Je remarque qu’au même moment de la Manif, une palme d'or française à Cannes traite d'amours homosexuelles, un film réalisé par un réalisateur Français d'origine maghrébine né à Tunis. Très opportun le choix du jury. Tant de monde dans les rues de Paris et autour des Invalides pour fêter la Palme d'or de "La vie d'Adèle" ! Le cinéma exprime parfois avec radicalité l'évolution de la société et rattrape ceux qui la refusent, la nient et s'y opposent ... dans un combat forcément perdu.
Quoique, nous devrions avoir un peu de modestie. Nous sommes le 14ème pays sur 192 à avoir adopté le mariage homosexuel. Il reste donc 178 pays qui refusent cette évolution présentée comme irrépressible. Car on vit dans l'illusion qu'il suffit d'une loi pour changer tout : les choses, les mœurs, la réalité. "Nous avons éteint dans le ciel des étoiles qu'on ne rallumera pas" disait Viviani à propos de la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat, alors qu’il croyait avoir mis un terme à la croyance religieuse. Aujourd'hui on voit bien que la France n'est pas ce que beaucoup voudrait qu'elle soit. On voit aussi que la société est immobile. Il y a ceux qui précèdent les évolutions, ceux qui les accompagnent, et ceux qui refusent toute avancée. Ceux qui disent que si le projet de loi n'avait consisté qu'en une ouverture du mariage civil, en fait une reconnaissance de statut social, aux couples homosexuels, qu’ils pourraient être d'accord. Mais qui disent aussi que cette loi « ancre dans le droit » une impossibilité anthropologique. Et si c’était contre cela, que la France de Descartes s’insurgeait ?




