Outremerlemag : Qui êtes vous ? Quels son vos atouts ? Quel est votre parcours ?
 
Pierre-Yves Bournazel : Né en Corrèze, je suis passionné par le débat d'idées, soucieux de l'intérêt général, l'engagement politique a été pour moi une évidence. En « montant à Paris », j'ai eu la chance de m'occuper des dossiers d'urbanisme et de logement auprès de Françoise de Panafieu. Je mets à présent toute mon énergie au service d'une ville que reste à mes yeux un symbole d'émancipation.
 
Élu au Conseil de Paris depuis 2008, j'ai toujours été adepte d'une opposition constructive, étrangère à tout dogmatisme. Cela me donne plus de force pour dénoncer les échecs d'une majorité en place depuis 20 ans. J'ai choisi de m'investir dans le 18e, où je vis, travaille et consomme, plutôt que dans un quartier acquis à ma famille politique. Cet ancrage au cœur des réalités de mon arrondissement constitue mon plus grand atout.
 
Outremerlemag : Quel a été votre apport durant votre mandat et quel sera votre rôle dans la prochaine mandature si vous êtes élu ?
 
Pierre-Yves Bournazel : Je n'ai jamais considéré que le statut d'élu d'opposition autorisait une quelconque passivité. Dès 2008, j'étais présent aux côtés des habitants du 18e, multipliant les interventions auprès de la préfecture ou des bailleurs sociaux. En exigeant la création d'une police de quartier, en proposant l'expérimentation des lignes de métro 24 heures sur 24, en participant au sauvetage du musée de Montmartre, j'ai été de tous les combats pour la revalorisation de nos quartiers et villages. Je tiens une permanence chaque vendredi à la mairie du 18e, ouverte à tous les habitants, sans rendez-vous. Maire du 18e, je recevrai de la même façon tous les citoyens. Je serai un maire de proximité, à temps plein.
 
Dans la continuité de mon engagement au service de mon arrondissement et fort de mon expérience d'élu de terrain, j'entends à présent incarner un véritable renouveau pour le 18e. Je le ferai avec une équipe dynamique, expérimentée et riche de sa diversité, autour d'un projet concret et financé.

Outremerlemag : Est-ce que les ultras marins de votre arrondissement auront une place sur la liste que vous conduisez et pourquoi ?
 
Pierre-Yves Bournazel : J'entends fédérer les forces vives du 18e arrondissement, au-delà des clivages traditionnels, autour d'un projet incarnant une nouvelle dynamique pour notre quartier. Les ultras marins du 18e y ont naturellement toute leur place. France-Lise Patti, originaire de Guadeloupe, comptera parmi mes adjoints si je suis élu maire du 18e. Je m'appuie sur toutes les compétences et tous les talents. Je n'ai pas de baguette magique, je crois au caractère des hommes et des femmes engagés, à leur connaissance du terrain et des dossiers plus qu'aux postures dogmatiques. Je refuse le sectarisme.

Outremerlemag : Hier, Madame Kosciusko-Morizet a présenté un  programme en faveur des ultramarins de la capitale. Pensez vous qu’il faille un traitement particulier pour les ultramarins ?
 
Pierre-Yves Bournazel : Les français ultramarins ont apporté leur histoire et une part de leur singularité au grand creuset parisien. Face au déracinement induit par l'exil et aux difficultés administratives rencontrées par les ultramarins sur le territoire métropolitain, la mairie de Paris ne peut rester inactive. Il s'agit à la fois d'une question de solidarité nationale et d'enrichissement culturel pour notre ville.
 
Jacques Chirac l'avait compris dès 1978, en créant le Conseil Municipal d'Accueil et d'Information DOM-TOM. Le projet de Nathalie Kosciusko-Morizet s'inscrit dans cette même dynamique de solidarité. En rationalisant le fonctionnement de ces services d'assistance, en favorisant la progression des agents municipaux ultramarins au sein de la fonction publique, en créant un grand événement culturel des Outres-mers à Paris, nous associeront pleinement les parisiens originaires d'Outre-Mer au renouveau de notre métropole.
 
Outremerlemag : Quelle est votre approche pour une France équitable et juste en vers tous ses enfants ?

Pierre-Yves Bournazel : 13 de mes colistiers sur 45 sont issus de ce que certains appellent la « diversité ». Mais mon choix s'est établi sur le seul critère des talents. Notre liste ne fait que refléter la sociologie du 18e arrondissement. Je suis heureux d'avoir additionné des profils divers au service de tous.

Outremerlemag : Le 18e arrondissement renferme un nombre d’hôtels vétustes qui abritent « les Sans papiers »  et des familles en mal de logement. Si vous êtes élu quel sera votre politique en ce domaine ?
 
Pierre-Yves Bournazel : Très tôt, j'ai été de toutes les luttes contre les dérives dont se rendent coupables les marchands de sommeil qui profitent de la vulnérabilité de certaines familles. À la tête de la mairie du 18e, je mènerai un plan de réhabilitation du logement insalubre et indigne. On ne peut prétendre assumer des responsabilités d'élu local sans avoir à cœur d'améliorer le cadre de vie des habitants.

Outremerlemag : Pensez vous pouvoir apporter une solution au problème du logement dans le 18e en particulier  et dans Paris en général ?
 
Pierre-Yves Bournazel : Trop longtemps, les sortants ont privilégié le rachat de logements existants pour les transformer en logements sociaux. Cette politique a mené à la fuite progressive des classes moyennes en banlieue : il est en effet de plus en plus difficile pour des familles ne bénéficiant pas d'un accès au logement social de rester à Paris. La diversité sociologique de la capitale en a grandement souffert. Nous concentrerons les efforts de la ville en matière de logement social sur la création de logements neufs, qui ne grignoteront pas le parc locatif privé.
En tant que maire du 18e, je ferai de la rénovation des logements sociaux ma priorité. L'humidité, la présence de nuisibles ou les pannes d'ascenseur minent quotidiennement la vie des habitants, notamment aux portes de l'arrondissement.

Outremerlemag : Le Paris historique et culturel,  possède un trésor dans l’arrondissement que vous convoitez. Quel est votre programme culturel si vous êtes élu ?

Pierre-Yves Bournazel : En tant qu'élu local, j'ai participé au sauvetage du musée de Montmartre et je me bats depuis des années pour la préservation des infrastructures culturelles dans ce lieu touristique majeur.

Mais la culture, vecteur d’émancipation par excellence, doit être accessible à tous les parisiens. Maire du 18e, je sortirai les portes de la ville de leur isolement culturel. Je souhaite implanter une grande cité de l’artisanat d’art porte de Clignancourt. De nombreux locaux vides pourraient accueillir des lieux de répétition artistique. J'implanterai de lieux de vie culturelle dans ces zones périphériques (cinémas, théâtres,…). Je réaliserai l'extension du conservatoire de la rue Baudelique afin d'y accueillir toutes les familles aujourd'hui refusées. Je mettrai en place un « Pass culture » du 18e afin de faciliter l'accès aux habitants de l'arrondissement de nos cinémas, musées et théâtres.
 
Outremerlemag : Et pour finir quel sera exactement votre marge de manœuvre si vous devenez un élu de l’opposition à Paris ?
 
Pierre-Yves Bournazel : Je me bats pour ne plus être élu d’opposition. Maire du 18e, je laisserai à mon opposition une véritable marge de manœuvre au sein du conseil d’arrondissement. S’ils sont aussi constructifs que je l’ai été ces dernières années, je ne vois aucune raison de les empêcher de peser à leur manière sur les politiques publiques. L'intérêt des habitants doit toujours primer sur les postures partisanes.