Au moins 23% de chômeurs, soit 1/4 de la population; moins de 30 ans : 46% sont sans emploi, soit près de la moitié des jeunes. Vous pensez que c’ est une situation sereine ? Alors augmenter les forces de l’ordre ne vont certainement pas apporter la solution...
C’est une rustine temporaire. Il me semble qu'il faille chercher la réponse à cette violence gratuite quasi quotidienne ailleurs.
On en est encore à chercher chez les seuls jeunes la causalité de leur cri alors que le système en place ainsi que les politiques menées ne font l’objet d’aucune investigation sérieuse.
En 1995 déjà, dans le numéro sept de l’ouvrage «Etudes Guadeloupéennes», dirigé par Cyril Serva (aujourd'hui décédé), ce dernier, dans son édito abordant le sujet, écrivait à propos de violences entre jeunes et sur des faits précis de l’actualité de l’époque : «… ces événements sont loin d’être anodins constituant l’indice le plus évident de la fracture de notre collectivité, ils attestent le mal profond qui, tel un cancer, ronge et fissure lentement le corps social guadeloupéen.» Plus loin il ajoute: «… ce syndrome possède ses facettes propres qui ont pour noms l’absence de perspectives, le désintérêt, la torpeur, la morosité. C’est à ce terreau que s’alimente depuis quelques temps la violence.
Qui a entendu Cyril Serva ? Quinze années après la publication de son essai intitulé «De la sauvagerie», on est stupéfait au regard de l’absence de réponses aux questions que soulèvent les actes «sauvages» auxquels nous assistons aujourd’hui, et dont les causes trouvent leurs résonances dans son propos.
Nos jeunes dépossédés de toute authenticité, ont été transporté dans le monde américain du RNB par le truchement du bombardement médiatique à grands coups de clip où la référence est le «Bad boy» truffé de bijoux ,de dollars et entouré des femmes les plus sexy de la planète. La grosse cabriolet, les armes, l’alcool et la drogue viennent compléter la panoplie.
Le feu n’est pas éteint sous une marmite maintenue vide et qui se consume. Le risque d’incendie de l’ensemble de la demeure est imminent. Il n’est de lieu de répit, il n’est d’espace épargné, il n’est de gens à l’abri. Notre communauté dans toutes ses composantes est menacée.




