Société

samedi, 16 août 2014 06:41

Peuples autochtones de Guyane : une humiliation d’Etat réveille les vieux démons de l’histoire des colonies

Dans les Outre mers, et cette mentalité persiste, on ne peut pas dire que les services de l’état brillent par leur finesse, qu’ils soient de fins pédagogues , mais par leur brutalité se comportent en coloniaux chose proprement inacceptable .


Cette semaine, un contrôle minutieux d’ objets artisanaux vendus à l'occasion de la 4°édition des journées autochtones qui se tenaient depuis le 8 août sur la place des Palmistes de Cayenne a perturbé le bon déroulement de la dernière journée. Les agents de l'Etat ont mis en cause la fabrication de certains articles réalisés avec des plumes, des dents prélevées sur des espèces animales protégées et les ont saisis. Cela a provoqué un tollé chez les amérindiens de Guyane et la consternation du Président de Région Rodolphe Alexandre.


L'intervention du président de la collectivité auprès du préfet Eric Spitz a permis la restitution de la marchandise et l'interruption de la procédure judiciaire mais a jeté un trouble sur l'esprit de cette manifestation organisée pour revaloriser et mieux faire connaître la culture amérindienne.
Rodophe Alexandre, surpris et peiné a déploré « une opération aveugle, brutale, dépourvue de tout discernement » qu'il considère également comme « une humiliation ».

En Juin 2012, l’ ONCFS déjà défrayait l'actualité. Lors des artisanales de l'ouest à Saint-Laurent du Maroni, les agents de l'office accompagnés de douaniers avaient saisi des objets traditionnels artisanaux réalisés par des amérindiens. Le maire Léon Bertrand avait alors interpellé la Garde des Sceaux Christiane Taubira. Dans son courrier, il mettait l'accent sur le fait que des habitants respectés dans leur communauté soient transformés en délinquants. Il doutait aussi de l'efficacité de ces saisies au sein d'une communauté qui avait su préserver son environnement durant plusieurs siècles et se retrouvait aujourd'hui victime de l'échec de la lutte contre l'orpaillage clandestin.


Les peuples autochtones des plateaux de Guyane n’ont pas attendu pour préserver et valoriser la biodiversité exceptionnelle du pays. Nous savons aujourd’hui, historiquement que la Guyane a été parcourue, il y a plus de 4000 ans par des femmes et des hommes courageux qui ont su apprivoiser et tirer subsistance de cette merveilleuse nature. Ils n’étaient ni français, ni portugais ou espagnols, ils étaient Pahikweneh, Lokono, Kali’na, Wayanas, Apalaï, Wayampi, Teko.


Ces peuples sont les premiers habitants de la Guyane .ils en sont la valeur ajoutée et les meilleurs connaisseurs et ils ont su tirer profit des richesses en en respectant l’esprit.Le zèle intempestif des fonctionnaires à leur égard porteurs de leurs principes moraux est juste un scandale.


Quand donc la France acceptera t’elle de laisser à ces peuples un espace géographique protégé et conséquent où ils pourront vivre avec leur droit coutumier ?

En refusant de reconnaitre les droits fondamentaux à l'existence et à la reconnaissance de leurs patrimoines matériels et immatériels, la France se met au ban des nations, et justifie ainsi le recel de territoires accaparés avec violence lors des épisodes les plus barbares de la colonisation.


Partout le constat est le même : les nations sont expertes depuis des siècles dans les pratiques d'expropriation et d'accaparement des terres autochtones. Christophe Colomb n'échappe pas à la règle. Et jusqu'à nos jours, les gouvernements rivalisent d'ingénuité pour stigmatiser les populations marginalisées, reléguées, exclues... exclues de tout droit, au travail, à l'alimentation, à l'éducation...


Le même scénario s'applique implacablement, avec des nuances de détails. Mais sans déroger à la règle : fabriquer du marginal pour les déchets, énormes, de nos sociétés.


Honte à l’état, qui s’est attaqué une fois encore aux fondements culturels de ces populations en faisant preuve de jusqu’au-boutisme et d’excès de zèle. L’application des textes peut aussi être intelligente. La spécificité guyanaise est imprescriptible .Non à cette agression, à cette intrusion, à cette violation, à cette effraction, à cette humiliation qui réveille les vieux démons de l’histoire des colonies .Quand un procureur de la République, l’état, tentent encore de « civiliser » les coutumes et cultures autochtones il agit au mépris des textes incitant ou imposant le respect des droits des peuples autochtones et signés par la France : Veut on les garder indigne et continuer de les mépriser et les priver de leur culture. Ce serait alors un génocide - Alors qui sont les sauvages ?

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