Fait sans précédent pour des funérailles d’un ancien chef d’Etat africain, une majorité de chefs d’Etats et de gouvernements du monde entier a tenu à être présente pour cette cérémonie d’Adieu. Cérémonie au cours de laquelle les ennemis d’hier ou de toujours avaient accepté de déposer leurs armes, voire de se serrer la main.
On a également vu et entendu le peuple sud-africain, dans sa dimension « Arc en ciel », fêter avec force de symboles le départ de l’homme qui a été capable de créer l’unité du pays, et ce, en dépit des graves difficultés économiques et sociales qui gangrènent toujours l’Afrique du Sud. Le 10 décembre, autour de Nelson Mandela, ce sont des sud-africains - blancs, noirs, indiens, métis – qui ont tous revendiqué leur filiation.
Fait notable, ces Sud-africains « post apartheid » étaient également présents pour rappeler leur attachement à la nouvelle Afrique du Sud comme pour redire aux yeux du monde entier qu’ils sont prêts pour écrire une nouvelle page qui nécessairement s’ouvre avec le décès de Madiba. Certes beaucoup reste à faire et le chemin est encore long: les tensions raciales, sociales, les inégalités et la criminalité demeurent et le pays doit y faire face. Mais ce peuple a montré surtout que la paix était possible.
En mourant Mandela est entré dans l’éternité. Partout dans le monde en ce 10 décembre 2013, la mémoire de Mandela a été évoquée preuve qu’il n’était plus seulement Sud-Africain, mais définitivement universel.
Mandela l’homme de paix, l’homme de la commission Vérité et réconciliation présidée par l’archevêque Desmond Tutu, est celui qui a su faire accepter aux uns et aux autres qu’ils devaient faire l’effort de pardonner les crimes de l’apartheid pour enfin se diriger vers une Afrique du sud non pas pas fragmentée au bénéfice de communautés, mais qui soit une Nation.
L’héritage de Mandela est tout d’abord celui de l’inlassable combattant pour la paix et qui nous dirait que celle-ci résulte d’un travail acharné et de haute lutte. C’est peu dire qu’il appartient à tous ceux qui se sont sentis concernés par son message, de participer partout dans le monde, à la construction de la paix.
L’héritage est enfin celui de l’avocat attaché à l’égalité entre les hommes, égalité sans laquelle il ne peut y avoir de citoyenneté accomplie et de société prospère.
A propos de l'auteur, Jean-Claude BEAUJOUR
Avocat au Barreau de Paris, Président du Cercle de l’Excellence des originaires d’Outre-mer, Auteur de Et si la France gagnait la bataille de la mondialisation, édition Descartes et Cie, Paris 2013




