La décision prise par le Conseil Constitutionnel le 8 décembre 2017 d’invalider l’élection du jeune député (25 ans) Lenaïck Adam, candidat La république en marche (LREM), donnera lieu à une élection législative partielle dans la 2eme circonscription de Guyane. Les électeurs seront à nouveau appelés aux urnes le 4 mars pour le premier tour et le 11 mars pour le second. Sur les 8 candidats du scrutin du 10 juin 2017, seuls trois se représentent, Davy Rimane (régionaliste), Richard Choigny (Parti Progressiste Guyanais) et Lenaïck Adam. Et pour l’heure quatre autres candidats se sont également déclarés : José Makébé (sans étiquette), David Riché (sans étiquette) et Nicolas Miray (Union Populaire Républicaine) et Mylène Mazia (Parti Socialiste Guyanais)
Présentation des candidats :
( © Assemblée Nationale)
Lenaïck Adam : le champion déchu
À l’âge de 25 ans, diplômé de Sciences Po, il a été élu en juin 2017 et fut l'un des plus jeunes députés de France. Il siégeait au sein du groupe La République en Marche, à l'Assemblée Nationale. Le Conseil Constitutionnel invalide son élection, le 8 décembre 2017, en raison de l’absence d’assesseur sur les deux bureaux de Maripasoula. Il s’était fait élire sur un programme basé sur plusieurs combats : celui du retard structurel spécifique de la 2ème circonscription, celui de la lutte contre l’immigration clandestine, celui de l’application stricte des Accords de Guyane ou enfin celui du pouvoir d’achat et de la vie chère.
( © Facebook Davy Rimane)
Davy Rimane : l’instigateur de l’invalidation
Candidat sans étiquette, soutenu par la France Insoumise (mais pas par Guyane Insoumise qui soutient Richard Joigny) il a été l’adversaire de Lénaïck Adam lors du deuxième tour. Il a manqué à Davy Rimane seulement 57 voix pour accéder à la députation. C’est lui qui a posé une requête en annulation qui a fini par aboutir à cette législative partielle. Le programme de l’ancien porte-parole du collectif Pou Lagwiyann Dékolé est dans la lignée des revendications portées par le mouvement.
( © Capture d'écran Youtube, émission Guyane 1ère)
Richard Joigny : créer un front de gauche
Porte-parole du Parti Progressiste Guyanais, il relance sa campagne (5,78% au premier tour des législatives du 10 juin 2017) avec la volonté de rallier toute la gauche à son étendard. Il aimerait notamment avoir le soutien de Chantal Berthelot (AGEG) députée sortante qui avait brigué un 3è mandat lors des législatives de juin. Il n’est plus question d’alliance avec la France Insoumise qui avait abandonné Paul Persdam 48h avant le premier tour pour se rallier à Richard Joigny. Cependant l’antenne guyanaise des Insoumis le soutient. Le programme du Directeur Général des Services de la mairie d’Iracoubo porte sur la rétrocession du foncier pour avoir la maîtrise du sol et du sous-sols, la ratification de la convention 169 de l’OIT par la France, ou encore l’amélioration des conditions sanitaires en Guyane.
( © Capture d'écran Youtube, émission Guyane 1ère)
David Riché : vrai candidat cette fois-ci ?
Le maire de Roura a annoncé sa candidature le 18 janvier 2018. Il s’était déjà porté candidat en mars 2017 avant de se retirer afin de mieux se concentrer sur son mandat municipal. Le président de l’association des maires de Guyane, lui aussi pourrait être tenté de séduire l’AGEG, sachant qu'il a déja le soutien du Parti Socialiste Guyanais. Ses principales préoccupations sont l’unité de la Guyane, la fluidification de la circulation des individus et des entreprises, et l’amélioration des conditions sanitaires et de logement.
( © Facebook José Makébé)
José Makébé : L’outsider Bushinengue
Révolté par l’annulation de l’élection, le chef d’entreprise Kouroucien veut incarner des valeurs de probité. Il entend remettre les richesses du territoire entre les mains des Guyanais. Il espère rassembler autour de son projet « Construire la Guyane de demain ». Projet qui vise à porter les engagements pris dans les Accords de Guyane par l’Etat, et à développer économiquement l’aménagement du territoire. Au sujet du projet polémique « Montagne d’or », l’ancien chef de file de l’UDI en Guyane a effectué un certain nombre de rencontres à ce sujet et il doit rendre sa décision publique dans les prochains jours.
( © Affiche officielle de campagne Nicolas Miray) ( © Capture d'écran, émission Guyane 1ère)
Georges Mignot : des messages à faire passer
Adjoint au pôle culturel de Kourou, Georges Mignot s'est déclaré dix jours avant la date limite de dépôt des candidatures. Il a remplacé au pied levé, l'investiture par l'UPR (Union Populaire Républicaine) de Nicolas Miray. Ce dernier, arrivé en Guyane en octobre 2017, a expliqué qu'il a accepté de "laisser sa place à Georges Mignot car il a une meilleure connaissance du territoire." Le Guyanais de 47 ans aura donc la charge porter les messages de François Asselineau dans la 2ème circonscription. À savoir l'impact néfaste de l'Union Européenne sur le territoire guyanais ou encore la lutte contre le projet Montagne d'Or, une exploitation minière en plein coeur de l'Amazonie. Georges Mignot aura comme suppléant Bernard Taddeï, candidat UPR des élections législatives de 2017.
( © Facebook Mylène Mazia)
Mylène Mazia : La parité homme / femme
Numéro 2 du Parti Socialiste Guyanais (PSG), Mylène Mazia se présente pour l’heure sans étiquette.L'annonce de sa candidature a surpris son parti, qui a décidé de ne pas la soutenir au dépens de David Riché. Elle a affirmé qu’elle se présente maintenant car la candidate PS sortante, Chantal Bertholot, ne se représente pas pour cette législative partielle. Présidente du conseil de surveillance de l’hôpital de Cayenne, et conseillère municipale de Rémire-Montjoly (1ère circonscription), Mylène Mazia espère apporter une voix féminine dans cette élection où les autres candidats ne sont que des hommes. Le député de la 1ère circonscription est Gabriel Serville. Seul hic pour le moment, Mylène Mazia n’a pas encore trouvé de suppléant, que la parité voudrait être un homme. La socialiste a jusqu’au 9 février 2018 pour trouver l’homme idéal.
( © Twitter Jean-Philippe Dolor)
Jean-Philippe Dolor : La candidature surprise
Il a crée la sensation en se déclarant candidat le 5 février 2018. Ancien directeur de campagne de Lenaïck Adam, Jean-Philippe Dolor a décidé de passer au premier plan de la scène. Reste à supposer que son programme de campagne sera différent de celui de l'ex-député de Guyane.