Les élections départementales ont livré leur verdict le 29 mars dernier, c'est-à-dire au soir du scrutin du 2e tour. Mais un 3e tour — celui qui consiste à élire le président de cette assemblée — s'annonce tout aussi passionnant. Si le redécoupage des cantons et l’instauration de la parité avec l’élection d’un binôme homme-femme pouvaient rendre moins attractif cette élection, certains en tirent des avantages, à l'image du PS de Victorin Lurel et ses alliés que sont le PPDG de Jacques Bangou et la FRAPP d'Eric Jalton. Ces composantes de la gauche comptent quelque 26 élus (treize binômes) dans un hémicycle qui en dispose de 42, dont deux tiers de nouveaux élus. Ce qui autorise à penser que la majorité absolue est largement acquise, même si des élus socialistes comme Jules Otto (ancien premier fédéral) à Vieux-Habitants ou encore Max Mathiasin (premier fédéral) à Deshaies n'ont pas été réélus...
Les seuls cinq binômes (10 élus) estampillés ou proches du GUSR et les deux autres (4 élus) dont disposent l'UMP ou la droite — auquel s'ajoute un élu de Pointe-Noire (si on estime que sa colistière et maire de Deshaies est une femme de gauche qui ne se retrouve dans aucune des composantes citées plus haut) — ne semblent pas peser bien lourd face à l'armada rose. Autant dire que l'ancien président de l'assemblée, Jacques Gillot, a du souci à se faire, lui qui ne peut plus disposer de ses amis de la gauche alternative, en l'occurence Jean-Marie Hubert et José Toribio qui ont été largement battus dès le 1er tour (sachant que Florent Mitel et Jean Girard ne se représentaient pas.
Alors si l’avenir de Jacques Gillot comme président est compromis, à qui pourrait bien revenir son fauteuil ? Dès l'annonce de son élection aux Abymes, Josette Borel-Lincertin qui, pendant deux ans, à eu à conduire les affaires du conseil régional en « remplacement », s'est dit prête si ses amis socialistes le lui demandent. Portée à la fois par Eric Jalton et par l'homme fort du PS, Victorin Lurel, cette candidature ne semble souffrir d'aucune contestation. Mais à gauche, certains pourraient également prétendre au poste. On veut surtout parler de deux maires qui auront obtenu des victoires cinglantes dès le 1er tour : Jocelyn Sapotille qui a éliminé José Toribio à Lamentin, et Elie Califer qui a mis hors course l'icône de la droite locale, Lucette Michaux-Chevry. Rien que ça ! Si on donne peu de crédit à ce que le jeu soit troublé, ce jeudi en milieu de journée, on peut aussi dire qu'en politique tout est possible...