Elevé à la Réunion- il aura comme camarade de classe un certain Raymond Barre, futur Premier ministre, il quitte l’île à 17 ans pour s’engager dans la Résistance en 1942
Jacques Vergès s'est peu rendu à la Réunion durant ces dernières décennies. Il fut aperçu une dernière fois en 2012 sur l'île pour assister aux obsèques de sa belle soeur, l'épouse de Paul Vergès.
Il aura certainement été l'un des avocats les plus controversés et redoutés du barreau de Paris, toujours à la pointe des luttes anti-colonialistes. A l'aube des indépendances africaines, il prend la nationalité algérienne rejoignant ainsi les pas de Frantz Fanon. Il laisse le souvenir d'un défenseur de toutes les causes jusqu’aux plus indéfendables, celle de Klaus Barbie en 1987 en est l'illustration parfaite. Mais aussi celles des terroristes, de Carlos, du préfet Bonnet. Sa visite chez Gbagbo à Abidjan en 2010, aux cotés de l'ancien ministre des affaires étrangères Roland Dumas n'est jamais passée inaperçue.
Si on n a jamais trop perçu ce que pensait Jacques Vergès sur les questions institutionnelles qui ont agité les collectivités dans les outre-mer sur les quarante dernières années, ses confrères au barreau de Paris, ont souvent pensé eux, que Jacques Vergès était anti-colonialiste jusqu'au bout des ongles, que si il y avait eu un “train” pour décoloniser l'Outre-Mer, il l'aurait pris.
A Paris, la communauté antillaise a pris acte de ce décès, retenant avant tout le grand réunionnais qu'il fut. Le CRAN, a pour sa part, salué la mémoire d'un “anticolonialiste de la première heure”.




