Politique

jeudi, 02 mai 2013 10:11

Le sommet de l’AEC :le goût et les vertus des queues de souris

C'est bien un Ministre de la République Victorin Lurel  qui a paraphé la déclaration de Pétionville  qui a pour objet de revitaliser la vision de l’Association des états de la caraïbe pour une Grande caraïbe renforcée et unie. Il l’a fait  au nom de la France.Certains ont affirmé sans détour qu’il s’agissait d’un événement historique .C’est aller un peu vite en besogne. Et méconnaitre les principes qui guident la diplomatie française.

L'ensemble des critères et principes qui guident l'action internationale française ne sont pas obsolètes pas plus que  le degré de liberté que le pouvoir central a consenti aux collectivités locales présentes  à cette occasion..Même s'il a fait preuve d'une certaine souplesse en considérant que ses intérêts à l'international peuvent être défendus par les collectivités territoriales .l'état a aussi pris conscience qu'il était infructueux de vouloir s'opposer à la défense des intérêts locaux en ne privilégiant que les siens et ce particulièrement dans la France des Outre mers.

La décentralisation a donc permis la dévolution d'une nouvelle compétence locale dont les effets sont déployés dans le champ international.


Mais la question centrale est : au profit de qui ?

La déclaration de Pétionville , dans son article 36 reconnait «  la volonté des régions françaises de la caraïbe de devenir membre associés en leur nom propre  et  se félicite de leur participation active aux différents comités de l’association. »

Mais il ne faut pas se leurrer.Il ne faut pas se tromper  La France n’a pas perdu un iota de ses prérogatives .Elle s'oppose toujours à une intégration trop poussée de ces régions au sein de l'AEC parce qu’elle doit parler d'une seule voix.

Au moment où le libre échange est érigé en principe directeur des relations internationales, elle veut donc tout simplement profiter pleinement de son éparpillement géographique .Cette marge de manœuvre plus grande aux régions lui permet tout naturellement de faire entendre sa voix et accessoirement les leurs. Pour ne pas nuire à l'unité de la république qui sur la scène internationale ne doit et ne peut s'exprimer que d'une seule voix.

Certes l'état offre à ces régions une possibilité historique de pénétrer l'univers de la diplomatie .Mais où sont nos ambassadeurs antillais , guadeloupéens , martiniquais , guyanais qui pourraient investir ce vaste champ et participer à cette construction ?  Nous représenter en somme On se garde bien de les mettre en avant .

Les exécutifs pourront-ils  parler au nom de leur collectivité pour y défendre des intérêts spécifiquement locaux?

A Haïti, on nous a délivré l'autorisation de pouvoir participer aux travaux d'une organisation internationale à vocation régionale. C'est  à nous , et à nous seuls de  présenter notre vision de l'avenir de la grande caraïbe, sinon les pragmatiques nous argumenteront que seuls les chats au ventre rempli philosophent sur le goût et les vertus des queues de souris.

 

 

 

Partenaires

CANGT NORD GRANDE TERRE
CAP EXCELLENCE

Derniers articles

Les + lus

Rejoignez-nous sur Facebook

Recevez les actus par email

Recevez par mail les dernières infos publiées sur OUTREMER LE MAG'

Rechercher