Politique

jeudi, 11 avril 2013 21:40

Alsace : le changement, ce n’est pas maintenant !

Il est de bon ton de nous caricaturer, nous, Français d’Outre-mer, en nous qualifiant de spécialistes de la « valse hésitation », s’agissant de nos choix institutionnels. Tantôt nous voulons une large décentralisation avec une autonomie extrêmement poussée, tantôt nous estimons qu’il faut en rester au statut quo. Bref, depuis des décennies, il n’y a jamais eu de consensus sur les statuts des départements d’Outre-mer.

Dimanche dernier, les électeurs des deux départements d’Alsace devaient se prononcer sur la fusion de leurs collectivités territoriales (conseils régionaux et généraux). L’objectif de cette opération était non seulement de faire des économies, mais de renforcer le poids de la région Alsace. Les sondages réalisés quelques jours avant le scrutin prédisaient une victoire du « oui ». Dimanche soir, contre toute attente, le projet était enterré avec un vote s’exprimant contre ce référendum régional.
Même le maire PS de Strasbourg, au départ favorable au principe de fusion, a voté blanc !

Alsace / Antilles, même combat ?

« Non ! », diront les puristes. En Alsace, cette réforme était de portée limitée, alors qu’aux Antilles, on pourrait y voir un « détricotage » des liens institutionnels entre la France et ces départements français d’Amérique.

Souvenons-nous des paroles du Général de Gaulle lors de sa visite à la Martinique, il y a plus de cinquante ans. « Mon Dieu, comme vous êtes Français! ». Un demi-siècle plus tard, Guadeloupéens et Martiniquais réaffirmaient leur appartenance à la nation française en rejetant par 50,48% de « non » à la Martinique et 72,98% de « non » en Guadeloupe en 2004 un projet de réforme institutionnelle.

Guadeloupe, Martinique, Alsace, la réforme territoriale est un chantier indispensable… à mener demain.

Nicolas Sarkozy s'y était attelé lors de son quinquennat de 2007. Il proposait une réforme du statut de l’élu avec la création d'un poste de conseiller territorial qui aurait siégé tantôt à la région, tantôt au département. Objectif: diminuer le nombre d'élus pour renforcer leur légitimité et leur efficacité. Le personnel électoral local aurait été diminué de près de 50% : 3 500 conseillers territoriaux devaient succéder en 2014 aux 6 000 conseillers généraux et régionaux actuels.

Aujourd'hui, les socialistes reviennent à cette réforme ambitieuse. Le gouvernement, à la demande du chef de l'Etat, reportera les élections cantonales et régionales en 2015. Pour les prochaines cantonales, François Hollande propose un nouveau mode de scrutin fondé sur « deux principes: l'ancrage territorial et la parité ».

Mais attention ! Qu’il s’agisse de l’Alsace, de la Guadeloupe, de la Martinique, n’y a-t-il pas, au-delà des effets de manche, une incapacité à passer à l’acte pour des réformes, si minimes soient elles ?

Pire, la question essentielle est la suivante : aujourd'hui, quelles sont les véritables préoccupations des français, qu’ils soient de l’hexagone ou de l’Outre-mer? Les réformes des collectivités territoriales, ou leur pouvoir d'achat?

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