Politique

jeudi, 09 janvier 2014 09:05

Outremerlemag pose 5 questions à Nathalie Kosciusko-Morizet Spécial

La Mairie de Paris renferme le nombre le plus important d’originaires des Outre-Mer parmi ses employés. On  y dénombre aussi plus de 300 000 ultramarins dans la ville sans compter leurs descendances. Ce vivier de voix à chaque élection cristallise toutes les convoitises mais fait-il l’objet d’une réelle prise en compte pour son meilleur épanouissement dans la cité parisienne… Après avoir passé  en revue les premiers programmes des principaux candidats à la mairie de Paris nous n’avons relevé aucune mesure phare ni engagement qui concerne les ultramarins de la capitale. Sans doute vivent-ils pleinement leur citoyenneté dans la plus belle ville du monde où l’égalité sociale, l’égalité culturelle, en somme l’égalité des chances de tous les citoyens français en quête de leur part de France  est une préoccupation pour les élus ?


Outremerlemag pose 5 questions aux candidats  en lice pour la mairie de Paris.



1) Paris est  le reflet de la diversité, le  symbole de la liberté sous toutes ses formes, conformément à cette image, seriez-vous prêts à mettre en place un programme de  développement culturel qui protègera l’authenticité de la France d’Outre-mer, tout en mettant  en exergue l’exception culturelle des Outremers ?
Tout d’abord je tiens à rappeler que les premières actions en faveur des originaires d’Outre-mer dans l’Hexagone ont été mises en place par Jacques Chirac, qui dès 1978 a créé la DGOM (Délégation générale à l’Outre-mer) et le CMAI DOM TOM (Centre municipal d’actions et d’interventions).  Malheureusement ces structures ont été détournées par l’équipe Delanoë-Hidalgo qui en a fait un outil de clientélisme. Les ultramarins méritent mieux, en terme de développement culturel, qu’un saupoudrage de subventions aux associations, sans ligne directrice ni objectifs précis. Si je suis élue, je définirai des objectifs à ces structures afin de m’attaquer aux vrais problèmes des ultramarins : lutte contre les discriminations, lutte contre la drépanocytose, promotion des cultures de tous les Outre-mer. J’aurai l’occasion de préciser tous ces points lorsque je dévoilerai – très prochainement - les grandes lignes de mon programme en faveur des parisiens d’Outre-mer.

2) Dans votre programme de développement économique en faveur des jeunes, seriez-vous prêts à favoriser les échanges entre les universités Antilles Guyane et les universités Parisiennes ?
Oui et pas seulement avec l’Université Antilles Guyane ! Avec celle de La Réunion également. Les jeunes ultramarins sont nombreux à venir étudier à Paris et je souhaite mettre en place, avec les ministères concernés, des passerelles avec les universités d’origine. Les Universités d’Outre-mer sont devenues des pôles d’excellence dans de nombreux domaines, et les universités et écoles parisiennes ont tout à gagner à développer  ce type de partenariat.

3) Seriez-vous intéressés à intégrer un projet pilote dans votre programme électoral qui  serait un modèle favorisant le retour  des  ultramarins dans leur « pays natal » en accompagnant un projet d’investissement immobilier, ou un projet professionnel ?
Je suis favorable à ce la DGOM réfléchisse à un programme d’actions visant à favoriser le retour des ultramarins –qui le souhaitent – dans leur  département ou collectivité d’origine. Il peut s’agir par exemple de conventions avec les collectivités locales de manière à favoriser la mobilité des fonctionnaires.

4) Sur les listes électorales qui seront constituées en 2014 y aurait-il au moins 3 ultramarins en position éligible ?
Paris est une ville qui a accueilli et accueille encore de très nombreux originaires d’Outre-mer, qui contribuent pleinement à son rayonnement. Il est donc naturel que les ultramarins aient toute leur place lors de ces élections. J’ai mis en place des listes rajeunies et diversifiées, et je tiens avant tout à mettre en avant des personnes de qualité, par respect envers les populations qu’elles représentent.

5) A quand l’enseignement du créole dans toutes les écoles de la capitale ?
En premier lieu  je tiens à rappeler que l’enseignement du créole à l’école existe et qu’il a été mis en place sous… Nicolas Sarkozy dont c’était un engagement de campagne, par Patrick Karam lorsqu’il était délégué interministériel pour l’égalité des chances, en 2007.
Dès la session 2007, Patrick Karam avait mis en place avec le ministre de l'Education nationale une épreuve obligatoire de créole LV2 et LV3  au baccalauréat général et technologique dans l'Hexagone.
Ça n’a pas été facile car il n’existe pas un mais des créoles (le créole réunionnais n’a rien à voir avec le créole guadeloupéen, d’où la difficulté de mettre en place des cours et de trouver les enseignants) mais l’enseignement du créole dans plusieurs lycées d’Ile de France (Paul Eluard à Saint-Denis et Léon Blum à Créteil)  est une réalité.  Je suis favorable à son extension à Paris dès lors que la demande sera suffisante.

Crédit photo: Flickr NKM

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