Politique

mardi, 07 octobre 2014 07:10

Jean-Claude Duvalier est mort, mais ses progénitures sont encore là

Le macoute de base a perdu son leader. Jean-Claude Duvalier est mort, mort dans son lit dans un quartier huppé de Port-au-Prince. C’est triste, mais c’est encore plus triste de voir les milliers de victimes et les millions de citoyens qui en sont victimes indirectement, ne pas avoir trouver Justice.


Au fil du temps, il avait vandalisé les deniers publics, exilé, tué, emprisonné et menée une vie de prince pendant que 80 % de la population se trouvait sous le seuil de la pauvreté , même si la majorité de ses prédécesseurs ne peuvent pas dire mieux.

Personne ne peut évaluer combien de mal son régime a causé à Haïti et oublier ses monstruosités. Mais il y a une certitude. Il y a eu, ces deux dernières années un manque de respect pour les victimes et le peuple haïtien lui-même de voir cet ancien dictateur et d’autres, criminels, corrompus se balader, être supportés, applaudis, un manque de respect de les voir eux refuser de se rendre devant la Justice.

Car la mort de Duvalier prive Haïti de ce qui aurait pu être le procès des droits de l’homme le plus important de son histoire. Pendant son règne, Haïti a été marquée par des violations systématiques des droits de l’homme. Des centaines de prisonniers politiques détenus dans un réseau de prisons connu sous le nom de « triangle de la mort » , décédés de leur traitement extrêmement cruel. D’autres victimes d’exécutions extrajudiciaires. Le gouvernement de Duvalier a fermé à plusieurs reprises des journaux indépendants et des stations de radio. Les journalistes ont été battus , et dans certains cas torturés, emprisonnés ou contraints à l’exil.

L’homme est mort, ne le tuons donc pas. Lui va manquer à la justice de son pays .Et ceux, nombreux, très nombreux qui entretenaient l’espoir d’obtenir justice pour leurs proches broyés par cette machine infernale qu’était le duvaliérisme ne doivent pas , avec la mort du fils de François Duvalier , abandonner la lutte pour autant .Parce que la tentation que la dictature revienne s’installer sur le sol haïtien est toujours présente .La justice n’a pas pu faire son travail et les victimes  et familles de victimes ne connaitront pas la vérité. Les dictateurs échappent presque toujours à la justice.

La comparution de Duvalier en 2013 pour être interrogé sur ses crimes présumés a été un moment critique dans un pays où les riches et les puissants ont toujours été au-dessus de la loi. Un procès équitable pour Duvalier aurait pu mettre fin à l’impunité qui a caractérisé l’histoire d’Haïti et qui probablement tourmentera son futur .

Espérons que le pouvoir n’aura pas l’outrecuidance de funérailles nationales ou de deuil national .Ou de rendre les honneurs dus à un chef d’état.
Le jour de ses funérailles, les victimes et les familles de victimes ne devraient-elles pas investir les rues ?

Car ses progénitures sont encore là. Et parce que la tentation que la dictature revienne s’installer sur le sol haïtien est toujours présente.

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