De plus en plus, l'agriculture répond à des besoins vitaux pour l'humanité. Demain, elle aura à relever un triple défi : nourrir 9 milliards de personnes en 2050, lutter contre la pauvreté et les inégalités et gérer durablement et efficacement les ressources naturelles. À son niveau, l'agriculture guadeloupéenne doit s'interroger sur son avenir, sur son adaptation aux mutations qui s'annoncent et sur les attentes de la société. L'utilisation optimale du foncier agricole est l'un des enjeux fondamentaux préalable à cette réflexion : Quel est réellement le foncier agricole dont dispose la Guadeloupe ? Peut-il être mieux valorisé ?
Les enquêtes réalisées auprès des exploitants dans le cadre du recensement agricole de 2010 font état de 33 000 ha de surfaces agricoles. Mais y a-t-il des surfaces en herbes ou des friches non comptées ? Où sont situées les différentes spéculations ?
UN ENJEU MAJEUR
La cartographie générale des espaces agricoles réalisée récemment conclut à une surface de 51 000 ha qui sont réparties en 7 grandes catégories de cultures : banane, canne, maraîchage, prairie, verger, friche et autres cultures. Cette présentation qui vient d'être présentée à la préfecture devait expliquer comment, concrètement, cet outil peut être utilisé pour la préservation des terres et le développement agricole. D'autre part, le SAR vise 50 000 ha d'espaces agricoles destinés à l'agriculture, alors que la surface agricole utile est d'environ 32 000 ha. L'analyse de cet écart montre qu'il y a effectivement, au sein des zones agricoles des documents d'urbanisme, un potentiel de 11 000 ha de terres aujourd’hui délaissées mais valorisables pour l'agriculture en Guadeloupe. Et de montrera que :
- à court terme, cette connaissance cartographique peut être utilisée par exemple pour localiser des surfaces disponibles à proximité des côtes sur lesquelles il serait possible de stocker provisoirement les algues brunes pour favoriser leur décomposition rapide ;
- à plus long terme, il est envisagé dans un cadre partenarial d'utiliser cette couche pour inciter à la valorisation des terres agricoles et permettre ainsi des projets d'agrandissements ou d'installations de jeunes agriculteurs.
Evidemment, le foncier agricole n'est pas la seule condition d'un développement agricole conciliant performances économique, sociale et environnementale. Mais s'en est une fondamentale aux cotés d'autres enjeux majeurs tels que l'eau, l'emploi, la formation, la réduction des intrants, la qualité des aliments...