En attendant de rencontrer l'auteur, Outremer le mag’, toujours à l'affût des plus belles saveurs, vous propose une petite mise en bouche de l’ouvrage.
On pourrait croire que Marie-Line vivait, dans une ancienne vie, au sein des amphithéâtres grecs tellement la dramaturgie est profondément inscrite dans son style littéraire ; et c’est justement cette dimension dramatique qui nous pousse, nous ses lecteurs, à dévorer ses ouvrages avec appétit. Le fruit du travail de la dame « bèlman » littéraire force le respect.
Marie-Line Ampigny écrit presque comme elle respire : avec passion, questionnement et imaginaire fertile. Chacune des nouvelles est mise en scène de façon extrêmement pointilleuse : les décors, les sensation, les personnages, et, lorsque le souffle manque presque, elle retrace la trame sans effort pour nous mener "an plen mitan" de son univers. Son écriture est partagée entre chagrins, sourires, émotions déchirées, mots et gestes de société, avec la notion d’espoir en toile de fond.
On établi facilement un parallèle entre le parcours de Marie-Line et ses ouvrages. La comédienne des années 70, la metteur en scène de « Carmen la matadore » écrit ses romans comme elle composait ses pièces : dans le souci du détail et de la transparence des sentiments. Force est de constater que la vie, malgré mille fragments des ailleurs, nous ramène toujours à ce qui est une passion première.
Marie-Line Ampigny, c'est aussi la plume des outremers dans l'hexagone des années 1985, celle qui met en lumière les artistes caribéens se produisant en France. Elle est encore l'essence-encre de Hebdo-Paris, et de plusieurs magazines à Paris, Guadeloupe et Martinique.
C'est son ouvrage sur son amie disparue, la chanteuse inoubliable de la Clé, Edith Lefel qui met le feu aux poudres. Cette production a permis à l’auteur de ne pas s’arrêter là dans son travail, et qui nous permet aujourd’hui de lire les recueils qui ont suivi. Sa dernière création, « D'étranges rumeurs », nous emporte dans un véritable tourbillon fictif.
Ce livre nous plonge dans un songe qui n'a ni saisons, ni limites, mais qui s'accorde avec les couleurs créoles, les ici et ailleurs, les rencontres multiples, les au-delà de soi. Un mélange fascinant pour une promenade arc-en-ciel. Dans un autre texte, « Syèl tanbou », écrit pour la chanteuse Joëlle Ursull, c'est le beau temps qui vient après l’orage, comme un amour qui, malgré une fin annoncée, reste presque éternel.
C'est en cela que l'écriture de l'auteur martiniquaise est toujours flamme : parce qu'elle brûle à la fois nos esprits et les rafraichit, comme dans un voyage atemporel, une partition musicale qui nous ramène à des traversées mémorielles.
*Musée de la Pageire -
www.troisilets-martinique.fr/FR/visite-musee-de-la-pagerie
D'étranges rumeurs - Editions Orphie -
www.orphie.net
Disponible à Paris en Septembre 2013.
Musée de la Pagerie
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