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jeudi, 05 septembre 2013 09:56

Célia Wa « la Guadeloupe m’a fait aimer la musique » Spécial

Écrit par Maïty FREEMAN
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Née à Paris, et y ayant vécu jusqu’à l’âge de à 6 ans Célia Wa découvre la vie sur la terre natale de son père : la Guadeloupe. La petite parisienne habituée à évoluer dans une grande métropole se retrouve certes sur une île paradisiaque, mais se sent isolée des autres enfants, comme pour bon nombre d’ultramarins revenant s’installer au pays après de longues années dans l’hexagone. Les repères, les accents, les saveurs, les paysages, tout lui rappelle sa différence. Paris lui manque, même si elle est heureuse de connaître l’autre versant de sa double culture et de vivre au milieu des siens. Dans sa famille on aime la musique et un beau piano droit trône au centre du salon laissant chacun y aller de sa petite note. A 10 ans, Influencée par ses parents elle s’est intéressée à la musique traditionnelle Guadeloupéenne : le GwoKa. Au travers d’un atelier de percussions, Célia apprend les bases rythmiques du tambour et y trouve une certaine richesse et une authenticité à laquelle elle s’attache profondément. De fil en aiguille, la musique prend une place quasi primordiale dans sa vie, elle joue en orchestre intègre le groupe Kimbol : une formation très rigoureuse dont elle garde un excellent souvenir.


Célia Wa : « C’est la musique qui m’a fait aimer la Guadeloupe, l’Atelier Valette de la commune de Sainte-Anne m’a réellement enrichie à tous points de vue, grâce à cela j’ai découvert l’histoire et la culture de mon île. Je me souviens avoir chanté à tue-tête des chansons engagées de Guy Konket avec mes camarades, on comprenait à peine ce qu’on disait mais on mettait tout notre cœur dans les rythmes ».

A 12 ans, Célia souhaite s’inscrire aux cours de piano de sa commune, mais faute de place, elle a dû se tourner vers l’apprentissage d’un autre instrument. Elle choisit la flûte traversière pour son côté esthétique et les multiples mélodies qui en sortent. En quelques mois à peine, elle progresse et finit par maîtriser le doigté avec la sensation d’avoir enfin trouvé son moyen d’expression artistique. Jusqu’à l’âge de 17 ans elle se perfectionne dans son art, intègre des formations, accompagne des musiciens sur scène, ses craintes d’intégration du début ont laissé place à un plein épanouissement en Guadeloupe. C’est le cœur gros qu’elle a dû faire le voyage inverse afin de poursuivre ses études d’éducateur spécialisé et, de retour à Paris,  il a fallu aussi se réhabituer au rythme de vie infernal de la capitale. Elle n’abandonne pas totalement la musique mais s’en éloigne indirectement en se dirigeant vers le milieu de la danse. La mode est au Hip-Hop, dynamique et débrouillarde, Célia prend des cours, fait des prestations et a même participé à la comédie musicale « Kirikou » au Casino de Paris.

Célia Wa : « En tout musicien réside un peu un danseur et inversement, car le rapport au rythme est très étroit et naturel, je n’ai pas eu l’impression de trahir la musique en privilégiant la danse, j’ai vécu de superbes expériences et j’étais ébahie de voir qu’on me payait pour danser, par contre le milieu de la danse est très dur à cause des rivalités entre danseurs, cela m’a fait prendre conscience que je n’étais pas prête à la compétition et je me suis posé la question de savoir ce que je voulais vraiment faire de ma vie artistique. »

L’appel de la musique se fait plus fort, Célia Wa ressort sa flûte traversière de son écrin et se paie des cours de classique avant de s’inscrire à l’American School of Modern Music. Durant 4 années elle étudie l’histoire du Jazz, les années 40, le Be-Bop… Cette école, située à Boulogne, lui enseigne le solfège, le chant, le rythme, les harmonies, l’écriture, les arrangements… Elle en ressort diplômée, aguerrie, des projets plein la tête et une inspiration permanente ce qui lui permet d’écrire ses premiers textes et jouer avec les mélodies. Parallèlement, grâce à ses connexions elle fait les chœurs d’artistes caribéens de renom tels que Erik Pédurand, elle accompagne Freepon ou encore Nicky Lars en goûtant aux joies de la scène et du partage avec le public.



