Une fois dans l'eau glacée, Taylor hurla et se recroquevilla en position fœtale tout contre moi. Il tremblait de tous ses membres, mais pas un seul instant je n'ai regretté mon geste. J'avais foi en cette démarche et aujourd'hui encore, après plusieurs passages à Lourdes, je garde toujours cette foi.
On n'a rien sans peine... Même si l'eau est glacée, je savais qu'elle ne faisait plus peur à Taylor : d'ailleurs, c'était lui-même, qui le plus souvent, me réclamait son pèlerinage.
Certaines personnes disent que je ne devrais compter que sur les médecins ; selon moi, l'un n'empêche pas l'autre. D'autres estiment que je rendrais mon fils encore plus malade ; d'après elles, le fait de le plonger dans une eau glacée, qui de surcroît n'est pas hygiénique, risquerait de lui faire contracter microbes et autres pneumopathies. Je pense que ces personnes-là n'ont tout simplement rien compris... Avec la foi, on peut déplacer des montagnes. La positivité et la confiance sont des valeurs essentielles pour vaincre cette « guerre », dans notre course contre la montre. A cette occasion, j'avais écrit cette lettre ouverte à toutes les mamans, celles qui ont un enfant malade :
« Chère Madame maman,
Tout d'abord, bonjour à toi et à ton enfant, j'ai appris par un familier le drame qui vous touche, toi et ta famille.
Je tiens à te dire que je suis de tout cœur avec toi.
Evidemment, je ne me mettrai pas à ta place, puisqu'elle n'est pas enviable, mais sache seulement que la mienne est identique à la tienne, car moi aussi j'ai un enfant très malade et jusqu'à maintenant, nous nous en sortons très bien, nous tenons le coup.
Le reste de la famille et moi, nous nous occupons de lui en l'entourant, en lui donnant le plus d'affection possible et en l'aidant psychologiquement.
Mon enfant sait que sa maladie est assez grave et il en parle.
Il sait aussi que nous sommes là, il sait qu'il n'est pas seul. De cette façon-là, il dit pouvoir vaincre son affection. La positivité et la confiance sont des valeurs essentielles pour sortir victorieux de cette « guerre ».
Ne baisse jamais les bras et dis-toi qu'un jour, tu verras venir la fin de ton calvaire. Il faut avoir beaucoup de patience et d'optimisme, et crois-moi, j'en suis sûre tout se passera bien. Néanmoins, ce ne sera pas facile ; pour vaincre, il va falloir lutter.
La lutte sera rude et acharnée, tu passeras beaucoup de temps aux urgences et aussi beaucoup de nuits blanches, tu oublieras parfois de manger, de t'occuper de tes autres enfants, de ton mari, mais ne craque pas, tu n'en as pas le droit. Ton enfant attend beaucoup de toi, il doit te sentir forte, il doit se sentir en sécurité, protégé, il ne doit pas se comparer à un fardeau qui te pèse trop lourd ; surtout laisse-lui son indépendance, ne le surveille pas tout le temps, ne le couve pas plus que d'habitude, cela ne l'aidera pas.
Si tu le peux, confie le à un membre de ta famille, et à ton tour va te reposer, accorde-toi deux ou trois jours de répit pour revenir en forme et en force !
Je ne me suis pas présentée mais cela n'a aucune importance : ce qu'il faut savoir, c'est que tu as une nouvelle amie quelque part qui pense à vous, à toi et à ton enfant.
Une amie à qui tu penseras et qui le sauras, une amie qui partage avec toi ce que tu ressens. Courage, ne baisse pas les bras et j'espère recevoir de bonnes nouvelles.
Sur ces mots, je te quitte ; on vient de m'annoncer qu'une autre maman a un enfant malade, alors je vais m'empresser de lui écrire.
A très bientôt et merci d'avoir pris le temps de me lire.
Signé : une maman qui, elle aussi, a un enfant malade ».




