L’ouverture des portes au 9 Place de l’Iéna s’est faite à 14 heures. Dès 14h30, la dame de « chœur » a tenu a salué chaque personne présente dans l’Hémicycle qui se remplissait à vue d’œil (près de 450 personnes au bout du compte). Après quelques interviews ici et là, quelques photographies, le colloque débutait à 15h avec deux témoignages poignants de parents, un homme une femme expliquaient la difficulté de vive quotidiennement la monoparentalité.
A 15h15 Laurence Ferrari, la journaliste du « 20 heures de TF1 » prenait place pour ouvrir solennellement les travaux de propositions. Dès lors les invités avaient gagné leur place. Puis la présidente Christine Kelly est sollicitée pour ouvrir la séance, c’est par un récit qu’elle a débuté ce rendez-vous. « C’est l’histoire d’un couple marié depuis 25 ans qui divorce. La femme abasourdie par cette situation se retrouve seule au domicile où ils ont vécu 25 ans, où ils ont construit une vie qu’elle espérait pleinement heureuse. Quant au mari il s’applique à se rendre insolvable alors qu’il gagne 4 fois plus qu’elle et enfin s’installe à Londres. L’ex-épouse se retrouve seule avec ses enfants, n’ayant plus les moyens de subvenir aux dépenses pour le remboursement de sa maison et à l’éducation de ses enfants. Elle n’a pas encore réalisé qu’elle est en train de pénétrer l’antre de la précarité. »
Les mots de Miss Kelly portés par une voix calme pèsent lourd cependant. Le public ému est à l’écoute. Suite à cette intervention, Laurence Ferrari invite la Ministre Georges-Pau Langevin à la rejoindre. A côté de la ministre se tiennent Madame Brigitte Ayrault (femme du 1er ministre Jean-Marc Ayrault) et de Anne Hidalgo 1ère adjointe du Maire de Paris. La Ministre félicite toute l’équipe de leurs initiatives et confirme se tenir à leur côté pour soutenir son travail auprès de ces familles. Elle souligne qu’il y a 40 ans quand elle est rentrée en France, les familles monoparentales étaient une caractéristique des familles ultramarines. Bien sûr que toutes les familles monoparentales ne sont pas pauvres, mais il est évident que les divorces prononcés accentuent ces situations de précarité. Diverses actions seront amorcées, d’abord auprès des crèches, les logements, etc…
Elle rappelle que c’est un sujet qui a préoccupé le Gouvernement. Et depuis décembre différentes réunions, ont été organisées sur le sujet de la pauvreté. Les chiffres de la pauvreté sont en augmentation et tout cela pose maints problèmes au niveau de ces familles en difficulté. Vient le moment des 10 propositions présentées en « Elavator Pitch » soit une minute pour énoncer ces dix propositions prioritaires. Parmi ceux qui présentent celles-ci, le Directeur général de la CAF Jean-Louis Haurie, la championne d’athlétisme Christine Arron membre de K d’urgences, Patricia Augustin de la Fédération syndicale des familles monoparentales.
Au bout de cette succession d’énoncées, c’est au tour de Madame la Ministre Najat Vallaud-Belkacem, Ministre des Droits des femmes, Porte-parole du Gouvernement, de faire son discours. Avec dynamisme elle retrace l’historique de la Fondation et rappelle combien il est important de se mobiliser devant cette impasse évidente qu’est le visage de ces femmes et hommes au seuil de la pauvreté extrême au quotidien. 85% de femmes sont à la tête de familles monoparentales, ce sont elles souvent les principales victimes de cette crise que nous connaissons aujourd’hui... Il y a aussi le fait d’être coupé de tous réseaux et de manquer de solidarité. De toutes ces initiatives mises en place depuis quelques mois par le Gouvernement, résultent l’Accord de sécurisation de l’Emploi conclu par les partenaires sociaux le 11 janvier dernier. Il y a là une avancée majeure qui me tient à cœur, c’est l’avancée des temps partiels pour toutes ces femmes qui lient une certaine précarité.
Tout au long de l’après-midi des artistes comme Corneille, Jennifer, Sheryfa Luna présents dans l’hémicycle ou Shy’m & Anggun (en vidéo) associés à Fondation ont tenu à témoigner, puis à la fin des débats ont remis des diplômes de la Fondation K d’urgences à leurs différents partenaires.
Mais on ne peut passer outre quelques autres discours très attendus et applaudis, ceux de Jean-Paul Delevoye, Président du Conseil économique social et environnemental qui déclare : » Il faudrait que l’Etat gère des personnes plutôt que des dossiers », de Madame Dominique Bertinotti, Ministre déléguée de la Famille.
Pour clôturer cet enrichissant rendez-vous, on a fait appel à la partition poétique de la Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, Madame Christiane Taubira qui a comme à son habitude a chaviré une salle suspendue à sa parole. Evidemment elle s’accorde à ce tout ce qui a été prononcé mais elle signale surtout que « bon nombres de familles monoparentales sont rigoureuses et affichent leur succès » (…) et en conclusion avec conviction elle proclame : « rien ne résiste aux femmes ». Ainsi Madame Taubira infiltre bien plus encore l’espoir dans le « chœur » de la Fondation K d’urgences, de ses partenaires et alliés.
Au bout de cet après-midi on peut considérer que la Fondation K d’urgences sous l’égide de la Fondation de France a mis encore en lumière toutes ces familles monoparentales et que les combats menés par elle depuis trois ans sont en passe d’être pris en charge par un Gouvernement qui s’est engagé en tout cas à s’y associer.
