Société

mardi, 27 novembre 2018 18:26

GILLES ET JOHN N’AURONT PAS LA PEAU DE MANU

Témoins privilégiés de la manifestation populaire destinée à protester contre la hausse des taxes sur le gasoil et la baisse du pouvoir d’achat, Gilles et John, militants de la première heure, se retrouvent face à un dilemme. Doivent-ils se montrer plus déterminés que jamais ou tout simplement ranger leur chasuble de sécurité jaune fluo, après l’allocution du président Emmanuel Macron, ce mardi, à l’Élysée, sur sa politique de transition écologique, et avant l’arrivée de la ministre de l’Outre-Mer, Annick Girardin, à La Réunion ?

Gilles et John(*), comme les a baptisés Marius, illustre auditeur de Guadeloupe 1re et participant éclairé des débats citoyens sur les ondes radiophoniques, s’attendaient peut-être à des mesures concrètes suffisamment fortes pour les inciter à rentrer dormir tranquillement dans leur case à Saint-Denis de La Réunion, après plus de dix jours de manifestations contre la politique, notamment écologique, d'Emmanuel Macron et de son gouvernement. Il n’en a rien été, puisque le chef de l’État reste droit dans ses bottes. Les quelques mesures annoncées, comme l’adaptation de la fiscalité des carburants aux fluctuations des prix, ne semblent pas suffisantes pour satisfaire ces militants.  

GIRARDIN ATTENDUE DE PIED FERME
Alors, ils attendront les résultats de la rencontre de ce mardi, à Paris, d’une délégation représentative du mouvement avec le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, et surtout l’arrivée, ce mercredi, à Saint-Denis, de la ministre des Outre-mer, Annick Girardin. Elle est attendue de pied ferme mais, semble-t-il, elle ne devrait pas débarquer les mains vides. Des mesures spécifiques, en réponse aux revendications des manifestants réunionnais devraient être rendues publiques. Il s’agira de calmer les camarades de Gilles et John, qui ont multiplié les appels au blocage général de l’île. Cela dit, dès ce mardi 27 novembre, à la demande de la ministre des Outre-mer, le préfet de La Réunion a appliqué la baisse des prix des carburants. 

AMNÉSIE COLLECTIVE
Quoi qu’il en soit ce vaste mouvement populaire qui colorise en jaune fluo la République et son île de l’océan Indien — davantage que ses autres sœurs ultramarines— ne serait, selon certains observateurs, que la conséquence d’une amnésie collective, si on lit entre les lignes d’un tweet de François de Rugy, publié au début de la mobilisation. En effet, n’est-ce pas pour appliquer leur programme qu’Emmanuel Macron et En Marche ont pris le pouvoir à l’Élysée et à l‘Assemblée nationale ?

DU REVE AU CAUCHEMAR
Quelle était l’attente de ces citoyens qui se disent déçus aujourd’hui ? Retrouver une France, plus grande et plus généreuse, où tout le monde se sentirait heureux, où tout le monde pourrait manger à sa faim, boire des rasades, rouler sur les chapeaux de roue et, en même temps, partir en vacances avec toute la marmaille, sans se soucier du lendemain. Le rêve quoi ? Malheureusement pour tout ce beau monde dont font partie, Gilles et John depuis plus d’une dizaine de jours, le rêve semble virer au cauchemar. 

L’HISTOIRE SE RÉPÈTE
D’autres régions d’Outre-mer avaient déjà tiré la sonnette d’alarme, avant même l’avènement de Macron. Chacun se souvient du mouvement LKP en Guadeloupe, en 2009 et de celui des 500 frères en Guyane, en 2017, auxquels sont venus s’ajouter, après l’élection de Macron, l’opération « île morte » de Mayotte, au début de cette année 2018 et maintenant la mobilisation réunionnaise. Autrement dit l’histoire se répète, d'une région d'Outre-mer à l'autre, même si c’est sous des formes différentes. Alors à qui le tour ?

(*) Personnages purement fictifs. 

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