La décentralisation a donc permis la dévolution d'une nouvelle compétence locale dont les effets sont déployés dans le champ international.
Mais la question centrale est : au profit de qui ?
La déclaration de Pétionville , dans son article 36 reconnait « la volonté des régions françaises de la caraïbe de devenir membre associés en leur nom propre et se félicite de leur participation active aux différents comités de l’association. »
Mais il ne faut pas se leurrer.Il ne faut pas se tromper La France n’a pas perdu un iota de ses prérogatives .Elle s'oppose toujours à une intégration trop poussée de ces régions au sein de l'AEC parce qu’elle doit parler d'une seule voix.
Au moment où le libre échange est érigé en principe directeur des relations internationales, elle veut donc tout simplement profiter pleinement de son éparpillement géographique .Cette marge de manœuvre plus grande aux régions lui permet tout naturellement de faire entendre sa voix et accessoirement les leurs. Pour ne pas nuire à l'unité de la république qui sur la scène internationale ne doit et ne peut s'exprimer que d'une seule voix.
Certes l'état offre à ces régions une possibilité historique de pénétrer l'univers de la diplomatie .Mais où sont nos ambassadeurs antillais , guadeloupéens , martiniquais , guyanais qui pourraient investir ce vaste champ et participer à cette construction ? Nous représenter en somme On se garde bien de les mettre en avant .
Les exécutifs pourront-ils parler au nom de leur collectivité pour y défendre des intérêts spécifiquement locaux?
A Haïti, on nous a délivré l'autorisation de pouvoir participer aux travaux d'une organisation internationale à vocation régionale. C'est à nous , et à nous seuls de présenter notre vision de l'avenir de la grande caraïbe, sinon les pragmatiques nous argumenteront que seuls les chats au ventre rempli philosophent sur le goût et les vertus des queues de souris.




