« La flute des mornes c’est bien sûr l’instrument spécifique, mais c’est avant tout un phrasé, une manière de jouer» confie Max Cilla. Lorsque l’artiste parle des mornes, il les associe à un lieu symbolique. « Ces mornes sont les lieux de résistance où les « Marrons » se sont réfugiés pour fuir les maitres esclavagistes. C’est dans ces endroits emprunts de spiritualité, comme sur le Mont Sinaï, que l’on s’élève jusqu’à rencontrer des dieux. Les Mornes sont des lieux où les esprits s’élèvent. L’individu y est plus apte à être en accord avec la nature. Il peut pleinement se relaxer en écoutant le chant des vents.
La musique de la flûte des mornes est vibratoire. Des mornes ont émergé les premiers flûtistes. Au sens académique du terme, ils furent des travailleurs agricoles, des gens simples, parfois analphabètes, qui avaient la veine musicale et apprivoisaient la nature. Ils fabriquaient eux-mêmes leurs instruments avec le bambou. Cette flûte est l’essence de mon enfance qui a parlé à mon âme » ainsi parle Max Cilla.
A travers cette flute, Max Cilla nous invite à l’introspection.
« Tout comme Aimé Césaire ou le poète indien Rabindranath Tagore qui soulignaient l’importance de l’authenticité d’être, le message de la flûte des mornes, c’est de retrouver cette sensibilité, de comprendre qu’en restant nous-mêmes, nous aurons la force de fonder une société antillaise riche de ses propres valeurs.
Il faut prendre le temps d’éveiller nos consciences, car nous ne pouvons pas nier notre héritage culturel. Ma musique est inspirée de la réalité et de l’oralité rurale de la Martinique.
Eugène Mona disait dans un de ses textes : Gran Moun lévé Gran Moun palé man lé sav poutchi nou pa ka tann, (que les grands se lèvent et qu’ils parlent, je veux savoir pourquoi nous ne nous entendons pas). Cette phrase est un appel à ne pas se laisser abattre, à rester debout ».
Dans les années 70, lors d’un long séjour à New-York, Max Cilla a participé également au concert de maîtres de la musique cubaine tels que Machito, Tito Puente, La Orquesta Broadway. Ensuite, il enseigne la flûte au SERMAC et créé des ateliers de fabrication et pratique de cet instrument de bambou. Dans le monde entier, Max Cilla a distillé la musique des campagnes de la Martinique en la jouant accompagnée quelquefois d’orchestres lyriques.
« Ma rencontre avec Mona à la fin des années 70, allait au delà d’une simple rencontre de musiciens. Ce fut un véritable échange spirituel. J’ai senti avec lui une véritable compréhension mutuelle. Nos éducations ont forgé nos personnalités. J’ai eu la chance d’avoir eu des parents sans aucun complexe, qui nous ont beaucoup appris, bien que nous ayons vécu sur une Habitation – l’habitation Rochet à Ducos - cet héritage qui est un bien universel et qui traduit le « connais-toi toi même ».
Max Cilla, le 26 juin, jour du Centenaire de sa naissance, a rendu hommage à Aimé Césaire au côté de l’artiste Réunionnais Davy Sicard.
Comment se définit-il au-delà de la musique ? « Je quelqu’un qui aime la vie, la beauté et je souhaite le bonheur de chacun ».
Univers Max Cilla
Festival des Droits Humains et des Cultures du Monde de L'Hay-les-Roses
Thème cubain by Cilla - http://youtu.be/rg_ycJF7l00
Le Chant d’un pauvre - http://youtu.be/Emef32nS8eI
Auditorium Hôtel de Ville – PARIS – Centenaire Aimé Césaire
Hommage à Aimé Césaire le 26 juin 2013 - http://youtu.be/iebrjcN-q5I
