Politique

jeudi, 21 février 2019 20:19

Grand Sud Caraïbe : le nouveau président de la communauté d'agglo est assis sur un volcan

Joël Beaugendre félicité pour son élection par le doyen des élus, Philippe Chaulet, qui deviendra son premier vice-président. Joël Beaugendre félicité pour son élection par le doyen des élus, Philippe Chaulet, qui deviendra son premier vice-président.

Révocation. Après démission et élection, c’est le dernier mot à la mode à la communauté d’agglomération Grand Sud Caraïbe, depuis que, samedi dernier, Joël Beaugendre a pris la succession de Lucette Michaux-Chevry, qui a quitté précipitamment, le 31 janvier, le  navire communautaire qu’elle a conduit dans les eaux tumultueuses de la gestion financière et humaine.

Les agitations n’ont pas fini d’alimenter la chronique en Guadeloupe à propos de la situation du Sud Basse-Terre, dont les onze communes sont réunies au sein de la communauté d’agglomération Grand Sud Caraïbe (CASGC). Cette période de tumulte s’est intensifiée au fil des années. Aujourd’hui, avec un gouffre financier abyssal de 75 millions de dettes — malgré plusieurs alertes des services des l’État, en 2018, ignorées par l’ancienne présidente — c’est le grand désordre en termes de gestion du personnel et ds finances, comme l’avait déjà souligné un rapport d’audit demandé par l’ancienne présidente elle-même. 

PLUSIEURS ALERTES DU PRÉFET
Le préfet, Philippe Gustin, n’a donc pas attendu longtemps pour rappeler au nouveau président ces alertes et le montant de cette dette. Dès lundi, un courrier co-signé avec le Directeur régional des Finances publiques, Guy Bensaïd, était adressé au successeur de Mme Michaux-Chevry. Le préfet écrit : « Les courriers d’alerte transmis à la CASGC respectivement les 7 août, 10 septembre, 10 octobre et 23 novembre 2018, dont nous ne doutons pas que vous avez eu connaissance (…) sont clairs et ne laissent aucune place à l’interprétation. À ce jour, le montant cumulé des dettes est évalué à 75 millions d’euros. »
Et d’ajouter : « Vous savez également que les négligences graves et répétées de l’ancienne présidente, dont vous ne pouvez pas fuir une co-responsabilité active ou passive, peuvent se traduire par l’ouverture d’une procédure prévue à l’article L. 2122-16 du code général des collectivités territoriales (CGCT), par renvoi de l’article L. 5211-2 du même code. »

MENACE DE RÉVOCATION
Ce courrier, adressé en copie à cinq membres du gouvernement et au président de la Chambre régionale des comptes Antilles-Guyane, est une menace de suspension, voire de révocation purement et simplement, puisque c’est de cela qu’il s’agit dans ces deux articles du code général des collectivités territoriales, applicable aux EPCI. Lucette Michaux-Chevry avait déjà bien senti la tournure qu’allait prendre les choses et c’est sans doute la vraie raison de sa démission, même si sa lettre ouverte à la population pour annoncer son départ faisait état d’un besoin de se consacrer à ses petits-enfants ; explication qui n’avait pas vraiment convaincue puisque la marmaille est devenue adulte sans elle. D’ailleurs, elle n’a pas démissionné de son poste d’adjoint au maire de la ville de Basse-Terre, dont elle a offert la mairie sur un plateau à sa fille, Marie-Luce Penchard, ancienne ministre comme elle. 

D’AUTRES AGITATIONS EN VUE
Après le départ, samedi dernier, des élus de l’opposition pour protester contre la répartition des postes de vice-présidents, voilà que les incertitudes quant à la gouvernance de cette communauté d’agglomération se poursuivent. Samedi, en effet, après l’élection de Joël Beaugendre avec 22 voix contre 17 au maire de Vieux-Fort, Roland Plantier, candidat de l’opposition, et 4 bulletins nuls (ceux du groupe Marie-Luce Penchard) les élus minoritaires ont tous quitté la salle des délibérations, pour montrer leur mécontentement quant au nombre de postes de vice-présidents qui leur était proposé : trois contre sept pour la majorité. Cette répartition était considérée comme un recul par rapport à l’ancienne disposition où ils en possédaient quatre sur dix. Les trois postes qui leur ont été proposés sont d’ailleurs toujours vacants, puisque les élus qui sont restés après le départ de l’opposition, a fixé l’élection pour ces trois postes à la prochaine plénière communautaire. Affaire à suivre.

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