Politique

mercredi, 07 mai 2014 16:19

Le mémorandum Crif-Crefom : Pure tartufferie si…

Le Conseil Représentatif des Institutions juives  de France présidé par Rogier Cukierman et le Conseil représentatif des Français d'Outre-mer par Patrick Karam  veulent s'unir contre le racisme et l'antisémitisme. Les présidents des deux associations ont co-signé hier, à Paris un mémorandum en ce sens.

Tout cela est bien, mais ne parlera-t-on que du passé ou s'attaquera-t-on à ce qui se passe de nos jours ?

Et qui est concerné ?

Car le sujet est complexe : des esclavagistes et des négriers il y en a eu  et il y en a de toutes les confessions, sur  tous les continents et de toutes les couleurs...idem pour les esclaves.
J’ai lu qu’un rabbin néerlandais,Van de Kamp  parmi les plus connus aux Pays-Bas, auteur de plusieurs livres sur la communauté juive néerlandaise  était sur le point de publier un livre rappelant l'implication des Juifs hollandais et de leurs ancêtres dans le commerce des esclaves .Par exemple Il faut savoir que 5000 esclaves vivaient dans 40 plantations appartenant à des Juifs en Guyane hollandaise .De même dans l’ile caribéenne de Curacao où ils étaient particulièrement influents. Son prochain livre, un roman historique intitulé « L'esclave juif», retrace le parcours d'un marchand juif du 18ème siècle et de son esclave noir alors qu'ils enquêtent sur les plantations néerlandaises du nord du Brésil dans l'espoir de convaincre les Juifs de se départir de la traite des esclaves. En faisant la recherche pour ce livre, Van de Kamp  dit avoir fait des découvertes qui l'ont particulièrement choqué.

Certains compatriotes voient dans ce mémorandum une OPA amicale sur le Crefom. D’autres la tentation de noyer le poisson dans l’eau en globalisant l’histoire de l’esclavage. Ce qui évidemment n’a pas de sens. Chacun a  ses arguments mais ouvrons tous les chapitres du grand livre pour dire que  nous sommes bien capables de faire la distinction entre l'Histoire et ses instrumentations, pour dire aussi que nous n’avons  aucune difficulté ou contradiction à essayer de faire œuvre de mémoire et d'histoire à propose de la Shoah et à dénoncer la politique colonialiste d'Israël, celle de la collaboration des autorités israéliennes avec tout ce qui fut ségrégationnistes (l'Afrique du Sud de l’apartheid) ou fascistes (la dictature de Pinochet ou celle de Videla entre autre). Ou à trouver juste de commémorer l'abolition de l'esclavage en France et à dénoncer des faits actuels (sans même parler de Boko Haram).Ceci fait Il  sera alors possible de commencer à prendre cette démarche au sérieux car l'humanisme ne peut pas être à géométrie variable. Sinon, ce mémorandum sera  pure tartufferie.

D’autant que ce ne sont ni des textes ni des stèles qui vont faire reculer le racisme.

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