Déjà trois personnes infectées par le virus de la dengue hémorragique ont trouvé la mort au cours des derniers mois. Parmi les victimes, un jeune homme de vingt-et-un ans, et une fillette, de quatre ans. Pour le député Serville, ces décès mettent en évidence une faille dans le système de prise en charge.
La fillette, atteinte de fièvre et de vomissements, est conduite d’urgence à l’hôpital de Cayenne. Mais les parents sont très vite déçus par le fait que les analyses effectuées sur leur enfant soient trop peu poussés. Ils se alors rendent à l’hôpital de Kourou, où ils espèrent que les médecins établiront cette fois un diagnostic plus complet. Mais Kourou ne dispose pas du plateau technique nécessaire à ces analyses, et par conséquent, ne peut pas prendre en charge la fillette. Il faut retourner à Cayenne de toute urgence. Il est trop tard. La maladie a mis moins de temps à infecter la petite fille que les infrastructures guyanaises à traiter correctement le cas de leur patiente. À ce sujet, Marisol Touraine a indiqué que des analyses étaient toujours en cours pour déterminer si la dengue est à l’origine de ce décès.
Le député Serville n’est pas un va-en-guerre qui veut à tout prix trouver des coupables. Bien au contraire. Il comprend, et surtout connait le dévouement des équipes soignantes. Il sait que le personnel des plateaux hospitaliers travaille à flux tendus. Il craint aussi de devoir faire face, en cas d’épidémie généralisée, à une situation qui risque d’être catastrophique.
Et puis, il y a cette histoire d’orpailleurs dont on parle beaucoup dans les rues de Kourou et de Cayenne. Une vingtaine de clandestins, du coté de Maripasoula, avaient contracté un virus inconnu. Pour éviter toute contamination, l’ARS, l’Autorité Régionale Sanitaire avait mis en place un pont aérien entre Maripasoula et l’hôpital de Cayenne. Là, ces fameux orpailleurs clandestins avaient été placés en quarantaine. Une fois les alertes tombées, ces orpailleurs furent ramenés sur les rives de Maripasoula pour rejoindre le Surinam…
On devine facilement l’ire des guyanais : « Comment arrive-t-on a dégager une dizaine de lits pour des clandestins, alors que l’hôpital est en saturation pour les citoyens en situation régulière ? ».
Gabriel Serville interpelle, à l’Assemblée Nationale, le Ministre de la Santé, Marisol Touraine sur ce point : le gouvernement doit prendre très au sérieux la possibilité d’une nouvelle épidémie de dengue qui, rappelons-le, avait fait une vingtaine de morts en 2006. Il est désormais urgent que le gouvernement prévienne ce phénomène, afin de ne pas sombrer, à nouveau, dans une situation de désastre. La Ministre de la Santé a assuré, en retour, le député de Guyane du soutien plein et entier de l’Etat, et a détaillé les mesures mises en place par le gouvernement pour lutter contre la dengue.
Gabriel Serville martèle la nécessité d’une véritable prévention. Pour lui, il faut modifier le protocole de prise en charge des patients, qui doit être assuré dans des délais réglementaires. Les symptômes sont les premiers signaux d’alarme : maux de tête, fièvres, courbatures, grande fatigue. La prise en charge, c’est avant tout établir un diagnostic, à partir d’analyses complètes et très poussées. Si dans le cas d’une dengue ordinaire la prise de paracétamol, l’hydratation et le repos suffisent au bon rétablissement d’un patient ; une dengue hémorragique suppose une charge médicamenteuse et des analyses extrêmement différentes. Une hospitalisation de quelques jours accompagnée d’analyses sanguines est nécessaire pour détecter et soigner correctement la dengue hémorragique.
Dengue : un espoir !
Un savon anti-moustique a été mis au point par des chercheurs du laboratoire des sciences chimiques de l’Université d’Etat du Nord du Brésil. Ce produit est la combinaison d’huile de cuisine recyclée, d’essence naturelle de clou de girofle, de citronnelle et de cédrat. Des tests ont déjà été effectués sur l’homme. L’efficacité est maintenant reconnue, et d’autres tests sont prévus pour savoir avec exactitude si ce savon a une action contre d’autres vecteurs. On estime qu’il pourrait être une nouvelle arme essentielle contre le moustique vecteur de la dingue et de la fièvre jaune. Ce produit est efficace pendant six heures environ sur la peau humaine. En ce moment, il fait l’objet d’une demande de brevet auprès de l’INPI, et sa formule d’une demande d’approbation à l’Agence Nationale de Veille Sanitaire (ANVISA).
Bien évidemment, cette information suscite d’immenses espoirs, d’autant que les chercheurs veulent distribuer ce produit dans l’état de Rio De Janeiro, qui a été touché par une forte épidémie de dengue cette année. Les chercheurs veulent donner la priorité aux populations les plus pauvres de cet état qui n’ont pas les moyens de s’acheter les solutions anti-moustiques disponibles dans le commerce.




