Déjà Ministre de l’environnement un an durant, nous l’avons connu à ce poste douze mois entre avril 1992 et Mars 1993. Durant ce ministère, elle s'attache aux questions du traitement et du recyclage des déchets, des nuisances visuelles et sonores et des problèmes liés à l’eau en  travaillant à l'application de la loi sur l'eau votée peu de temps avant sa prise de fonction. Deux dossiers à l'initiative de son prédécesseur, Brice Lalonde à qui l’on doit la proposition de création d'une direction de l'eau au sein du ministère, et le lancement des schémas directeurs d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE). On lui doit une loi sur la « reconquête des paysages » (loi de janvier 1993), suivie de la labellisation de cent paysages et de leurs produits. Rappelez vous Ségolène en costume traditionnel ventant le chabichou ! Elle représente la France au premier sommet de la terre de Rio en Juin 1992 sans avoir vraiment participé à sa préparation. Elle y plantera un arbre symbolique peu de temps avant l’accouchement de son quatrième enfant, Flora. Accouchement fortement médiatisé. Déjà la famille Hollande crée la polémique en oubliant de séparer vie privée et vie publique.

Sur le plan local, elle laisse des traces positives : encourage les énergies renouvelables, même si s’attache à ces plans beaucoup de communication, domaine dans lequel elle excelle. Car la réalité renvoie souvent une image contradictoire à ses discours, comme celle de l’organisation de la démocratie participative dans sa région pour laquelle elle est fortement contestée. Sa région Charente Poitou fût la seule région de France à ne pas avoir augmenté les impôts locaux entre 2006 et 2010. A son actif également, ses batailles contre la pédophilie, la violence faite aux femmes, la demande d’arrêt du réacteur nucléaire de troisième génération, le réexamen de la construction de l’aéroport Notre Dame des Landes…
Les questions planent sur sa capacité à engager la transition énergétique.

En 2009, elle conteste la contribution climat énergie et déclare la taxe  carbone « injuste » Celle qui vient d’ouvrir son activité ministérielle par le refus de l’écotaxe  avait proposé fin 2012 une augmentation de la taxe régionale sur la carte grise des véhicules liée à la puissance fiscale du moteur du véhicule. Et n’oublions pas que la suppression de l’écotaxe est un manque important pour le budget de l’état et que reviendra aux contribuables le paiement de l’entretien des réseaux routiers et ferrés auxquels elle devait revenir.

Autant de propositions qui font corps avec le débat désormais achevé de la transition énergétique dont la proposition de loi ne cesse de reculer. Ce lundi lors de la présentation au Ministère du rapport du GIEC , elle a joué les volontaires « oui nous pourrons répondre à l’exigence de ne pas dépasser les deux degrés » Encore faudrait il agir. De même elle vient de contrer la proposition du Conseil d’Etat au cours d’une ITV sur BFM TV : elle ne veut "pas de hausse des prix de l'électricité avant le mois d'août", alors que le Conseil d'Etat préconise une hausse rétroactive des prix. "Je vais trouver une solution de bon sens", promet-elle. Mais elle l'affirme: "la volonté politique doit
l'emporter ». Refus d’une Ecologie punitive, « volonté politique », on nage en pleine idéologie. Perdue entre le Président et lepremier ministre, il est à craindre beaucoup de gesticulations et peu de décisions difficiles à prendre en ce moment. A moins qu’elle ne laisse passer le temps des européennes et se réserve l’action pour la tréve de l’été ?  Contrairement à 1992, où il fallait faire preuve de pédagogie dans le rapprochement écologie/économie, 2014 n’est plus le temps des mots. Comment fera telle face ? Soyons lui gré de bien connaître ses dossiers.


Et EELV ?
On a reproché à EELV d’avoir quitté le gouvernement ? Depuis des mois par solidarité gouvernementale ils avalaient les couleuvres sur la question énergétique entre autres. La période qui s’annonce ne semble pas dessinée en faveur d’une économie de transition connectée aux industries vertes comme ils le prônent. Après tout, les promesses concrètes faites par Valls ne devraient pas s’envoler et devraient pouvoir être appliquées par Ségolène Royal. Une seule, politique celle là, reste en suspend, la promesse de la proportionnelle. Mais ce n’était qu’une promesse…