On doit se rappeler que le Hall 4 – Terre des Tropiques ne fait son entrée au Parc des Expositions que dans les années 90. Auparavant, les artisans et représentants des régions du bassin caraïbes étaient dispersés dans les halls 1 & 7. C’est par la volonté de certains institutionnels des territoires comme Mr Pierre Catayé, des exposants et des commissaires « Foire de Paris » de l’époque comme Sylvie Féret que l’initiative est prise de réunir toutes les destinations caraïbes dans un même espace réservé à l’outre-mer. Ce ne fut pas chose aisée à l’origine.
On peut se souvenir qu’auparavant ce sont des groupes folkloriques basés en Ile-de-France comme la Brisquante ou plus tard Miyo qui honoraient régulièrement les attractions. Les premiers invités artistiques venant des Antilles furent Ralph Thamar pour la Martinique à l’époque de la sortie du tube Exil et Tanya Saint-Val pour la Guadeloupe, et enfin Sylviane Cédia pour la Guyane et depuis elle a toujours été préssente pour soutenir sa région.
Une autre dame de la Foire de Paris pendant presqu’une décennie Madame Féderrici & Monsieur Yves Noël du Comité du Tourisme de la Guadeloupe pourraient témoigner de la naissance de cette Terre des Tropiques qui aujourd’hui nous semble avoir toujours exister. A cette époque des auteurs tels que Simone Schwartz-Bart avec sa magnifique collection « Hommage à la Femme Noire », Ernest Pépin, Max Rippon y étaient présents. On peut regretter l’absence de certains de nos écrivains, même si quelques éditeurs laissent une part belle à nos livres culinaire surtout. Il y a cependant un qui reste véritablement fidèle à ce rendez-vous, Tony Delsham.
En ce qui concerne le podium et la programmation musicale, elle était incluse dans l’espace lui-même.
Au dernier jour de la foire, nous avons pu poser quelques questions à un de ces exposant présents à la Foire de Paris depuis deux décennies. Bruno Priouzo qui fut un des penseurs de cet espace outre-mer a accepté de répondre à nos questions entre deux démonstrations de préparation du punch sur le stand Martinique.
1-Outremerlemag : De la naissance de Terre des Tropiques à aujourd’hui, que peut-on dire ?
Bruno Priouzo : Le fait de regrouper les outre-mers en un même espace fut une bonne décision. Nous sommes bien mieux identifiés et les visiteurs s’y retrouvent Nous pouvons donc mieux les cerner et répondre à leurs besoins.
2 –Certains regrettent que l’espace musique soit à l’extérieur, cela se justifie t’il ?
Le podium est une attraction extérieure qui permet à toutes les régions de montrer leurs musiques. Et, surtout cela a permis de gagner de la place pour les artisans qui voulaient y participer.
3 –Y a t’il moins d’artisans cette année du fait de la crise ?
Participer à la Foire de Paris nécessite un investissement que l’on amortie pas forcément. De nos jours il faut probablement faire plus attention. Il n’y a pas moins d’artisans mais un artisanat qui diffère. On peut constater que l’on a une grande palette d’artisans avec de nouveaux métiers : technologie ou dans la gastronomie. On a des chocolatiers, des glaciers, des ébénistes, des créateurs et bien d’autres. Un artisanat qui met en valeur nos patrimoines, nos cultures, notre savoir-faire. Il est vrai que pour des raisons financières, certains préfèrent se mobiliser une année sur deux mais il faut simplement dire que cela tourne.
4. Quel est l’avenir de la Terre des Tropiques ?
Malgré la crise, je dois dire que l’engouement du public est toujours régulier. Pour nous les exposants, les artisans, pour les régions, les artistes également ainsi que pour les médias (tv, radios et magazines) ce qui importe c’est de vendre nos destinations. Nous avons le devoir de donner au grand public l’envie de venir chez nous. La Foire de Paris est pour nous nécessaire et enrichissante.
5. En conclusion quel bilan personnel fais-tu de toutes ces années ?
Depuis 28 ans, je suis très fier d’être présent à cet important rendez-vous de l’année. D’avoir participer à ce projet commun avec Com.Expo, au côté de Sylvie Féret, Isabelle Aupy et du Martiniquais Pierre Catayé. Ce dernier était un grand monsieur qui a énormément œuvré pour que cette identification Outre-Mer et de la Martinique particulièrement soit mise en lumière et forme un seul bloc uni (...) Moi ici, je représente le Rhum de la Martinique, mais chacun en son domaine fait l’essentiel pour magnifier sa région. Et je suis persuadée que la Foire de Paris comme la Terre d’Outre-mer ont un avenir bien assuré.