« Ce ne sont pas les politiques qui vont savoir si les tuyaux sont bons, ce sont les techniciens qui pourront le dire. Si les politiques commencent à se mêler aux plans de travaux, on aura des problèmes ». Sébastien Lecornu n’est pas venu en Guadeloupe pour gérer les susceptibilités des uns et des autres sur le dossier de l’eau. Le secrétaire d’État est arrivé dans l’archipel avec des consignes claires de la part du gouvernement : aider le plan d’urgence mis en place par les présidents d’agglomération (compétent en matière de distribution et d’assainissement d’eau) et mettre en place un plan quinquennal afin de sortir de la crise qui touche l’eau en Guadeloupe.
L’aide au plan d’urgence se fera tout d’abord avec une aide financière, de 7,7 millions d’euros (très loin des 400 millions annoncés par le président Chalus), une aide d’ingénierie avec l’intervention du Centre d’études et d’expertise sur le risque, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA) afin de cartographier les réseaux et identifier les travaux à faire. Et dernière aide de l’État, la création d’une « Task Force », c’est-à-dire une force opérationnelle qui permettra d’accélérer les procédures afin de débuter les travaux le plus rapidement possible. « Cela permettra de gommer les angles morts de procédure et gommer l’inertie administrative » a déclaré Sébastien Lecornu devant le parterre d’élus qui dans l’ensemble a bien accueilli les mesures prises par le gouvernement. Cependant quelques détails du discours n’ont pas été du goût de Lucette Michaux-Chevry, lire notre article sur la réaction de la présidente de la Communauté d’Agglomération Grand Sud Caraïbe.
Autres mesures annoncées par le gouvernement, un appel à projet pour la mise en place de compteurs d’eau qui est, selon Sébastien Lecornu, “l’instrument de justice” pour régler les impayés. Une annonce qui a fait réagir Germain Paran, président du Comité de l’eau. À lire dans notre article sur la parole des usagers dans cette réunion sur la crise de l’eau.