Victorin Lurel, ancien président de la Région Guadeloupe et ministre des Outremers bénéficie de la notoriété spontanée la plus forte dans le dernier sondage sur les personnalités politiques en Guadeloupe. Il domine même la scène politique avec 41% de citations, loin devant Mme Michaux Chevry (10%) et Ary Chalus, le maire de Baie Mahaut, député de la troisième circonscription du département (9%). M. Chalus devance d’un point le président du Conseil général M. Gillot. Est ce le fait de son élection à l’assemblée nationale ou son rôle de maire ? Toujours est-il que M. Chalus bénéficie d’une cote de confiance élevée. 71% des personnes interrogées déclarent avoir confiance en lui pour construire l’avenir de la Guadeloupe devant M. Gillot (64%) et Mme Louis Carabin (60%).
La nouveauté Chalus
La confiance placée en M. Chalus peut s’expliquer de deux façon : les Guadeloupéens connaissent bien les élus de proximité. De façon générale, les Français se sentent proches des maires. Ils forment le premier rang des élus républicains, ceux qui sont au contact direct des personnes. On leur parle du quotidien, des problèmes liés à la proximité. Les maires ont encore le pouvoir d’agir sur la vie des citoyens, à la différence des élus nationaux plus éloignés mais aussi moins crédible pour changer les choses. M. Chalus est le premier édile de Baie Mahault, le poumon économique de l’archipel. La deuxième partie de l’explication tient sans doute à son âge ! Ary Chalus est un jeune cinquantenaire dans un paysage politique dominé par des élus plus âgés. La novation paye mais le succès ne dure que s’il s’adosse à des actes de gestion durables.
Désenchantement
69% des personnes interrogées n’ont pas confiance dans la classe politique locale. Le sous total « confiance » de l’étude est à 29%, mais il est marqué par la part très marginale de ceux qui font « tout à fait » confiance dans les élus (2%). Sans surprise, le chômage et l’emploi sont une préoccupation majeure pour 55% des personnes interrogées, devant l’insécurité (54%), et le sort de la jeunesse (49%). L’évolution du pouvoir d’achat des familles et la situation économique, respectivement 21 et 20% arrivent loin derrière.
Evolution institutionnelle
Enfin, dans le domaine institutionnel, 65% se prononcent pour la fusion des deux assemblées, Conseil régional et Conseil général en une assemblée unique. Le besoin de proximité se retrouve dans les 62% qui souhaitent un renforcement des pouvoirs du Conseil régional et 61% un renforcement des pouvoirs du Conseil général. Les politiques menées de loin sont désapprouvées « en creux ». Il est vrai qu’au cours des dernières années, elles n’ont pas permis d’inverser la tendance. La Guadeloupe, comme les autres départements français d’Outremer souffre d’une crise structurelle profonde symbolisée par un taux de chômage record pour des départements français.