Avec des « do sol la » Patrick Saint-Eloi a donné le « mitan » de son coeur et avec « la Klé », une chanson phare écrite pour son amie Edith Lefel et enregistrée par lui dans « Zoukolexion volume 2 », il offre une ouverture sur la tendresse.
Patrick Saint-Eloi était un fils, un frère, un père, un compagnon, un ami, une des étoiles de Kassav’ pendant près de deux décennies et un génie de la musique chantée en créole.
Ce ne sont pas seuls les flashs ou les come-back, qui nous ferons nous souvenir mais l’œuvre qu’il nous laisse. La valeur d’un homme c’est ce qu’il construit, nous garderons en mémoire son humilité et sa générosité en portant son talent et son aide aux jeunes musiciens. Il a respecté l’héritage des anciens et pour ce faire : ses vocalises défendaient tout autant le zouk que le Gwo-Ka. Tout ce qui entre autres reflète les caractéristiques symboliques, l’essence même du créateur qu’il fut.
« Si c’est oui », comme il l’a chanté, nous devrions encore nous lever tel un seul chœur pour dire combien nous honorons toujours sa pensée comme celle d’un philosophe.
Et, si nous nous engagions à entendre ses mots, ses aspirations, ses questions, ses réponses pour la Guadeloupe, les Antilles nous continuerons à être fiers de l’Ambassadeur qu’il fût avec intégrité et fidélité.
Patrick Saint-Eloi au côté de Kassav comme en solo a fait danser, chanter bon nombre de générations. Que ceux de 20 ans 30 ans 40 ans 50 ans ou 60 ans et plus se lèvent aujourd’hui pour remettre à Saint-Eloi ce que Patrick a porté durant : l’honneur du « Péyi Gwadloup », d’une Musique, la défense de la terre natale, la traduction de notre histoire, le partage avec autrui et la construction tout en positivité.
« Sonjé » à l’énergie qu’il a insufflé à sa famille musicale au-delà des notes, c’est un patrimoine de grande valeur qui nous reste à étudier comme l’écriture d’un grand livre.

Et s’il fallait garder de Patrick Saint-Eloi encore un souvenir parmi mille, nous devrions garder la sensation du regard tourné vers l’horizon où tout peut se traduire par le beau temps après la pluie. Lorsqu’on l’interrogeait sur sa probable disparition liée à sa maladie il répondait sereinement : « ce ne sera pas une fin mais une continuité ».
Et, comme une symbolique Patrick Saint-Eloi s’est éteint le matin du jour dédicacé aux Grands Hommes, le 18 septembre 2010.
Grand Homme, oui ! Patrick Saint-Eloi fut de ceux qui font l’unanimité, les Guadeloupéens et Antillais en ont témoigné lors de ses funérailles.
En aucun cas nous devons omettre qu’avant sa mort il était au firmament de son art désormais il a pénétré le panthéon des artistes de légende et nous devons affirmer par nos actes que ses chansons un avenir que nous voulons « bèlman » serein. Sa musique a dépassé les frontières certes mais qu’elle soit ancrée à jamais dans nos âmes afin de mieux appréhender les tourments parce que son zouk apaise. Dans ses deux derniers opus « Zoukolexion » offert comme un leg, percevons les vocables, les harmonies élaborées, des phrasés qui restent assidûment enchanteurs et qui contribuent à une uniformité parfaite.
A l’Artiste, à l’Ami, au Guadeloupéen, à l’Homme « Mèsi » sans silence.
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Si Saint-Eloi nous était conté ! |




