Régionale avec le Suriname.
Le partenariat avec le Port de pêche est naturel puisque les produits de la pêche sont exportés par la plate forme de commerce, qui de son côté importe les intrants pour les professionnels. C’est un positionnement « win-win ».
Outremerlemag : Pensez- vous atteindre l’objectif majeur « devenir le port d’ancrage Amazonie - Caraïbe, positionnant la structure portuaire GPMG comme un acteur international de la Zone Amérique du Sud devenant ainsi un des carrefour des échanges mondiaux ?
RL Budoc : Pour l’instant, nous sommes sur la ligne Nord-Sud, un peu en dehors des grands axes du trafic conteneurisé mondial avec un trafic de niche et des conditions d’accès nautique assez difficile.
Nous souhaitons sortir de cette position défensive, grâce à une vision maritime off-shore : nous étudions actuellement la faisabilité d’un port off-shore au large de la Guyane dans la ZEE (Zone Economique Exclusive) avec un tirant d’eau suffisant pour accueillir de grand gabarie et réaliser des transbordements au carrefour des Amériques. Les premiers résultats sociaux économiques et juridiques sont attendus pour le dernier trimestre 2015. Et nous ferons le lobbying nécessaire au niveau européen notamment pour la recherche de financement qui dépasse le cadre du programme opérationnel (PO) territorial. On parle bien d’un investissement de 1 milliard d’euros !
Outremerlemag : Nous sommes à mi-chemin du grand projet de développement qui génère un investissement important soit 41 Millions d’euros, pouvez vous nous, d’ores et déjà nous faire de l’impact environnemental de ce projet de développement qui arrivera à terme en 2020 ?
RL Budoc : Notre Projet stratégique 2014-2018 prévoit en effet d’importants investissements structurants et une stratégie d’acquisition foncière pour implanter des entreprises notamment liées à l’économie circulaire, créatrices d’emplois et d’activités. La réorganisation du dragage et du remorquage est également un secteur stratégique ainsi que la modernisation de la manutention portuaire à réaliser en partenariat avec la communauté portuaire. L’Autorité Environnementale a été saisie du Projet stratégique et a émit un avis qui nous convient au sens ou l’impact environnemental du projet stratégique a bien été intégré par le GPM en particulier par la valorisation de l’économie circulaire, la prise en considération de touts les aspects liés à l’écosystème marin et à la préservation du patrimoine historique des layons du site Vidal qui jouxte l’amont du port derrière la zone Marina. Nous prévoyons même avec le conservatoire du littoral à la mise en place d’un écomusée dans cette zone.
Source documentaire GPM Guyane - télécharger le document