2012 est l’année de la création du « Wa Electro Quartet » une rencontre entre l’électro et l’acoustique, des compositions originales teintées d’influences, hip hop, jazz, reggae, et GwoKa. Célia Wa commence à se faire connaître dans la capitale. En 2013, elle fait la première partie du grand spectacle des 20 ans du Label Section Zouk à l’Olympia où sa prestation a été réellement très appréciée du public.

Outremerlemag : Que pensez-vous des artistes de la scène musicale créole actuelle ?

Célia Wa : Par rapport à il y a 10 ans une ouverture est en train de se créer, des mélanges se font et les artistes ultramarins osent des expérimentations et l’envie de retour aux sources se fait sentir, c’est peut-être dû à une tendance Afro ou Ethnique qu’on retrouve même dans la mode… comme dirait mon accolyte Nicky Lars : « Wax partout, Afrique nulle part » (rires), plus sérieusement je pense que mes frères afro antillais se rendent compte que nous avons une richesse extraordinaire dont nous devons puiser l’essence et la faire voyager dans le monde.


Outremerlemag : Vous avez passé votre été en Guadeloupe, quel est votre avis sur la montée de violence qui sévit aux Antilles ?

Célia Wa : Mes vacances se sont très bien déroulées, je n’ai assisté à rien de particulier en matière de violence car j’évitais les soirées trop mondaines. Par contre, mon analyse sur l’aspect socio-économique de la Guadeloupe est que la jeunesse est désoeuvrée par le chômage et le manque d’infrastructures et  surtout elle est influencée par la surconsommation véhiculée par les média. Au final, beaucoup de facteurs peuvent entrer en jeu : la drogue dure et les armes pénètrent très facilement dans l’archipel depuis quelques années, surtout depuis la dernière grève de 2009, c’est un fait, et c’est vraiment triste.
 

Outremerlemag : Quelle contribution pourriez-vous apporter pour aider la jeunesse en Guadeloupe ?

Célia Wa : A titre personnel, avec mon diplôme d’Educateur spécialisé, j’ai pour projet de proposer des interventions itinérantes autour de la musique et de la danse aux écoles et crèches de la Guadeloupe. J’aimerais pouvoir transmettre du positif même aux tout-petits, c’est en cela que consiste l’éveil musical. Ne dit-on pas que la musique adoucit les mœurs ?


Outremerlemag : Avec quel(s) artiste(s) rêveriez-vous de partager un moment musical ?

Célia Wa : Si il s’agit d’un rêve, je réponds direct : D Angelo et Erykah Badu, là, ce serait vraiment la consécration ! Mais, bon j’en suis encore loin, mais je ne m’interdis pas de rêver !


Le concept « Wa’s Project » est en concert au Baiser Salé ce mardi 10 septembre 2013 à 19h30 précises avec Sonny Troupé à la batterie, Eric Delblond à la basse, Yassin Kramdi au clavier et Swaany aux chœurs.

Le 20 Septembre Célia Wa et sa team vous donnent rendez-vous au Demory Bar (62 Rue Quincampoix – 75004 PARIS) pour un concert électro-accoustique teinté des rythmes caribéens.


Célia Wa, jeune artiste multi influences, dynamique et moderne prépare la sortie de son EP (5 Titres) prévu pour dans quelques mois, une naissance très attendue par ses nombreux fans qui apprécient son audace musicale et ses textes conscients.



Likez sa page sur Facebook : https://www.facebook.com/celiawaofficiel?fref=ts
Suivez là sur Twitter :  @clia_wa


* Lien youtube Célia Wa à l’Olympia : https://www.youtube.com/watch?v=CchZ_jsfumw

 

Photographe: Christian Bordey

Bijoux (boucles d'oreilles, pendantif): M-A-G de Paris

Maquillage: Fanny Myosotis

Stylisme: Resta Créa

Lu 8207 fois Dernière modification le samedi, 07 septembre 2013 06:29

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