Les salaires augmentent, les aides arrivent, mais à quoi doit servir ce surplus de moyens ? Au risque de choquer, je pense que le succès de la départementalisation ne se mesurera pas au taux d’équipement des ménages en abonnements téléphoniques supplémentaires ou en abonnements additionnels aux bouquets TV. Si la départementalisation se traduit seulement par des transferts de revenus sociaux elle aura raté tous ses effets. La départementalisation, revendication historique du MPM (Mouvement populaire mahorais) avait pour objectif « l’ancrage maximum dans la République » comme le disait à l’époque Henri Jean baptiste, député du petit territoire. C’est désormais chose acquise. Regardons avec attention et justesse la situation du grand voisin réunionnais : 40% de la population au chômage et un niveau record de soutiens publics. Voulons nous vraiment exporter vers Mayotte un modèle de société de consommation à bout de souffle ? Respecter Mayotte et les Mahorais, c’est avant tout promouvoir des projets productifs. Il faut créer de la richesse sur place et non pas la transférer. Le pire des scenarii serait à termes qu’importer coute moins cher que produire sur place. Le dossier que nous publions ouvre des pistes durables pour le 101ème département français. Vivre avec ses atouts, les valoriser, voilà l’enjeu mahorais de ce début de 21ème siècle.