L’annonce tonitruante de la démission du Pape, en cette période de carême devrait ouvrir le champ au « YES WE CAN » ce qui ne voudrait pas dire que le conclave devrait désigner un pape de couleur, mais l’occasion pour l’Eglise de s’interroger sur sa capacité à se propulser dans le 21e et atterrir enfin dans la réalité d’un monde qui bouge dans une société en pleine mutation.
Chez nous aux Antilles et en Guyane, au fil du temps on observe que la religion a cédé à la coutume et à la culture, laissant émerger un mélange étonnant de légende, de foi, de croyances qui rythment le quotidien des gens des îles et du Continent « Vert dorée », la Guyane.
Hier encore, même le « très sérieux » journal local relatait les frasques de la Diablesse à la sortie d’une boite de nuit ouverte pendant le Carême dans la commune de la député de la Guadeloupe Gabrielle Louis-Carabin.
A 7000 kms, « Ti sapotille », et autres fées ou soucougnan…sont loin du « métro boulot dodo » des Parisiens et des -6° qui gèlent jusqu’aux oreilles, les ultramarins européens…
Malgré cette ambiance particulière sous des latitudes différentes, les interrogations se font entendre dans les paroisses. Est–ce la fin d’un monde ? L’Eglise chrétienne est apparue à la fin du monde antique et a prospéré sur ses décombres en apportant une vision nouvelle de l’humain. L’individu fut magnifié, « aimez-vous les uns les autres ». Deux siècles n’ont pas suffit pour réaliser complètement ce rêve, mais nous nous y approchons malgré de rémissions de temps à autres. L’évolution n’est pas continue, elle prend parfois des chemins de traverses. Le message du Christ fut confisqué, déformé au profit d’intérêts particuliers, égoïstes et très matérialistes. Le message universel est devenu, par une gymnastique tortueuse, un message particulier réservé à quelques uns. Les zélateurs condamnent les autres croyants dans un jeu de rôle dramatique. Le message universel n’est pas la propriété des uns pour lutter contre les autres, il est le bien commun à tous les humains.
L’Eglise catholique subit les assauts de ceux en sont les héritiers. Peut elle muter pour désigner un horizon renouvelé comme ses pères l’ont fait il y a deux mille ans ?
Beaucoup s’interrogent avec une certaine appréhension, une certaine crainte de cette inconnue qui s’invite dans un monde qui a perdu ses repères parce qu’il ne veut plus ou pas les voir. « Il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir, il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre » … Peut-être que la démission du pape entérinera finalement le changement d’époque et de société…
Le courage du Pape à reconnaître qu’il ne peut plus conduire les destinées de l’Eglise en ces temps de changements est peut être l’annonce d’un changement plus profond qu’une simple démission, une prémonition, une intuition, une révélation peut être… Peut être aussi la réalisation d’une prophétie…
Le 28 février le monde entier vivra l’actualité du Pape, sa dernière messe, son dernier Angélus… Et les négociations qui vont déjà bon train sans doute, laisseront place au conclave pour désigner le successeur de Saint Pierre, … plus jeune ? Plus moderne ? Métisse… Noir ? Une femme ?
Un président des USA Noir et pourquoi pas un pape Noir ? Peu importe, comme ses prédécesseurs sa charge sera plus grande que l’être qu’il est. Ce sera encore plus vrai que celui qui sera élu. Il aura la charge de revivifier Le Message Universel de communion qui réunit l’humanité dans une communauté solidaire.
Saura t-il comme le Christ l’a fait devant les docteurs de la foi de son temps, porter le message du renouveau spirituel ?
Sommes-nous des pharisiens ou l’espoir est il permis ? YES WE CAN !
