Politique

lundi, 11 février 2013 12:54

Les députés Outremer absents du débat sur le mariage pour tous

Deux députés d'Outre-mer ont participé aux débats sur le texte du projet de loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe, Annick Le Petit, député PS de Saint et Miquelon et Bruno Nestor Azérot, député divers gauche de la Martinique. Et uniquement dans le cadre de la discussion générale. Sans aller jusqu'à défendre des amendements.

Les manifestations aux Antilles et à la Réunion de janvier , bien que modestes, ont donné une idée sur la perception des opinions publiques ultramarines sur un texte qui va globalement à l'encontre des pratiques sociétales dans les outremers. Un homme, une femme semble y être la plupart du temps la seule norme acceptable.

"Ici, les gens sont un peu perdus, bousculés dans leurs repères par cette loi. Je dois soutenir ma population et relayer leurs doléances», justifiait Bruno Nestor Azérot lors dans sa prise de parole à l'Assemblée nationale. Sur les 27 élus ultramarins à l’Assemblée nationale – dont 19 à gauche –, seule une petite dizaine compte voter le texte et encore avec la possibilité lors du vote solennel du mardi 12 février de se rebiffer sur le fil du rasoir. Jean Claude Fruteau, député PS réunionnais a écrit récemment au président du groupe PS au palais Bourbon pour expliquer en détail pourquoi ce texte ne passe pas chez les députés ultramarins de gauche. “ Et ce n'est pas une question de réélection, tempêtait-il, il y a quelques jours face à une caméra de M6. Il n'y a pas que des catholiques en Outre-mers. On a des athées, des libres penseurs comme partout. Mais voilà, les ultramarins ont du mal avec l'homosexualité. C'est un fait.” Jean Claude Fruteau admet toutefois être à titre personnel, favorable au texte. “ Cela se sait dans ma circonscription et je n'ai pas eu d'attaques virulentes. Ma position a été tolérée, voire acceptée dans certains cas.”

En commission des lois, juste avant les débats dans l'hémicycle, le député polynésien UDI avait déposé deux amendements pour y reporter localement dans le temps l'application du mariage pour tous, une fois la loi votée. Motif : “ce serait un choc pour nos territoires. Le projet de loi est en rupture avec l'équilibre ancestral de la société polynésienne au risque de heurter profondément les consciences”.

Une situation qui n'a pas ébranlé la Garde des Sceaux qui, avant l'examen détaillé des 23 articles du projets de loi a déclaré : “ il ne peut y avoir de rupture du pacte républicain entre la France et les Outre-mers.” En s'appuyant également sur une citation de Césaire “ une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde”, Christiane Taubira a montré qu'en ce qui la concerne, elle n'entendait pas ouvrir un débat “ultramarin” dans le débat “national”.

Quant à l'opposition, les députés UMP ne sont pas restés sur la touche concernant cette spécificité ultramarine. Bernard Debré, député UMP de Paris a déposé en vain un amendement pour qu'en Outre-mer, le maire et ses adjoints qui refuseraient de célébrer une union homosexuelle puisse la refuser librement sans encourir de sanctions pénales.

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